Télécom : l'Autorité de la concurrence n'a reçu « aucun projet de fusion »

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En pleine tempête de rumeurs quant à de possibles rapprochements entre opérateurs télécoms, Bruno Lasserre, le président de l'Autorité de la concurrence, a rappelé que tous les scénarios ne seraient certainement pas possibles. Il a de plus précisé que pour le moment, aucun projet de rachat ou de fusion n'avait atterri sur sa table.

SFR Bouygues Telecom logos

Des scénarios impossibles car créateurs d'un duopole

Depuis l'arrivée de Free Mobile, les rumeurs de fusions et de rapprochements se sont multipliées. Il faut dire que certains mettent en doute la viabilité de la présence de quatre grands opérateurs dans le mobile, et la perte de valeur de Bouygues Telecom et de SFR poussent leur maison-mère respective à revoir leur stratégie. Rajoutez à cela la montée en puissance d'Iliad et le renforcement de Numericable/Completel, et l'on obtient en 2014 une configuration sans rapport aucun avec celle de 2011.

 

Cela ne signifie pas pour autant que tous les rapprochements sont réalisables. Leader du marché internet avec plus de 10 millions d'abonnés, mais aussi du secteur mobile avec plus de 26,7 millions de clients, Orange ne peut certainement pas racheter l'un de ses concurrents. Tout au plus un petit MVNO peut rejoindre l'opérateur historique, mais certainement pas les grands opérateurs du pays.

 

Concernant SFR, Bouygues, Free et Numericable, la logique est différente et devrait être un casse-tête pour l'Autorité de la concurrence. En effet, si SFR et Bouygues devaient se rapprocher, cela ne poserait pas spécifiquement de problème dans le secteur internet, avec environ 7 millions d'abonnés à eux deux, contre 10 millions pour Orange et 5,6 millions pour Iliad. Mais dans le secteur mobile, les deux géants rattraperaient Orange et créeraient une sorte de duopole en mettant ainsi de côté Free Mobile, ce qui fragiliserait fortement ce dernier.

 

Pour l'Autorité de la concurrence, les autres scénarios ne sont guère moins délicats. Une fusion entre Free et SFR serait problématique dans les secteurs internet et mobile, mettant cette fois de côté Bouygues. Quant à un rapprochement entre Free et Bouygues, cela demeure tout à fait possible sur le papier en matière de concurrence et de nombre de clients, mais les deux sociétés sont connues pour ne pas prendre de bain ensemble.

 

Numericable logo

 

En réalité, seul un scénario avec Numericable est aujourd'hui crédible, ce dernier pouvant rejoindre n'importe qui (sauf Orange) sans que cela ne crée d'énormes bouleversements. Néanmoins, cela n'empêche pas les rumeurs d'indiquer que Free comme Bouygues sont intéressés par un rachat de SFR. Mais que dit l'Autorité de la concurrence de cette actualité. Si Bruno Lasserre, le président de l'autorité indépendante renouvellé récemment, ne peut évidemment pas commenter chaque cas pour des raisons évidentes, il a néanmoins noté qu'à ce jour, « personne ne nous a présenté de projet concret de rachat ou de fusion ». Il a qui plus est rappelé son importance dans tout ce brouhaha médiatique.

« Notre rôle n'est pas de faire du Meccano industriel »

« C'est l'Autorité de la concurrence qui sera l'arbitre impartial de la recomposition des télécommunications, » a-t-il ainsi prévenu. « Je ne suis pas un acteur de l'économie de marché et notre rôle n'est pas de faire du Meccano industriel, » a-t-il rajouté. Certainement une réponse aux récents propos d'Arnaud Montebourg. Ce dernier, lors des vœux 2014 de la Fédération Française des Télécoms qui compte Orange, Bouygues et SFR parmi ses membres, a ainsi violemment attaqué l'autorité dans son discours : « Lorsque je reçois l'Autorité de la concurrence, qui vient à mon bureau, je lui dis : "Vous, vous êtes contre les ententes, et moi, je les organise. Vous, vous êtes nommé, moi je suis élu." Donc, qui a raison ? Forcément moi. »

 

Face à une telle critique, l'Autorité de la concurrence compte donc certainement rappeler son importance. « Saisis d'un dossier de fusion entre opérateurs mobiles, nous pouvons dire “non” ou “oui mais”. Sans a priori. Mais ce sont des dossiers complexes qui impliquent des sociétés cotées et qui demanderont un examen minutieux » a d'ailleurs précisé Bruno Lasserre. Néanmoins, s'il n'a pas d'a priori, il semble bien que certains scénarios soient d'ores et déjà à oublier. C'est notamment le cas d'une fusion entre Free et SFR. Le président a ainsi confirmé une nouvelle que nous connaissons depuis le début de l'année, à savoir que l'autorité a dissuadé les dirigeants de Vivendi et d'Iliad de se rapprocher. « Cela aurait précipité le retour vers un duopole, qui n'est pas l'optimum concurrentiel. »

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