Les Numériques quitte la galaxie LDLC, FLCP actionnaire majoritaire

Bientôt Les Numériques à la TV ?

Des bruits concernant un rachat couraient depuis des mois, mais voilà que l'on apprend que le fond FLCP vient de monter au capital de Factory Eleven, la société éditrice de Les Numériques. Il en est désormais l'actionnaire majoritaire.

Les numériques 2003
Les Numériques il y a 10 ans

Les Numériques, le site créé en 2004 par Vincent Alzieu a donc en partie changé de mains. Interrogé sur le sujet il y a quelques mois suite à plusieurs rumeurs concordantes, ce dernier nous avait répondu qu'il ne souhaitait pas commenter ce qu'il qualifiait alors de « téléphone arabe  », nous confirmant seulement alors un agrandissement de 260 m² des locaux de la société et trois nouvelles embauches prévues. Mais la mise en ligne d'un communiqué de presse par le groupe LDLC la semaine dernière est venue remettre le sujet sur le devant de la scène.

Dans celui-ci, le revendeur indiquait avoir cédé ses parts de la SAS Factory Eleven qu'il détenait au travers de sa filiale Hardware.fr. La société était un actionnaire de longue date, et lors de l'augmentation de capital validée le 16 juillet 2012 elle avait revu sa participation à la hausse. Elle était alors passée de 12,70 % à 14,95 % comme indiqué dans son précédent rapport annuel, récupérant 22 054 des 132 286 nouvelles actions émises avec une prime de 2,56 €. À la clôture de son exercice 2012, Les Numériques annonçait une perte de 125 500 euros pour un chiffre d'affaires de 1 048 500 euros. Les capitaux propres s'établissaient à 643 300 €. Les chiffres pour 2013 ne sont pas encore publiés, mais Vincent Alzieu a indiqué que les finances de la société ne sont plus dans le rouge.

Un nouvel actionnaire déjà bien ancré dans l'audiovisuel

L'acheteur n'est autre que le fond Fabrice Larue Capital Partners (FLCP), mais le montant de la transaction n'a pas été communiqué et, contacté sur le sujet, ni Vincent Alzieu, ni LDLC n'ont souhaité faire de commentaire. Ce fond est spécialisé dans les médias. Il est détenu à 35 % par le groupe BPCE et à 65 % par la holding Financière XVI dirigée par Fabrice Larue. L'homme n'est pas vraiment un nouveau venu sur le secteur et FLCP détient notamment Newen qui regroupe trois grosses sociétés de productions qui travaillent pour l'ensemble des chaînes de TV françaises :

  • Capa : Envoyé spécial, Les Infiltrés, L'effet papillon, Off!, Enquêtes Criminelles, etc.
  • Telfrance : Plus belle la vie, Louis la brocante, Les maternelles, La source, etc.
  • Be aware : les programmes de Cauet, Faut pas rater ça, etc.

Essentiellement présent dans le monde de la production de contenus pour la télévision, le fond semble donc chercher à faire sa place sur internet et dans l'évènementiel. Les Numériques est en effet aussi connu pour son show annuel, La Factory. Cette année, il sera d'ailleurs remplacé par Connect'it et prendra de l'ampleur. Le salon, qui se tiendra du 31 octobre au 2 novembre prochain, est en effet cette fois organisé en partenariat avec Comexposium, un géant européen qui appartient à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris et à Unibail-Rodamco.

FLCP désormais actionnaire majoritaire de Les Numériques

Dans un premier temps, outre le rachat des parts de LDLC, nous ne savions pas si FLCP avait décidé de prendre une position plus importante au sein du capital de Factory Eleven. La journaliste Elsa Bembaron du Figaro, avait néanmoins indiqué il y a quelques jours que le fond était bien majoritaire. Une information publiée en un tweet, retweeté alors par Vincent Alzieu lui-même (ce n'est plus le cas).

Nous avons donc décidé de l'interroger sur le sujet dans la journée d'hier et, n'ayant pas la possibilité de nous répondre, il a dans un premier temps publié une annonce officielle sur le site. Il y confirme le fait qu'il continue de disposer d'une « part significative » du capital avec deux autres membres de l'équipe, sans donner plus de détails, et le fait que la rédaction reste en place :

« Concrètement, cela signifie que FLCP dispose désormais d’une participation majoritaire au sein du groupe Factory Eleven. Elle permet la sortie des actionnaires minoritaires (les sociétés HardWare.fr, Capital & Dirigeants Partenaires ainsi que diverses personnes physiques) qui ont, pour certains, accompagné la société depuis sa création.

Nous, dirigeants-fondateurs, Vincent Alzieu, Mathias Lallement et Florent Alzieu, conservons une part significative du capital de Factory Eleven et demeurons à 100 % impliqués dans la direction et le développement de la société. Tous les salariés, anciens actionnaires ou non, conservent évidemment leurs postes et le plan de recrutements demeure, tout comme l'évolution du salon La Factory en un nouvel évènement de plus grande envergure encore : CONNECT-it. Cette association prévoit par ailleurs la mise à disposition de nouveaux moyens permettant à Factory Eleven d’accélérer son développement. »

Il rajoutera quelques précisions sur sa décision au sein des commentaires :

« Le fondateur de FLCP a une longue histoire dans les médias. Il était des radios, il est passé dans le print (presse papier), il est aujourd'hui leader de la production TV en France. XXIème siècle oblige, son groupe souhaite désormais être présent aussi sur le web. De notre côté, nous cherchions un nouveau partenaire capable de nous soutenir dans les développements souhaités sur les prochaines années. Nous nous sommes trouvés et choisis. Petite musique en fond sonore SVP. »

Si nous n'avons pu obtenir aucune information supplémentaire concernant la nouvelle répartition du capital, et l'importance exacte prise par FLCP, nous avons pu obtenir quelques compléments de Vincent Alzieu par la suite. Interrogé sur l'impact d'un nouvel actionnaire majoritaire, et la perte de contrôle que cela signifie au niveau des décisions prises notamment sur la stratégie, il nous a indiqué qu'il disposait déjà depuis quelques temps de moins de parts que certains actionnaires et que de son point de vue, la situation n'avait donc pas grand chose de différent : « Donc ça ne change rien pour moi. Et ça ne change rien non plus au fait que nous maîtrisons entièrement et toujours les développements des Numériques, hier comme demain. Concernant "les parts", FLCP devient majoritaire, je l'ai écrit. Et nous, les fondateurs, conservons une part significative du capital de F11 tout en conservant nos postes, nos fonctions, nos responsabilités, et une activité à 100% sur Les Numériques. [...] Mon métier : Les Numériques. C'est ce qui me passionne et me prend toujours totalement. Ce n'est pas prêt de changer.»

Questionné sur le cycle d'embauches par rapport à certains départs récents au sein de l'équipe, il nous a indiqué que des nouveaux postes étaient créés « il y a historiquement eu peu de départs des Numériques. Il y a donc quelques remplacements, comme dans toute entreprise, il y a surtout de nouveaux postes, des secteurs à développer. Comme ça a en fait toujours été le cas depuis le départ, si tu as un peu suivi notre évolution. » Le site s'est en effet récemment ouvert aux objets connectés, VAE et autres trottinettes, une direction qui complète sa percée dans le monde de l'électroménager ces dernières années.

Un troisième grand acteur qui allie les nouvelles technologies à l'audiovisuel ?

Reste maintenant à découvrir le projet éditorial et la stratégie du nouvel ensemble. Quelques semaines à peine après la reprise d'indépendance de Cnet, Gamekult et ZDNet avec la création de CUP Interactive, il sera intéressant de voir l'évolution de Les Numériques. L'intégration à un grand groupe audiovisuel pourrait avoir du sens si des moyens sont mis à disposition du site et de sa rédaction, qui a lancé l'année dernière une offre d'abonnements Premium payants. Et c'est bien de cela dont il semble question :

« Cette association est un choix mutuel, qui a vocation à nous permettre de continuer à nous développer en profitant de leur expérience [De FLCP, ndlr]. Un point concret par exemple, le plus évident : j'étais réfractaire à introduire "la vidéo" en complément des articles ces dernières années, estimant que la bande passante en France n'était pas suffisante, que trop d'entreprises bloquent ces flux. Ça changera au cours des 5 prochaines années. Nous ne deviendrons pas pour autant une web TV, mais de nouveaux formats seront expérimentés. En cela, les conseils de pros de la vidéo ne seront pas de refus. »

Il pourrait ainsi gagner en puissance et faire face à d'autres géants du genre tels que M6 Web, qui détient notamment Clubic et Jeuxvideo.fr ou NextRadioTV (RMC, BFM, 01Net). Deux groupes, qui disposent par contre de gros moyens de diffusion en plus de leurs canaux web, qui misent de plus en plus sur leur offre de contenus vidéo. La confrontation pourrait alors se déporter aussi sur le terrain publicitaire, et M4 Média, la régie du site qui est aussi celle de Hardware.fr, fera alors sans doute face à de nouveaux défis.

Quoi qu'il en soit, l'année 2014 semble bien partie pour être celle d'une nouvelle phase de mouvements dans le secteur des médias et de concentration, sur fond de recherche du bon modèle économique pour l'information en ligne. Elle s'annonce donc passionnante à suivre.

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