Pédopornographie : publication d'un guide d'aide entre intermédiaires du Net

Pédopornographie : publication d’un guide d’aide entre intermédiaires du Net

FAI, hébergeurs et registrars

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Xavier Berne

Publié dans

Droit

17/02/2014 5 minutes
30

Pédopornographie : publication d'un guide d'aide entre intermédiaires du Net

Comment gérer au quotidien les contenus pédopornographiques quand on est un intermédiaire du Net ? Beaucoup de professionnels se posent aujourd’hui cette vaste question, qui englobe en réalité des aspects tant juridiques qu’humains. Afin de clarifier et simplifier les choses pour tous les hébergeurs, FAI et registraires de nom de domaine, un collectif d'acteurs du secteur vient de mettre sur pied un guide de bonnes pratiques.

guide pédo

 

Dans le cadre de la lutte contre la pédopornographie, les intermédiaires du Net sont bien souvent les premiers à devoir intervenir. En France, la loi pour la confiance dans l'économie numérique (LCEN) prévoit ainsi que les hébergeurs, les fournisseurs d’accès à Internet et les registraires de noms de domaine « doivent concourir à la lutte contre la diffusion » de la pornographie enfantine, notamment en proposant « un dispositif facilement accessible et visible permettant à toute personne de porter à leur connaissance ce type de données ». Dès qu’un contenu manifestement pédopornographique leur est ainsi signalé, ces intermédiaires sont tenus de le retirer promptement et de le dénoncer à leur tout à la plateforme gouvernementale Pharos. Cette notification peut alors constituer la première étape de suites judiciaires pour celui ayant publié les contenus en question. 

 

Mais si ce dispositif semble clair et net sur le papier, la gestion de ce type de contenus peut dans la pratique s’avérer extrêmement délicate pour les nombreux intermédiaires susceptibles d’avoir à intervenir. À partir de quand un contenu peut-il être considéré comme « manifestement pédopornographique » ? Si un contenu rentre dans ce champ, quelle mesure technique faut-il mettre en œuvre ? Le personnel en charge d’examiner ces signalements doit-il faire l’objet d’un soutien particulier ? Voilà autant de questions que tout intermédiaire, que ce soit un « géant » ou une organisation de taille plus modeste, peut être amené à se poser dès lors qu’il doit traiter ce genre d’infractions.

Un partage des connaissances et des bonnes pratiques à destination des professionnels

C’est pour cette raison que plusieurs acteurs concernés par ce problème ont décidé en novembre 2013 de se lancer dans la rédaction d’un guide résumant les « bonnes pratiques » à adopter en matière de signalement et de traitement des contenus pédopornographiques. Pendant près d’un mois et demi, Free, Orange, Gandi et l’Association des fournisseurs d’accès ont ainsi travaillé à la rédaction d’un tel document avec le soutien de membres de la Gendarmerie nationale et de l'OCLCTIC. Dévoilé le mois dernier lors du FIC de Lille, ce « Guide d’usage de lutte contre la pédopornographie » (PDF) est désormais à la disposition, librement et gratuitement, de toute personne ou organisation intéressée.

 

guide pédo

Un exemple d'auto-régulation

« Il y a deux axes principaux dans la démarche visant à la réalisation de ce guide » nous a ainsi expliqué Alexandre Hugla, responsable de la cellule Abuse chez Gandi. « Le premier est de faire prendre conscience aux décideurs et responsables des ressources humaines de la dangerosité d'exposer leurs personnels à ce contenu sans garde fou ni procédure claire et adaptée. Le deuxième est de faire un état des lieux juridique et pratique sur le traitement de ce type de cas en vu des petites et moyennes structures qui n'ont pas forcément cette information et qui peuvent se retrouver démunies ou mal réagir lorsque qu'elles font face à ce contenu ».

 

Au fil des 11 pages de ce guide se trouvent donc un rappel des règles applicables à la gestion des signalements ainsi qu’à leur traitement. Il est également question d’un aspect auquel l’on ne pense effectivement pas forcément à premier abord : celui de l'accompagnement du personnel en charge d’examiner les contenus potentiellement pédopornographiques. Cette tâche s’avère en effet extrêmement rude sur le plan psychologique.

 

Sur ce volet, il est ainsi conseillé de laisser l’employé exposé de façon régulière à des contenus particulièrement choquants effectuer des pauses régulières sans que ce dernier ait à s’en justifier, ou bien encore de l’informer de la possibilité de consulter gratuitement un psychologue. Les recommandations sont également d’ordre pratiques. « La tâche doit au minimum être partagée entre deux employés afin de permettre le dialogue et d’éviter l’isolement » explique ainsi le guide. Un peu plus loin, il est préconisé que les écrans de travail dédiés à l’analyse de contenus choquants ne soient pas visibles d’autres employés que ceux dédiés à cette tâche, « sans pour autant confiner les analystes dans un lieu isolé ».

 

Alors que l’exécutif veut faire reposer davantage de responsabilité sur les épaules des intermédiaires s’agissant des contenus illicites sur Internet, la publication de ce guide sonne d’autre part comme un signal à l’égard de l’opinion publique. « L'idée sous jacente est en effet de démonter au public en général que les véritables acteurs du métier savent très bien s'organiser, non seulement entre eux, mais aussi en bonne intelligence vis-à-vis des forces de l'ordre ; que la régulation bat déjà son plein et que le réseau n'est pas - et n'a jamais été - le « Far west » décrit à dessein par quelques uns... » souligne ainsi Alexandre Hugla.

Écrit par Xavier Berne

Tiens, en parlant de ça :

Sommaire de l'article

Introduction

Un partage des connaissances et des bonnes pratiques à destination des professionnels

Un exemple d'auto-régulation

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Commentaires (30)


Vite, les FAI en prison <img data-src=" />



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C’est bien connu, ce genre d’horribles personnes stockent leurs données sur les serveurs des FAI Français…



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Pour au-dessus : depuis quand Intermédiaire technique = FAI ?

Un hébergeur au sens large du terme est un intermédiaire technique aussi…




À partir de quand un contenu peut-il être considéré comme « manifestement pédopornographique » ?





Quand le GIGN défonce ta porte à 4h du matin, avec Manuel Valls qui donne les ordres, tu peux commencer à trembler des genoux <img data-src=" />


Notre abonnement FAI va augmenter pour ne plus voir ça, et quoi d’autre ?



C’est bien ça le problème et quelles sont les limites de cette censure administrative ?


Le 17/02/2014 à 16h 40



Sur ce volet, il est ainsi conseillé de laisser l’employé exposé de façon régulière à des contenus particulièrement choquants effectuer des pauses régulières sans que ce dernier ait à s’en justifier, ou bien encore de l’informer de la possibilité de consulter gratuitement un psychologue.



Tu m’étonnes <img data-src=" />


Le 17/02/2014 à 16h 50







matroska a écrit :



C’est bien connu, ce genre d’horribles personnes stockent leurs données sur les serveurs des FAI Français…





En général, il y a une coordination internationale sur ce genre d’affaire, et ce n’est pas plus mal <img data-src=" />









GoldenTribal a écrit :



Tu m’étonnes <img data-src=" />







Thérapie freudienne profonde <img data-src=" />





« L’idée sous jacente est en effet de démonter au public en général que les véritables acteurs du métier savent très bien s’organiser, non seulement entre eux, mais aussi en bonne intelligence vis-à-vis des forces de l’ordre ; que la régulation bat déjà son plein et que le réseau n’est pas - et n’a jamais été - le « Far west » décrit à dessein par quelques uns… »





Ben tiens, depuis le temps qu’on le dit !



Les défenseurs des “quelque-uns” vont peut-être éviter de venir nous tartiner le contraire ici; s’ils ont deux kopeks d’intelligence. Eh oui, ça s’est vu leur utilisation constante de cet argument pour tout bloquer !









GoldenTribal a écrit :



En général, il y a une coordination internationale sur ce genre d’affaire, et ce n’est pas plus mal <img data-src=" />







<img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" /><img data-src=" />



Interpol, ils ne passent pas leurs journées à plier des cocotes en papier, par exemple…









GoldenTribal a écrit :



En général, il y a une coordination internationale sur ce genre d’affaire, et ce n’est pas plus mal <img data-src=" />







Ce n’est pas ce que j’insinuais, je parlais du fait que ces personnes sont extrêmement méfiantes et souvent calées dans les technologies, et pas du genre à se laisser attraper comme ça…



Après, heureusement il y aura toujours des personnes qui se laisseront attraper facilement, et c’est tant mieux !



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Commentaire_supprime a écrit :



Interpol, ils ne passent pas leurs journées à plier des cocotes en papier, par exemple…







Ils font des rapports sur ce que font leurs voisins de travail quand ils n’ont rien à faire souvent enjolivés (sinon ils perdent leurs places) <img data-src=" />









GoldenTribal a écrit :



En général, il y a une coordination internationale sur ce genre d’affaire, et ce n’est pas plus mal <img data-src=" />





D’ailleurs ça me fascine un peu cet aspect particulier de la pédophilie.



Pourquoi un signalement de contenu pédophile sera à coup sûr pris très au sérieux et aura de bonnes chances d’avoir à terme des retombées quel que soit le pays de provenance ; alors que dans le même temps, il circule relativement facilement des vidéos de meurtres et de tortures en tous genres par exemple (par facilement, j’entends qu’il faut quand même le chercher un minimum bien sûr, mais pas non plus très loin, et que globalement en l’absence de circonstances particulières tout le monde s’en fout).



Je dis pas ça pour minorer l’ignominie des actes pédophiles bien évidemment, mais je veux dire qu’il y a une sorte d’aura quasi magique autour de ça, alors que ça me parait quand même loin d’être le principal problème du monde.









theanthony33 a écrit :



Trop gros, passera pas <img data-src=" />





C’est FunnyD en meme temps ! <img data-src=" />









gavroche69 a écrit :



Je crois que tu es en train d’attraper la “elpetionise”, tu devrais peut-être consulter… <img data-src=" />







il ne m’a pas encore insulté, il y a de la marge avant qu’il arrive à ce que le modèle est capable de faire quand son lithium n’a pas encore fait effet…







Network a écrit :



On est pas vendredi pourtant … si ?







Je confirme, on est bien lundi.







theanthony33 a écrit :



Trop gros, passera pas <img data-src=" />











athlon64 a écrit :



C’est FunnyD en meme temps ! <img data-src=" />







+1. Il y a du level avec lui, quand même !



Oui l’idée de fond est bonne, je pense que personne ne dira le contraire, mais l’action c’est quoi au juste ?

Un PDF qui liste les textes de loi dans ce domaine ?

C’est pas terrible je trouve.



Les 23 du truc parlent d’hypothétiques opérateurs qui valideraient le statut pedo des contenus signalés, en insistant bien sur les problèmes suscités (en gros faut pas le faire)



La news a-t-elle raison d’être ?


Le 17/02/2014 à 19h 24

Quand ils se rendront compte que ce genre de contenu est à 99% disponible via peer2peer ou dark nets ils auront peut-être enfin commencé à comprendre que leurs initiatives sont plus inutiles les unes que les autres.








TheSamFrom1984 a écrit :



Quand ils se rendront compte que ce genre de contenu est à 99% disponible via peer2peer ou dark nets ils auront peut-être enfin commencé à comprendre que leurs initiatives sont plus inutiles les unes que les autres.







Yup. Les moyens mis en oeuvre actuellement contre le pédo sont déjà très efficaces sur le Web “visible”









TheSamFrom1984 a écrit :



Quand ils se rendront compte que ce genre de contenu est à 99% disponible via peer2peer ou dark nets ils auront peut-être enfin commencé à comprendre que leurs initiatives sont plus inutiles les unes que les autres.







Je suis convaincu qu’ils le savent parfaitement, et qu’ils en tiennent compte. Voire, ils tapent direct sur ce qui est en P2P pour détecter et coincer des pédophiles.



Trouver des auteurs à partir de l’analyse de médias, c’est un travail fastidieux maus qui paye, et encore plus quand les médias sont faciles et pas cher à recueillir avec un simple bourricot.



Je n’ai aucun doute sur le fait que les forces de police concernées font de la traque à partir de médias trouvés en P2P, et cela depuis des années.









Commentaire_supprime a écrit :



Je suis convaincu qu’ils le savent parfaitement, et qu’ils en tiennent compte. Voire, ils tapent direct sur ce qui est en P2P pour détecter et coincer des pédophiles.



Trouver des auteurs à partir de l’analyse de médias, c’est un travail fastidieux maus qui paye, et encore plus quand les médias sont faciles et pas cher à recueillir avec un simple bourricot.



Je n’ai aucun doute sur le fait que les forces de police concernées font de la traque à partir de médias trouvés en P2P, et cela depuis des années.







+1 je pense que le P2P est facilement traçable, et les annonces de démantèlement de réseaux de ce genre font régulièrement la une des média.









GoldenTribal a écrit :



En général, il y a une coordination internationale sur ce genre d’affaire, et ce n’est pas plus mal <img data-src=" />





Alvin Kurtzweil est arrêté pour pédophilie dans X-Files.

Je te laisse le soin de transposer dans la réallité ce que ça peut donner comme applications.









Reznor26 a écrit :



D’ailleurs ça me fascine un peu cet aspect particulier de la pédophilie.



Pourquoi un signalement de contenu pédophile sera à coup sûr pris très au sérieux et aura de bonnes chances d’avoir à terme des retombées quel que soit le pays de provenance ; alors que dans le même temps, il circule relativement facilement des vidéos de meurtres et de tortures en tous genres par exemple (par facilement, j’entends qu’il faut quand même le chercher un minimum bien sûr, mais pas non plus très loin, et que globalement en l’absence de circonstances particulières tout le monde s’en fout).





Simple : un enfant vaut 10 femmes qui valent chacune 10 hommes. Vive l’égalité.









2show7 a écrit :



Vite, les FAI en prison <img data-src=" />



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Tu rigole, mais ça a bien failli finir comme ça <img data-src=" />





En mai 1996, Sébastien Socchard, gérant de World-NET, et Rafi Haladjian, PDG de FranceNet, sont entendus dans le cadre d’une enquête pour « détention d’images à caractère pédophile », au motif que leurs serveurs donnaient accès aux newsgroups les plus sensibles de Usenet. Cette affaire lancera la polémique sur la responsabilité des fournisseurs d’accès à Internet, lesquels se contentaient jusqu’à présent d’assurer des prestations techniques pour connecter leurs abonnés au réseau sans censure ni filtrage. Le non-lieu sera prononcé deux ans plus tard. La loi sera ensuite modifiée afin que les gérants d’opérateurs Internet ne soient plus tenus pour responsables de tout le contenu d’Internet.



Source: Wikipedia









GoldenTribal a écrit :



En général, il y a une coordination internationale sur ce genre d’affaire, et ce n’est pas plus mal <img data-src=" />







Commentaire_supprime a écrit :



…Interpol, ils ne passent pas leurs journées à plier des cocotes en papier, par exemple…





Quand on voit les affaires étouffées, je n’ai pas cette même impression d’efficacité.



Dans le monde, le business mafieux concernant uniquement les trafics d’êtres humains, est estimé à 65 milliards d’euros chaque années.









GentooUser a écrit :



Tu rigole, mais ça a bien failli finir comme ça <img data-src=" />





Source: Wikipedia







Comme on les paie pas, refuser les enverraient illico en prison (esclavagisme ? sous-entendu bien-sûr). C’est fou, ils veulent du résultat mais fait gratuitement et maintenant un guide d’aide ! (et toujours pas payé <img data-src=" />)





Enfin, on aurait tort de croire que seules des photographies véhiculent des contenus

pédopornographiques, en effet c’est bel et bien la représentation d’un mineur dans un

cadre pornographique qui est illicite, quel que soit le média (texte, image, vidéo…)

supportant ladite représentation.







En droit français, si la majorité sexuelle est fixée à 15 ans, l’âge retenu pour la définition

de la pornographie enfantine est fixé à 18 ans, soit la majorité légale (article 388 du Code

civil).





En gros, les bouquins de Sade ( beurk), ou un bête fanfic avec Hermione Granger qui se fait prendre par Malfoy et ses copains, c’est classé pédopornographie et c’est illicite.



Déjà que pour les dessins, je trouve grave que ce soit interdit, pour les textes c’est vraiment problématique.



La moindre photo pédopornographique, on est d’accord, c’est punissable : il y a une véritable personne humaine victime.







Mais si j’ai envie d’écrire un texte ou Candy couche avec Albator, ( donc en plus des personnages fictifs) je deviens un criminel ??? WTF