Mais où s'arrêtera donc Facebook ? Le réseau social est aujourd'hui en passe d'égaler voire de surpasser le géant Oracle en bourse. Le site de Mark Zuckerberg vaut en effet près de 171 milliards de dollars, soit quasi autant que le spécialiste de la gestion de bases de données. Seules Apple, Google, Microsoft et IBM surpassent désormais Facebook parmi les entreprises high-tech et internet.
Evolution de l'action de Facebook depuis son entrée en bourse il y a deux ans
Des entreprises incomparables pour des valeurs comparables
Si Oracle est une entreprise peu connue du grand public, chez les professionnels, elle est incontournable. Créée il y a déjà 37 ans, la société américaine compte environ 100 000 employés à travers le monde et permet à Larry Ellison, son fondateur, d'être l'une des personnalités les plus riches du globe. Voir une société aussi jeune que Facebook l'égaler voire la surpasser n'est donc pas anodin, sachant que son effectif est à peine supérieur à 6000 employés.
Mais voilà, l'action du réseau social est en très forte croissance depuis le mois de juillet, avec une multiplication par 2,5 de sa valeur. Durant la même période, Oracle a lui progressé, mais à un rythme incomparable (+20 %). Malgré un niveau record depuis l'éclatement de la bulle en 2000, Oracle ne peut rien y faire : après Google, une deuxième société web basant la quasi-totalité de son chiffre d'affaires sur la publicité l'a surpassé.
Sur les talons d'AT&T et Toyota
Aujourd'hui, seules Apple (485 milliards), Google (403 milliards), Microsoft (312 milliards) et IBM (197 milliards) surpassent donc Facebook parmi les entreprises high-tech. Et IBM pourrait bien perdre sa quatrième place lors des prochains mois. L'importance de Facebook est telle qu'elle égale le géant AT&T et qu'elle vaut donc largement plus que des sociétés comme Amazon (164 milliards), Intel (122 milliards), Cisco (119 milliards) et HP (57 milliards).
L'importance du réseau social en bourse est à un tel niveau qu'il peut même se vanter désormais d'être l'égal (ou presque) de Bank of America ou encore de Toyota. Le pétrolier français Total est même totalement surpassé. Et ce n'est pas terminé. Certaines entreprises spécialisées dans les notations et les prévisions de valeur d'actions ont récemment relevé leurs attentes pour Facebook à 80 dollars. Si le réseau devait atteindre un tel niveau, il vaudrait alors plus de 204 milliards de dollars. Il devancerait ou égalerait alors des sociétés comme IBM, HSBC, et des groupes pharmaceutiques majeurs comme Novartis et Pfizer (le créateur du viagra).
En route vers les 200 milliards : une folie ?
Si les valeurs en bourse ne reflètent pas forcément la réalité économique du jour mais plutôt des espoirs, sans même parler de la spéculation, voir Facebook s'approcher des 200 milliards de dollars laisse songeur, sachant que son introduction en bourse à près de 100 milliards de dollars avait déjà fait couler beaucoup d'encre. Certes, ses derniers résultats financiers sont excellents et sa faible croissance d'utilisateurs actifs en Amérique du Nord et en Europe est largement compensée par des publicités bien plus rémunératrices. Mais voir Facebook devant des grands groupes pharmaceutiques ou encore à quasi-égalité avec Toyota, le constructeur automobile numéro un au monde en bourse (largement devant Volkswagen) ne laissera assurément pas indifférent.
Notez que l'autre géant du Web basant son business sur la publicité, à savoir Google, a atteint hier soir son record historique en bourse, avec une action à 1199,90 dollars. Valorisant donc la société à plus de 403 milliards de dollars. Une valeur que seules Apple (ces dernières années) et Microsoft (lors de la bulle des années 2000) ont atteint parmi les sociétés high-tech.