Hier, l'émission C Dans L'air de France 5 s'intéressait aux géants du web et plus particulièrement au mastodonte Google. La question était de savoir si la société de Mountain View était, ou allait devenir, le « maître du monde ». Pour cela, quatre invités dont Isabelle Falque-Pierrotin (CNIL) et Benjamin Bayart (FDN) étaient sur le plateau afin de débattre de ce sujet d'actualité et ô combien complexe.
Entre condamnation par la CNIL et redressement fiscal, l'actualité Google est chargée
Difficile de passer à côté, mais ces derniers mois Google a multiplié les rachats dans plusieurs domaines d'avenir comme la robotique, la médecine et les objets connectés. Mais Google, c'est également et avant tout un moteur de recherche qui est utilisé par près de 90 % des Français.
La société de Mountain View est aussi au centre de plusieurs affaires avec, par exemple, un redressement fiscal qui pourrait atteindre un milliard d'euros ainsi qu'une condamnation par la CNIL pour manquement à la loi informatique et libertés (voir notre analyse). Notez que l'entreprise a fait appel de cette décision.
Afin de débattre de tous ces sujets, quatre invités étaient présents sur le plateau de nos confrères de l'émission C Dans L'air : Isabelle Falque-Pierrotin (présidente fraîchement réélue de la CNIL), Benjamin Bayart (porte-parole de FDN), Laurent Alexandre (chirurgien et directeur de DNA Vision) ainsi que Pascal Perri (ancien journaliste et économiste), le tout animé par Yves Calvi.
Il ne faut pas avoir peur de Google, mais il faut l'encadrer
Dès le début du programme, on entre directement dans le cœur du sujet avec une question : « faut-il avoir peur de Google ? » Pour Laurent Alexandre la réponse est claire : non, mais il faut bien l'encadrer. Il ajoute que « si Google est si puissant c'est que Google fait le contraire de ce que fait la France », la société est centrée sur les métiers du 21e siècle : voiture autonome, santé, transhumanisme, smartphone (Android), domotique, etc. Ces points seront également abordés plus en détail dans la seconde partie de l'émission.
Vient ensuite la question de l'évasion fiscale des grands groupes. Alors que Google pourrait subir un redressement de près d'un milliard d'euros par le fisc français, C Dans L'air s'intéresse au montage financier de la société de Mountain View et essaye de voir quelles solutions pourraient être trouvées. Benjamin Bayart a pour sa part une approche différente : « pour moi le problème essentiel n'est pas Google, le problème essentiel est que l'Europe tolère des paradis fiscaux. Google serait fort bête de s'en priver. L'Europe accepte qu'on puisse avec tel ou tel montage imposer une grande société à 0 %. Si l'Europe l'accepte et que Google décide de ne pas le faire, c'est juste qu'ils sont malades. Il y a une question de bon sens ».
Google et le respect de la vie privée, la présidente de la CNIL livre son point de vue
Vient ensuite un autre sujet d'actualité : le secret de la correspondance et le cas de Gmail. Notez que Microsoft se penche régulièrement sur cette question avec Scroogled par exemple. Pascal Perri pose justement la question du respect de la vie privée et veut que les utilisateurs comprennent « les enjeux en termes de vie privée ». De son côté, Benjamin Bayart se félicite de la décision de la CNIL, mais regrette simplement qu'elle arrive avec 10 ans de retard...
Isabelle Falque-Pierrotin nous livre son analyse de la situation et pourquoi le message affiché le week-end dernier par Google est une étape importante : « le meilleur ami de Google aujourd'hui c'est son client. Parce que son client il a un tel bénéfice d'usage que dans le fond il se dit c'est formidable. Mais le client il n'est pas forcément au courant de ce qui se passe derrière "la boîte". Donc le premier objectif vis-à-vis d'une société comme Google, Facebook et les autres (..) c'est de les obliger à ouvrir la boîte et de dire à leurs clients exactement ce qu'ils font avec leurs emails, avec le search, avec un certain nombre d'informations ». Le but est donc d'informer les clients et ensuite de les laisser choisir en connaissance de cause, avec toutes les cartes en mains.
Bayart : « Vous n'êtes pas client de Google (...) vous êtes la marchandise »
Benjamin Bayart ajoute par une précision à laquelle il tient beaucoup : « vous n'êtes pas client de Google, vous en êtes au mieux utilisateur. Le client c'est celui qui paye, c'est le publicitaire. Vous vous êtes la marchandise ». Un point qui rejoint une maxime bien connue : « si c'est gratuit, c'est que le produit c'est vous ».
L'émission ne s'arrête pas là et plusieurs sujets sont abordés : peut-on se passer de Google, ce qui n'est pas toujours simple, que pourrait faire un pirate avec les données de Google, etc. Pour regarder cette émission très intéressante, c'est par ici (disponible pendant encore 6 jours) :