La Hadopi veut décortiquer les « digital natives »

Génération Kim.com

Nouveau marché pour la Hadopi. La Rue de Texel, qui a désormais son premier condamné (150 euros pour un titre de Rihanna flashé 150 fois), veut désormais étudier les « digital natives », cette génération qui a toujours connu le net. Montant de l'appel d'offres ? 30 000 euros.

enfant ordinateur

 

La Rue de Texel vient lancer un nouveau marché portant sur « l’étude des perceptions et des pratiques de consommations des "Digital Natives" en matière de biens culturels dématérialisés ». La Hadopi concentre son attention sur les jeunes générations, ceux qui, dès le couffin, ont pataugé dans l’octet.  L’heureux vainqueur pourra prétendre jusqu’à 30 000 euros.

Des années 80 à nos jours

En mars 2012, la Hadopi avait lancé un autre appel d’offres destiné à décortiquer « l'évolution des pratiques de partage et le panier moyen de consommation de biens culturels de l'ère pré-numérique à nos jours ». Un marché avec 50 000 euros de budget initial. L’idée était alors de connaître les pratiques culturelles des années 80 à nos jours : une période qui a consacré le basculement de l’analogique vers le numérique, vers le règne de la copie quand l’industrie persiste à jouer la raréfaction des contenus (DRM, etc.).

 

Rapproché, le sociologue Pierre Mercklé a récemment expliqué pourquoi il refuse de participer à de tels travaux : « il y a une grave confusion dans le fait qu’une institution au moins normative (sinon clairement policière), chargée d’une mission qui conduit à la sanction judiciaire des contrevenants à une règle qu’elle doit promouvoir, puisse en même temps être la commanditaire d’une étude indépendante, dont les conclusions peuvent possiblement porter sur le bien-fondé économique et social de cette règle. »

Étudier les jeunes, sensibiliser les jeunes

Ce nouveau marché destiné à observer les natifs du numérique nous rappelle que la Hadopi elle-même multiplie les actions auprès des plus jeunes. Fin octobre à Paris, l’autorité sera présente à la Kidexpo, « le grand rendez-vous familial de la fin d’année ». Elle aura un stand destiné à sensibiliser les plus jeunes « au droit d’auteur, aux métiers de la création et aux plateformes de contenus culturels sur internet ». Une mission organisée « en partenariat avec les professionnels. » (Mise à jour : la Hadopi nous indique qu'elle ne sera pas présente à cette manifestation)

 

En janvier 2012, Marie-Françoise Marais, présidente de l'Hadopi était venue à Cannes rencontrer des lycéens. « S’inscrivant dans une volonté de pédagogie et d’explication, ce déplacement avait pour objectif de sensibiliser les jeunes et équipes pédagogiques aux missions prévues par la loi et aux enjeux soulevés par les nouveaux usages culturels à l’ère numérique. » Selon le communiqué de cette journée « la Présidente a fait une bonne intervention d’environ 15 minutes devant les lycéens. Elle a articulé ses propos autour des missions de l’Hadopi, de l’équilibre entre les fonctions pédagogiques de la réponse graduée et l’encouragement de l’offre légale. La Présidente a plus particulièrement présenté les étapes de la réponse graduée puis le site www.pur.fr, les plateformes labellisées par l’Hadopi ainsi que les supports de campagne (films, affiches). »

Modifier les jeunes

Ces manifestations trouvent leurs racines dans un autre appel d’offres lancé en décembre 2009. La Hadopi cherchait alors des conseils et la réalisation « d’actions de communication et de sensibilisation ». Dans les pages de ce marché, il est spécifiquement mentionné que « le prestataire (…) devra prendre en compte plus particulièrement la sensibilisation des jeunes ». Comment ? « La Hadopi aura à mettre en place de concert avec les services spécialisés du Ministère de l'Éducation nationale et du ministère de la Culture et de la Communication, un programme de sensibilisation des élèves aux dangers pour la création que comporte l'appropriation illicite d'œuvres protégées par les droits d'auteurs et les droits voisins. Ce programme mettra parallèlement en évidence l'existence d'une offre légale dont la richesse va croissant. »

 

Et son cahier des clauses techniques, « comme il est essentiel de faire ressortir le lien entre création artistique et téléchargement, cette information aura lieu d'ordinaire dans le cadre de l'enseignement artistique. Les collégiens préparant le B2i, Brevet Informatique et Internet, recevront également, de la part d'enseignants préalablement sensibilisés, une information sur les dangers du téléchargement et de la mise à disposition illicites d'œuvres culturelles pour la création et sur l'existence de l'offre légale. »

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