Certaines organisations d'ayants droit s'alarment de la présence de films entiers sur YouTube. Un phénomène qui aurait débuté il y a quelques semaines seulement, au début de l'été. Pourtant, Google réfute tout changement relatif à sa plateforme de vidéos. D'après le géant de l'internet, les ayants droit disposent des outils adaptés pour solliciter le retrait des films litigieux.
Des films entiers mis à disposition des internautes
Comme le notent nos confrères des Échos, de nombreux films complets sont disponibles sur YouTube depuis quelques temps. Des comédies françaises (Les visiteurs, Le gendarme de Saint-Tropez,...) aux blockbusters américains (Pirates des Caraïbes,...), en passant par les screeners comme celui du dernier Spiderman, la plateforme de vidéos de Google offre à chaque internaute la possibilité de visionner des centaines de films entiers en streaming, de manière gratuite et légale, au moins pour les simples spectateurs.
Tout ça n’est évidemment pas au goût des ayants droit. « La situation ne peut pas durer », a déclaré le délégué général de l'Association des producteurs de cinéma (APC), Frédéric Goldsmith, aux Échos, expliquant avoir vraiment constaté cette « tendance récente » « au début de l'été, en France ». « C'est très grave et cela appelle des réponses très nettes de notre part » a-t-il averti, laissant présager d’éventuelles représailles juridiques. Pour rappel, l’APC fait partie des industriels du cinéma ayant assigné en décembre dernier les FAI français et les principaux moteurs de recherche pour qu’ils bloquent Allostreaming et les autres sites de la galaxie "Allo".
Aucun changement récent selon Google
Ce phénomène n'est toutefois pas si récent que ça, puisque certaines vidéos ont été publiées il y a plus de trois mois, sans que Youtube ait été contraint de les retirer. Le phénomène est d'ailleurs connu depuis plusieurs années sur la toile. Autre fait intéressant : on ne remarque pas de phénomène similaire sur d’autres plateformes légales comme Dailymotion. Les vidéos drainent par ailleurs un public relativement important pour YouTube, à l’image de cette vidéo de Taxi, visionnée plus d’un million de fois en deux mois...
Contacté par PC INpact, Google a réfuté tout changement au cours de ces derniers mois. Selon le géant de l’internet, propriétaire de YouTube, c’est le même système qui est en place depuis au moins la fin de l’année dernière.
Google s’est également défendu en expliquant que les ayants droit conservaient toujours les mêmes solutions qu’auparavant pour solliciter le retrait de vidéos (notification simple ou repérage automatique via Content ID). « Nous avons créé un ensemble de règles pour protéger le droit d'auteur, ainsi que des outils avancés de gestion de contenu pour permettre aux ayants-droits de contrôler leurs contenus sur YouTube. Ces outils sont adaptés à tous les ayants-droits à travers le monde et répondent aux besoins spécifiques de chacun », a précisé un porte-parole de Google France. En clair, aux ayants droit de prendre leur responsabilité, traquer ces contenus et les signaler à la plateforme. Imposer à Youtube un travail de tri automatique sans lui signaler ces contenus, c'est faire de cette plateforme d'hébergement un éditeur responsable immédiatement des contenus déposés par des tiers. Une petite horreur juridique.
Absence remarquée de films concurrents au service de VOD de YouTube
On notera enfin que les films proposés en VOD payante sur YouTube ne se trouvent pour la plupart pas en version pirate sur la plateforme de vidéos de Google, comme le relève ZDNet. Certains y verront une simple coïncidence, d'autres un excès de zèle de YouTube pour défendre ses intérêts.