Suite à la grève des taxis, le gouvernement vient de nommer un médiateur afin d'enterrer la hache de guerre avec les véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC), service ayant explosé grâce aux applications mobiles. Le député PS de Saône-et-Loire Thomas Thévenoud aura ainsi la lourde tâche de trouver « un dispositif équilibré et durable au bénéfice de chacun de ces acteurs ».
Le marché des transports est décidément très mouvement ces derniers jours. Alors que les sites de covoiturage sont dans le collimateur de la répression des fraudes et que Uber souhaite changer les particuliers en taxis, ces derniers sont en grève depuis hier, ceci pour un temps indéterminé. La faute en grande partie au Conseil d'État, qui a suspendu il y a une semaine le décret forçant les clients des VTC à attendre 15 minutes avant d'être pris en charge. En danger par cette concurrence qu'ils jugent déloyale, les taxis ont donc haussé le ton, au point de faire grève et de bloquer certaines portions de la route, notamment vers les aéroports (Orly) et certaines gares (de Lyon notamment).
Afin de calmer le jeu, le député Thomas Thévenoud a donc endossé le rôle difficile et complexe de médiateur. Il aura précisément pour tâche de définir « un dispositif équilibré et durable au bénéfice de chacun de ces acteurs, en prenant en compte la satisfaction des différents besoins de transports individuels ». Sachant qu'il devra jongler avec les taxis automobiles, les moto-taxis et les VTC, trouver une solution viable pour tous relèvera certainement de l'exploit. D'autant que certains taxis souhaitent l'arrêt définitif des VTC, et que des discussions ont déjà eu lieu l'an passé, avec pour finalité le fameux décret suspendu il y a quelques jours par le Conseil d'État.
Selon les ministères de l'Intérieur et celui du Tourisme, qui chapeauteront cette affaire, « les travaux de la mission devront s'attacher à définir les besoins de transports de moins de 10 personnes et analyser les contraintes techniques, économiques, réglementaires et concurrentielles pesant sur les différents acteurs ». Qui plus est, le cas de Île-de-France « bénéficiera d'un examen particulier » précise ainsi le communiqué commun. En effet, rappelons que Paris et sa région souffrent d'une pénurie de taxis, la faute à un nombre d'immatriculation trop limité.
Cette mission a pour objectif de proposer d'ici avril prochain des propositions au gouvernement. Les startups de VTC que sont Chauffeur Privé, Allocab, Uber, Le Cab ou encore SnapCar craindront certainement de devoir faire des concessions. Réponse d'ici deux mois.