Sony vient de dévoiler ses résultats pour le troisième trimestre de son exercice fiscal 2013, prenant fin le 31 mars prochain. Le géant japonais de l'électronique y affiche quelques bénéfices. Mais comme l'ensemble des entreprises nipponnes réalisant un important chiffre d'affaires à l'export, il peut remercier l'actuelle dévalorisation du yen, qui tire ses bénéfices vers le haut.
Le yen, ce héros qui ne sauve pas les emplois
À première vue, Sony peut se vanter d'avoir réalisé un trimestre très satisfaisant, avec des ventes en hausse de 24 % et un bénéfice opérationnel qui n'est pas loin d'avoir doublé. Sauf qu'en y regardant de plus près, les récentes fluctuations du yen ne sont pas étrangères à tout cela.
Sur le dernier trimestre, Sony a réalisé un chiffre d'affaires de 2 412,8 milliards de yens, ce qui équivaut à 17,6 milliards d'euros, contre seulement 1 948 milliards de yens un an plus tôt à la même période. Si la hausse semble importante, à taux de change constant elle n'est que de 4,6 %. Le constat est le même concernant le bénéfice opérationnel. Ce trimestre-ci, il s'élève à 90,3 milliards de yens (soit 656 millions d'euros) contre 46,4 milliards l'an passé. Mais à taux de change constant, cela correspond à une baisse de 24 %. Au final, cela permet tout de même à l'entreprise d'afficher un bénéfice net sur ce trimestre à hauteur de 27 milliards de yens (197 millions d'euros).
Malgré le fait que l'entreprise ait enregistré des bénéfices, 5 000 emplois seront supprimés d'ici la fin du mois de mars, dont 1 500 au Japon, sur les 146 000 que comptait le groupe fin mars 2013 - soit 3,4 % du total. Cette réduction des effectifs est principalement due à la vente des activités autour des PC, mais également aux restructurations en cours dans le secteur des téléviseurs, dont la situation n'est pas encore au beau fixe.
La PlayStation 4 n'est pas la seule locomotive du groupe
Comme le montre ce graphique publié par Sony, l'ensemble des secteurs de l'entreprise a vu son chiffre d'affaire progresser, à l'exception de la division « Devices ». Celle-ci s'occupe notamment de la fabrication et de la vente de semi-conducteurs tels quel les capteurs photo, ainsi que de la fabrication et de la vente de batteries. Avec la branche MP&C regroupant le marché des PC et celui des smartphones, c'est la seule à afficher des pertes ce trimestre. Sur les 12,6 milliards de yens de pertes, Sony affirme que 8,2 milliards sont liés à des frais de restructuration engagés avant la cession de l'activité à JIP.
Quatre secteurs ont tiré vers le haut les bénéfices de l'entreprise : les services financiers, l'audiovisuel, la musique et le jeu vidéo. Concernant ce dernier, les ventes de la PlayStation 4 ont bien évidemment profité au constructeur. le chiffres d'affaires de cette division a bondi de 268,5 milliards de yens (1,95 milliard d'euros) à 441,8 milliards de yens (3,22 milliards d'euros), pour un bénéfice opérationnel de 18 milliards de yens (131 millions d'euros).
Malheureusement, le constructeur ne donne pas de chiffres précis quant à la ventilation de ses ventes par plateforme. On apprendra seulement qu'au dernier trimestre, 7,8 millions de consoles fixes et 2 millions de consoles portables ont été vendues, accompagnées par 126 millions de jeux, physiques ou dématérialisés.
L'audiovisuel et la musique restent « bankables »
Du côté de l'audiovisuel, Sony garde la forme avec un bénéfice opérationnel quasi stable à 24,3 milliards de yens, soit 177 millions d'euros. Côté cinéma, le trimestre fût calme avec seulement trois sorties au Box Office (Captain Phillips, Carrie et American Hustle), qui ont rapporté entre 68 et 209 millions de dollars. Une paille par rapport aux 928 millions de dollars enregistrés par Skyfall l'an passé.
Concernant l'activité musicale de la firme, elle est en net progrès avec un chiffre d'affaires et des bénéfices opérationnels en hausse. Si aucun chiffre de vente n'est donné, l'entreprise précise que parmi les dix albums les plus vendus on retrouve des artistes tels que Miley Cyrus, Beyoncé, Susan Boyle et... les One Direction. Tout un programme.
Ces quelques bonnes nouvelles n'ont toutefois pas fait réagir les investisseurs, l'action de Sony n'ayant perdu que 1,24 % de sa valeur hier, et devrait en regagner 0,6 % à l'ouverture des marchés aujourd'hui. Cela valorise le groupe à hauteur de 16,5 milliards de dollars. C'est moitié moins que Canon par exemple.