Surfant sur le succès gigantesque des smartphones et des tablettes, la société britannique ARM continue de battre quelques records. Financièrement, l'entreprise voit son chiffre d'affaires augmenter. Quant au nombre de puces ARM qui se sont écoulées, la barre des 3 milliards d'unités a été approchée uniquement lors du dernier trimestre 2013, ce qui constitue là encore un record. Mais tout n'est pas rose pour autant.
Toujours plus de puces ARM
Avec 2,9 milliards de puces exploitant la technologie ARM livrées par ses partenaires (Qualcomm, NVIDIA, Texas Instruments, etc.) en fin d'année, un nouveau record a donc été atteint. Un succès qui permet désormais à ARM de se vanter d'avoir écoulé plus de 50 milliards de puces sous son architecture depuis 1993, dont 10 milliards uniquement en 2013.
Financièrement, l'entreprise basée à Cambridge a réalisé un chiffre d'affaires de 189,1 millions de livres lors du dernier trimestre, en hausse de 15 %, pour une marge opérationnelle de 48,8 % (+2,2 points) et un bénéfice avant impôt de 95,5 millions de livres (+19 %). Sur toute l'année, son chiffre d'affaires a atteint 714,6 millions de livres, en augmentation de 24 %, pour une marge opérationnelle de 49,1 % (+3,5 points) et un bénéfice avant impôt de 364 millions de livres (+32 %).
Il s'agit toutefois des résultats dits normalisés, sans prendre en compte diverses charges liées aux acquisitions, etc. En calculant ses résultats avec les normes internationales d'information financière (IFRS), et donc en intégrant certaines charges exceptionnelles (près de 60 millions de livres), ses résultats sont bien moins clinquants. La société affiche ainsi une marge opérationnelle de seulement 5 % au dernier trimestre, contre 34,5 % un an plus tôt, ceci pour un bénéfice avant impôt en fort recul de 80 %. Sur toute l'année, le bilan est meilleur, mais toujours en baisse (hors chiffre d'affaires), avec une marge de 21,5 % (-14,6 points) et un bénéfice avant impôt de 162,6 millions de livres, contre 221 millions en 2012.
On remarque donc que les neuf premiers mois de l'année ont été bien meilleurs que le dernier trimestre. Cette progression plus faible en fin d'année est principalement liée aux mauvaises ventes de certains constructeurs, en particulier dans le haut de gamme. Le marché est effectivement tiré par le moyen de gamme et surtout le bas de gamme, aux marges bien plus réduites.
L'impact des mauvaises ventes du haut de gamme
ARM s'écroule d'ailleurs de 10 % en bourse, du fait de résultats inférieurs à ceux prévus. La société, inscrite au NASDAQ, est désormais valorisée à un peu plus de 19 milliards de dollars, contre plus de 25 milliards de dollars à son apogée fin décembre dernier, soit il y a à peine plus d'un mois. Les prévisions du groupe pour 2014 sont pourtant assez positives, puisqu'il s'attend à une croissance similaire à celle des trois dernières années. Des perspectives insuffisantes aux yeux des investisseurs semble-t-il.
La firme précise dans son bilan que les royalties génèrent toujours plus que les licences, ses deux principales sources de revenus. Néanmoins, les licences ont affiché une croissance de 28 % au dernier trimestre et même de 33 % sur toute l'année. Les redevances, elles, n'ont crû que de 6 % fin 2013 et de 20 % lors de l'année complète.
Au dernier trimestre, 26 types de processeurs ont été licenciés, dont 15 Cortex-M et 6 Cortex-A. Les fameux ARM 7, 9, 10 et 11 dominent toutefois toujours les débats avec 529 licences signées, très loin devant les Cortex-M (212), les Cortex-A (162) et les Mali (86). Des données qui montrent l'importance de l'entrée de gamme, ce qui correspond à son bilan financier.