Microsoft vient de confirmer à l’instant l’objet d’une rumeur qui prenait de l’ampleur : Satya Nadella, vice-président et responsable de la division Cloud et Entreprise, devient le troisième PDG de la firme. Il reprend donc les rennes après Steve Ballmer et aura de multiples missions, notamment redresser la barre d’un Windows perçu comme à la dérive, augmenter les synergies entre les produits et renforcer les offres de type cloud dans un monde post-Snowden.
Satya Nadella remplace officiellement Steve Ballmer
C’est donc officiel, Satya Nadella est le nouveau président directeur général de Microsoft. Il remplace Steve Ballmer, qui avait lui-même repris le rôle de Bill Gates. Notez que ce dernier, qui était relativement effacé depuis plusieurs années car penché presque exclusivement sur sa fondation, prend un poste de conseiller technique auprès de Nadella. Gates n’est de fait plus président du conseil d’administration de la firme et est remplacé par John Thompson. Remarquez qu’il s’agit précisément d’une confirmation à la rumeur qui voulait que l’ancien PDG quitte effectivement le conseil. Ballmer, lui, y siège toujours.
Bill Gates ne tarit évidemment pas d’éloges sur le nouveau PDG, indiquant qu’il « n’existe pas de meilleure personne pour diriger que Satya Nadella » durant la phase de transformation de Microsoft. « Satya est un dirigeant accompli avec de grandes compétences d’ingénierie, de vision commerciale et une capacité à rassembler les gens. Sa vision sur la manière dont la technologie sera utilisée et vécue à travers le monde est précisément ce dont Microsoft a besoin au moment où l’entreprise entre dans son prochain chapitre […] ».
Steve Ballmer, qui avait annoncé son départ en retraite le 23 août dernier, indique pour sa part qu’il connait bien Nadella : « Ayant travaillé avec lui pendant plus de vingt ans, je sais que Satya est le bon dirigeant au bon moment pour Microsoft ». On remarquera à ce sujet que Microsoft a finalement choisi un responsable interne plutôt qu'un directeur existant dans une autre entreprise.
« Croire en l'impossible et supprimer l'improbable »
Le nouveau PDG, pour sa part, indique dans son premier courrier aux employés, qu’il a demandé à Bill Gates de consacrer plus de temps à Microsoft via son nouveau rôle de conseiller technique. « Même si nous avons rencontré un grand succès, nous avons hâte d’en faire plus » indique Nadella, précisant au passage que « notre industrie ne respecte pas la tradition, elle ne respecte que l’innovation. C’est une époque critique pour l’industrie et pour Microsoft ».
Âgé de seulement 46 ans, Nadella n’hésite pas à paraphraser Oscar Wilde : « Nous avons besoin de croire en l’impossible et supprimer l’improbable » et son discours pointe globalement dans une direction unique : les temps sont venus pour Microsoft de réviser ses bases : « L’opportunité à venir exigera de nous que nous réimaginions une grande partie de ce que nous avons fait dans le passé pour un monde mobile et axé sur le cloud ».
De nombreux défis
Pour autant, et même si Nadella ne manque clairement pas d’enthousiasme, les défis de Microsoft sont multiples. D’abord face à la concurrence évidemment, notamment un Google déchainé et dont la présence augmente dans de nombreux domaines. Face au cloud lui-même dans une époque de crise de confiance, une conséquence lourde des révélations des méthodes de la NSA par Edward Snowden. Face à des utilisateurs qui en partie ne comprennent pas l’orientation prise avec Windows 8 et une stratégie mobile à contrepied de ce que l’on peut observer dans le reste du marché.
Les premiers résultats de l’empreinte de Nadella ne se verront pas avant un certain temps, mais nous n’aurons pas besoin d’attendre longtemps pour voir les premiers changements chez Microsoft. Le Mobile World Congress de Barcelone devrait ce mois-ci être le théâtre des premières annonces concernant Windows Phone 8.1, tandis que la conférence BUILD, du 2 au 4 avril, pourrait révéler en partie le destin de Windows, avec pourquoi pas des éléments sur la version 9.