Deux ans de prison et 30 000 euros d’amende, plus une interdiction de détenir un animal. Voilà la peine maximale que pourrait infliger aujourd’hui la justice française à l’encontre d’un jeune homme accusé d’actes de cruauté envers un chaton. Le prévenu a été arrêté en fin de semaine dernière, après avoir diffusé sur Internet plusieurs vidéos de ses « exploits ».
Capture Facebook - Via la Fondation Brigitte Bardot
Les vidéos en question ont rapidement suscité beaucoup d’émotion mais aussi de réactions. Et pour cause : elles mettaient en scène un homme qui s’en prenait volontairement à un jeune chaton blanc et roux, le lançant en l’air ou le jetant violemment contre un mur... Si ces films amateurs ont mis plusieurs jours avant d’être détectés et supprimés, l’effet viral a rapidement joué contre leurs auteurs présumés.
En effet, selon La Provence, l’homme qui apparaît sur la vidéo a publié deux de ces films sur Internet le 22 janvier dernier. Il les aurait alors partagés sur son profil Facebook, ce qui a permis à de nombreux internautes de relayer différentes informations le concernant (nom, photo, adresse mail,...). Des pétitions en ligne ont été créées, des pages Facebook se sont ouvertes, mais aussi - et surtout - les vidéos litigieuses ont été signalées aux autorités via la plateforme gouvernementale Pharos.
Vendredi, la Police nationale a ainsi annoncé via les réseaux sociaux qu’un homme avait été interpellé à son domicile. « Suite à une forte mobilisation sur internet et aux signalements des vidéos à la plateforme Pharos, les enquêteurs de Marseille ont pu identifier l'auteur présumé des actes. Celui-ci, interpellé tôt ce matin en ZSP par une patrouille de la Brigade Spécialisée de Terrain, se trouve actuellement en garde à vue pour acte de cruauté envers un animal dans les locaux de la police de Marseille » précisaient alors les forces de l’ordre.
L’homme comparaît aujourd’hui pour actes de cruauté envers un animal
La Fondation Brigitte Bardot a expliqué dans la foulée qu’elle avait porté plainte pour « sévices graves et acte de cruauté » envers un animal. L’organisation menée par la célèbre actrice française indiquait avoir conservé - en vue d’un procès - une copie des vidéos diffusées sur Internet, dans la mesure où ces dernières avaient été supprimées. L’association Stéphane Lamart, représentée cette fois par la chanteuse Stone, a également annoncé que son avocat avait déposé plainte avec constitution de partie civile.
C’est d’ailleurs très rapidement que l’homme, né en 1989, devra répondre de ses actes. Suite à sa garde à vue, le prévenu a en effet été écroué samedi, toujours selon La Provence. Il devrait passer aujourd’hui devant le tribunal correctionnel dans le cadre d’une comparution immédiate. D’après l’article 521-1 du Code pénal, l’homme risque jusqu’à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende, ainsi que l’interdiction de détenir un animal. La SPA de Marseille s’est également portée partie civile dans cette affaire.
Le « vidéaste » également recherché
Mais en attendant le verdict, l’émotion suscitée par cette affaire a provoqué quelques débordements, notamment sur les réseaux sociaux, où les menaces et insultes fusent contre l’auteur présumé des faits. La Police a ainsi appelé au calme et à l’apaisement sur Facebook par exemple. Elle fut d’ailleurs rapidement rejointe par la Fondation Brigitte Bardot. Christophe Marie, le porte-parole de l’organisation, a ainsi appelé les internautes « à ne pas tenir de propos racistes, d’incitation à la haine ou promouvoir des idées politiques qui n’ont pas leur place sur une page dédiée à la défense des animaux. Les lâches, les barbares qui martyrisent des êtres sans défense, il y en a des milliers et de toute origine, nous y sommes confrontés chaque jour et sommes bien placés pour en témoigner ! » a-t-il ajouté.
L’intéressé a néanmoins insisté sur le fait qu’il serait important d'obtenir aujourd’hui « une condamnation qui soit dissuasive car ce genre de mise en scène macabre risque de se multiplier via la tribune offerte par les réseaux sociaux ». L’auteur des vidéos, celui ayant filmé ces scènes, est également recherché.
Quant au chaton, qui se nomme Oscar, sachez qu’il a finalement été retrouvé et rendu à son propriétaire. Souffrant de plusieurs fractures, il a été placé entre de meilleures mains afin d’être soigné (voir cette vidéo de la SPA de Marseille).