Qui arrêtera donc Facebook ? La société californienne vient de dévoiler les résultats de son dernier trimestre 2013, et ils sont tout bonnement époustouflants, tirés par le secteur mobile. Et si le nombre d'utilisateurs actifs affiche une très faible croissance en Europe et surtout en Amérique du Nord, dans les autres territoires du monde, le réseau social continue d'attirer massivement.
Revenus : des records multiples, le mobile génère 53 % de son chiffre d'affaires
Lors de la présentation des résultats du troisième trimestre 2013, Facebook n'était pas peu fière de dépasser pour la première fois la barre des 2 milliards de dollars de chiffre d'affaires (2,016 Md précisément), pour une marge d'exploitation de 37 % et un bénéfice net record de 425 millions de dollars. Trois mois plus tard, de nouveaux records ont été battus, avec un chiffre d'affaires de 2,585 milliards de dollars et un bénéfice net de 523 millions, pour une marge d'exploitation de 44 % (qui n'est pas un record toutefois)
Facebook peut donc avoir le sourire, d'autant que le marché mobile continue de croître à très grande vitesse. Les revenus publicitaires réalisés grâce à son application ont d'ailleurs représenté 53 % de tous ses revenus publicitaires. Il s'agit non seulement d'un autre record, mais c'est surtout la première fois que l'application mobile surpasse la simple page web. Un signe des temps qui ne devrait plus surprendre.
Sur toute l'année 2013, la firme affiche donc un chiffre d'affaires (record évidemment) de 7,872 milliards de dollars (+54 %), pour une marge opérationnelle moyenne de 36 % (+25 points), et un bénéfice net (record aussi) de 1,5 milliard de dollars (+2730 %). Notez que Facebook reste toujours très dépendant de la publicité, puisqu'elle lui a rapporté 2,34 milliards lors du dernier trimestre, et 6,986 milliards de dollars sur toute l'année. Cela représente environ 90 % de son chiffre d'affaires. Ses autres revenus, à savoir les transactions dans les jeux en ligne par exemple, restent donc encore assez confidentielles, même si elles continuent de croître malgré tout.
Utilisateurs : l'Amérique du Nord au ralenti
Concernant le nombre d'utilisateurs actifs, le réseau social en a comptabilisé 1,228 milliard par mois au dernier trimestre (un record), soit 39 millions de plus que le précédent trimestre, et tout de même 172 millions supplémentaires en un an. Toutefois, les niveaux de croissance sont très différents selon les territoires, à savoir :
- L'Amérique du Nord : 2 millions d'utilisateurs de plus en trois mois (+1 %) et 8 millions en un an (+4 %)
- L'Europe : 6 millions de plus en un trimestre (+2 %) et 21 millions en un an (+8 %)
- L'Asie : 17 millions de plus en un trimestre (+5 %) et 70 millions en un an (+23,5 %)
- Reste du monde : 14 millions de plus en un trimestre (+4 %) et 72 millions en un an (+23,7 %)
On le remarque donc immédiatement, l'Europe et plus encore l'Amérique du Nord sont au ralenti, au contraire des autres territoires du globe, qui tire Facebook vers le haut. Néanmoins, comme nous l'avons maintes fois fait remarquer lors des précédents bilans, avec 6,03 dollars en un trimestre, un utilisateur nord-américain rapporte 2,3 plus qu'un Européen (2,61 dollars), qui lui-même rapporte 2,7 fois plus qu'un Asiatique (0,95 dollar).
Pour Facebook, son poumon reste donc encore l'Amérique du Nord, qui lui a rapporté au dernier trimestre plus de 1,2 milliard de dollars, loin devant l'Europe (727 millions), l'Asie (341 millions) et le reste du monde (311 millions). Néanmoins, la part de l'Amérique du Nord diminue peu à peu et représente désormais moins de 47 % de son chiffre d'affaires, alors que ce territoire dépassait les 50 % il y a encore quelques trimestres.
Notez que si l'on regarde du côté du nombre d'utilisateurs actifs, mais quotidiens cette fois, nous tombons à 757 millions de comptes, en hausse de 29 millions en trois mois et de 139 millions en un an. Si l'Asie (+47 millions) et le reste du monde (+55 millions) tirent vers le haut là encore Facebook, l'Europe (+26 millions) n'est pas en reste, tandis que l'Amérique du Nord est toujours en queue de peloton (+12 millions).
La montée en puissance du mobile
Concernant le secteur mobile, si lucratif, il continue sa croissance folle, avec 556 millions d'utilisateurs actifs quotidiens, en hausse de 49 millions en trois mois et surtout de 182 millions en un an. Sur la base d'une activité mensuelle, le nombre d'utilisateurs grimpe à 945 millions, en croissance trimestrielle de 71 millions, et en progression annuelle de 265 millions. Il est surtout important de remarquer que désormais, 77 % des membres actifs de Facebook sur une base mensuelle (et 73 % au niveau quotidien) passent aussi par leur smartphone ou leur tablette tactile pour se rendre sur le réseau social.
Plus impressionnant encore, 296 millions de membres se sont connectés à Facebook uniquement via l'application mobile, c'est-à-dire en ne passant strictement jamais par le site. Un an auparavant, ce nombre était quasi deux fois inférieur (157 millions). Avec l'essor de l'accès internet via mobile, notamment dans les pays en voie de développement, il ne serait pas surprenant qu'à moyen terme, plus de la moitié des utilisateurs du réseau social s'y rendent uniquement via son application. Aujourd'hui, cela concerne déjà un quart des utilisateurs, 24 % précisément. Et demain ?
En bourse, la publication de ces résultats a été particulièrement appréciée. L'action de Facebook après clôture a ainsi explosé avoir une augmentation entre 16 et 19 %, soit une action entre 62 et 64 dollars (nouveau record). L'entreprise est ainsi valorisée à plus de 150 milliards de dollars, soit plus que des géants comme Intel ou encore Cisco. Facebook se rapproche même d'Oracle (166 milliards) ou encore d'IBM (185 milliards). La société est bien entendu le réseau social le plus important en bourse, loin devant Twitter (33 Mds) et LinkedIn (23 Mds).