Google cède Motorola Mobility à Lenovo mais garde l'essentiel

Et tout le monde est content

La nouvelle a été officialisée hier soir : Google et Lenovo sont tombés d'accord afin de céder Motorola Mobility pour 2,91 milliards de dollars précisément. Une information importante, qui signe l'abandon par Google des smartphones Moto X, Moto G et la gamme Droid. Cela signifie surtout que Lenovo compte passer la vitesse supérieure sur le continent américain dans le secteur des smartphones.

Google Lenovo

Larry Page (co-fondateur et PDG de Google) et Yang Yuanqing (PDG de Lenovo)

 

Lenovo, sitôt les autorisations données par les régulateurs, devrait donc - sauf surprise - disposer de Motorola Mobility, c'est-à-dire la branche mobile de l'entreprise américaine détenue par Google. Selon le communiqué de presse officiel, Lenovo mettra la main sur toutes ses gammes de téléphones actuels, à savoir les Droid, le Moto X et le Moto G, ainsi que sur sa feuille de route (roadmap). L'accord précise aussi que le Chinois disposera d'une licence pour la plupart des brevets de Motorola, et il sera le propriétaire d'environ 2 000 brevets, de quoi le mettre à l'abri de futurs procès. La marque Motorola appartiendra aussi à Lenovo.

Lenovo s'infiltre dans le marché américain

Cette nouvelle intervient alors que divers instituts ont récemment publié leur bilan de l'année 2013 en matière de ventes de smartphones, plaçant Lenovo en cinquième position mondiale, ceci quasi exclusivement avec le marché asiatique. La société basée à Beijing (Pékin) est ainsi au coude à coude avec LG et Huawei, ceci sans être présente en Europe et en Amérique, deux territoires pourtant majeurs dans le secteur des smartphones. Si Motorola est aujourd'hui un acteur quasi inexistant en Europe, en Amérique, que ce soit au Nord ou au Sud, la marque dispose encore d'une image forte et d'une part de marché non négligeable.

 

Pour Lenovo, il s'agit donc ici d'un moyen simple et rapide d'intégrer le marché américain, en vue d'entrer rapidement le top 3 mondial, et pourquoi pas doubler Apple à moyen terme. Après avoir atteint la place de numéro un dans le secteur des PC, le géant chinois ne cache désormais plus ses ambitions dans d'autres secteurs, dont les serveurs et les smartphones. Sachant que certains de ses appareils devraient envahir l'Europe d'ici peu, son potentiel de croissance est donc gigantesque.

Google garde l'essentiel : les brevets

Pour Google, l'objectif est à la fois de se décharger d'une division matérielle, activité qui n'est pas sa spécialité, tout en encaissant quelques milliards de dollars au passage (détails ci-dessous) et en réduisant son effectif. Certes, la firme américaine a réalisé l'acquisition la plus élevée de son histoire en déboursant 12,5 milliards de dollars il y a moins de trois ans, une somme bien supérieure à celle mise sur la table pour croquer YouTube ou encore Nest. Il ne faut cependant pas oublier que Google a par exemple cédé l'activité set top box de Motorola pour 2,35 milliards de dollars.

 

Et surtout, l'une des raisons fondamentales du rachat de l'ex-numéro un mondial du téléphone mobile était son important portefeuille de 17 000 brevets. À une époque où les conflits judiciaires se multiplient dans le secteur, en particulier entre les grands constructeurs, disposer de brevets est une richesse inestimable - que ce soit pour se défendre ou attaquer en justice, ou tout simplement pour les vendre ou faciliter d'éventuelles négociations. Or Google reste toujours le propriétaire de la plupart de ces milliers de brevets, qui représentent une valeur de plusieurs milliards de dollars.

 

N'oublions pas non plus que l'acquisition de Motorola par Google avait créé quelques remous du côté de la concurrence. À la fois éditeur du système d'exploitation Android et détenteur d'un constructeur de téléphones exploitant ledit OS, les concurrents sous ce système ont pu voir d'un mauvais œil un tel mariage, ceci peu importe les promesses de l'Américain. Microsoft sera d'ailleurs dans une situation similaire avec le rachat de Nokia, d'autant que ce dernier, contrairement à Motorola, dispose d'une part de marché conséquente de son OS fétiche. Pour la firme de Mountain View, abandonner Motorola Mobility est donc un bon moyen d'en terminer avec cette situation difficile, d'autant plus que cette division n'est pas forcément des plus bénéficiaires.

 

Concernant le volet financier, ces 2,91 milliards de dollars sont répartis comme suit : 660 millions de dollars en cash, 750 millions de dollars en actions Lenovo et 1,5 milliard de dollars étalés sur trois ans, sans plus de détails à ce sujet.

 

Enfin, notez que depuis l'acquisition officielle de Motorola (en mai 2012), Google a intégré de nombreux employés du constructeur, tout en licenciant certains d'entre eux, réduisant l'effectif de sa filiale par 4,4 en moins d'un an, soit de 20 293 à 4 599 salariés. Lenovo ne devrait donc en accueillir que quelques milliers. Google dévoilera d'ailleurs aujourd'hui son bilan financier pour le dernier trimestre 2013. Nous devrions en savoir plus sur le nombre précis d'employés de Motorola, au nombre de 4 259 au 30 septembre dernier.

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