Selon le Bordelais AT Internet, spécialisé dans l'analyse des audiences sur internet, en moyenne, les sites web en France ont été moins visités en 2013 par rapport à 2012. Une baisse de la fréquentation qui n'est pas liée à un recul du nombre d'internautes, mais à une forte croissance des visites via les applications.
2013 confirme 2012 : les sites web régressent
Alors que l'été dernier, nous nous demandions quand les applications allaient tuer les sites web, le Français AT Internet nous confirme une tendance remarquée depuis quelques années : la montée en puissance de la fréquentation des applications, ce qui n'est pas une surprise, et plus inquiétant, la chute des sites web. Si les applications profitent de l'explosion des équipements en smartphones et des forfaits mobiles intégrant un accès à internet, pour les sites web, leur recul est plus alarmant, sachant que le nombre d'internautes en France continue d'augmenter, même si à un rythme moins élevé que ces dernières années.
Les données d'AT Internet sont pourtant nettes : en 2013, les visites sur les sites web ont régressé de 3,7 % en moyenne. La baisse constatée a même atteint 5 % au dernier trimestre de l'année, avec comme pointe le mois de novembre, en repli de 7,2 %. La situation s'est donc nettement dégradée, alors que l'année 2012 n'avait accusé qu'une baisse de 1 % par rapport à 2011 pour les sites internet.
L'immense succès des applications
A contrario, les applications connaissent une véritable explosion de leur fréquentation, avec une croissance proche de 80 %, et encore près de 50 % en décembre dernier. Selon la société française, environ 20 % des applications « ont vu leur trafic plus que doubler en un an » et près de la moitié ont affiché une croissance supérieure à 29 %.
La forte progression de l'internet mobile et le succès des smartphones et des tablettes tactiles a donc manifestement un impact non négligeable sur notre façon de surfer et de voguer sur la toile, ce qui n'est pas forcément un point positif. Les applications, si elles peuvent s'avérer plus jolie, agréables voire plus pratiques pour naviguer, ont aussi le défaut d'être spécifique à un système d'exploitation. Elles excluent ainsi assez souvent les détenteurs de smartphones ou de tablettes disposant d'un OS plus méconnu. Sans compter que si l'application implique un achat, cela pousse à rester sur le même système. Dans le cas contraire, l'achat est perdu.
Cette confirmation de l'essor des applications aux dépens des sites web devrait, sauf surprise, se renforcer en 2014. La crise des PC cumulée aux excellentes ventes de smartphones et de tablettes tactiles sont d'autant plus de facteurs négatifs pour les sites, et positifs pour les applications. Certains sites web, comme ceux spécialisés dans les petites annonces, les enchères ou encore les banques, pourraient très bien un jour faire plus d'audience via leur application. Et d'autres types de sites seront tôt ou tard concernés, d'autant que certaines personnes découvrent et vont sur internet uniquement par l'intermédiaire d'un appareil mobile. C'est notamment le cas dans certains pays où les lignes fixes ne sont pas présentes partout, en Asie (hors Corée et Japon) et en Afrique par exemple.