Conformément aux rumeurs de ces derniers jours, le Lenovo a fait une offre à IBM pour ses serveurs d'entrée et milieu de gamme. Cela permettra à la fois au Chinois d'accroître ses parts de marché dans ce secteur, et à l'Américain d'enregistrer une coquette somme de 2 milliards de dollars ainsi que d'entrer dans le capital de Lenovo. IBM garde bien évidemment ses serveurs haut de gamme, bien plus lucratifs.
Près de 10 ans de relations
L'histoire d'amour continue de plus belle entre Lenovo et IBM. Rappelez-vous, en 2005, alors que la firme asiatique est encore une entreprise mineure dans le secteur des ordinateurs, elle rachète la mythique division PC à IBM, ce dernier préférant se concentrer et s'orienter vers les services pour entreprises, les logiciels et les serveurs. Neuf ans plus tard, Lenovo est le vendeur numéro un au monde de machines, devant Hewlett-Packard.
2014, l'histoire va-t-elle se répéter pour le secteur des serveurs et faire de Lenovo le futur n°1 mondial ? Le chemin est encore bien long. Le Chinois est en effet un acteur mineur dans ce marché, et les serveurs d'entrée et moyen de gamme sont dominés par Hewlett-Packard et Dell, tandis qu'IBM est le roi du haut de gamme. La concurrence est donc particulièrement rude, sachant que les Américains Oracle et Cisco, le Japonais Fujistu ou encore le Chinois Inspur Electronics ont aussi de belles parts de marché.
Cette vente n'est guère étonnante quand on sait que dans son dernier bilan financier, IBM a annoncé que sa division serveurs avait accusé une très forte chute de son chiffre d'affaires. Alors que ses autres branches sont en croissance ou affichent une faible baisse, les serveurs ont donc plombé son bilan. La société a donc décidé de se concentrer sur le haut de gamme, aux marges plus élevées, et de délaisser ses serveurs d'entrée et de milieu de gamme. Une logique déjà appliquée lors de la vente de sa division PC à Lenovo en 2005.
Quelques actions de Lenovo à revendre plus tard
Dans les détails, l'accord entre IBM et l'entreprise chinoise implique le versement d'un peu plus de 2 milliards de dollars en cash, en sus d'environ 300 millions de dollars en équivalent actions. Cela signifie donc qu'IBM disposera d'une part (très minoritaire) de Lenovo. Il faudra ensuite vérifier si Big Blue compte accroître ces actions à l'avenir, ou s'il attendra tout simplement de s'en débarrasser le moment venu. 7500 employés actuellement chez IBM se verront aussi offrir un poste par Lenovo précise-t-on.
Dans son communiqué, IBM note que cette vente fait suite à ses récentes annonces au sujet de ses investissements dans sa division Watson (1 milliard de dollars) ainsi que dans sa branche de cloud computing (1,2 milliard de dollars). Quarante centres de données dans quinze pays des cinq continents seront ainsi mis en place pour développer ses activités. Ces plus de 2 milliards de dollars venant de Lenovo tombent ainsi à pic.
Cette acquisition doit encore être validée par les régulateurs. Mais au regard de la concurrence dans ce secteur, il y a peu de doute que cette vente soit validée d'ici très peu de temps. Remarquez enfin qu'il s'agit de l'accord le plus onéreux de toute l'histoire de Lenovo. Ce dernier n'avait en effet racheté la division PC d'IBM que pour 1,25 milliard de dollars en cash, en sus 500 millions en actions, ce qui a permis à l'époque à l'Américain d'obtenir 18,9 % de Lenovo. Des parts qui ont été revendues quelques années plus tard.
Notez qu'en bourse, l'action de Lenovo a crû de plus de 3 % suite à cette annonce, tandis qu'IBM stagnait. L'opération est donc bien plus importante pour le Chinois que pour l'Américain, tout du moins aux yeux des investisseurs.
Commentaires (37)
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Du coup il reste quoi chez IBM ? Le serveur haut de gamme, le super-calculateur, le développement d’intelligence artificiel, les logiciels (lotus symphony, websphere, …), le cloud (?), le réseau, les terminaux de ventes, et le service.
Bon il en reste pas mal ^^
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C’est quoi le serveur haut de gamme ?
BladeCenter et Blade ?
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Les serveurs haut de gamme sont les pSeries et zSeries:
pSeries à base de puce Power sur lesquels on fait tourner du Linux ou de l’AIX
zSeries qui sont les héritiers des mainframes
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vu les tarifs pour les zSerie aucun risque de vente pour eux
sans compter tous ce qui les services vendu/loué avec " />
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Bon ben moi qui envisageait de l’ibm, c’est bon, ca sera du Dell….
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Ah les zseries, faire un IPL sous MVS ça me manque quand même, trop facile maintenant les nouveaux systèmes " />
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Bonjour,
Pardonnez mon manque de culture mais que signifie une architecture x86 pour un serveur vis-à-vis d’un CPU 64 bits? Ca existe des serveurs x64? On peut avoir un CPU 64 bits sur un serveur x86? Et virtualiser des OS 64 bits sans limitations?
Merci pour votre partage de connaissance :)
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Pour ceux qui se posent la question, il leur reste aussi et surtout les services et l’activité consulting où IBM est devenu un géant.
Grosso merdo leur stratégie a été d’abandonner le hardware pour se recentrer sur les services au sens larges (conseil, dev, stratégie etc) et de maintenir la partie hardware stratégique qui leur permet de vendre ces services (serveurs, processeurs conçus et fabriqués maison …) + la recherche.
Si on regarde leur métamorphose et les résultats, pour l’instant ils ont eu raison.
La vente des serveurs x86 n’est que le résultat de cela : ce n’est pas stratégique dans le sens où ils ne font rien de plus que ce que fait un HP ou un Dell, ils ne sont plus compétitifs => on vend.
Avantages :
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Lenovo, tiens donc, c’est pas eux qui foutaient des Backdoors niveau Hardware dans leurs machine de bureaux ?
Mystère et boule de gomme !
Dans un serveur OMG ! L’intérêt serait colossale !
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Rational… IBM c’est un empire qui ne dit pas son nom… Sans compter que, via des joint venture, IBM a la main sur la maintenance infra de pas mal de banque.
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C’est moche.
En même temps IBM garde sa politique du “Pas le temps de m’occuper des miettes, je laisse les autres faire joujou avec.”
Bref, les fondamentaux.
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