Durant le week-end dernier, plusieurs sénateurs américains ont exprimé des avis relativement tranchés à l’encontre d’Edward Snowden. Selon l’un d’entre eux notamment, le lanceur d’alertes n’aurait pas agi seul et pourrait avoir été aidé par une puissance étrangère, peut-être même par la Russie. Des accusations que Snowden réfute totalement, accusant ses détracteurs de vouloir berner les citoyens américains.
Snowden dément avoir été aidé par un autre pays
Deux sénateurs, membres du House Intelligence Committee, ont émis de sérieux doutes sur le fait qu’Edward Snowden ait pu voler tant de documents top secret à lui seul. S’exprimant dans l’émission « Meet the Press » de NBC, le républicain Mike Rogers s’est montré particulièrement virulent, traitant notamment le lanceur d’alertes de « voleur ». Il rejette également l’idée d’une coïncidence sur l’asile politique accordé par la Russie, traçant en filigrane la théorie d’un complot alimenté par le grand ennemi de la Guerre Froide.
Pour autant, le sénateur n’avait pas de preuves à apporter pour ces allégations. La démocrate Dianne Feinstein, également membre du House Intelligence Committee, a aussi émis des réserves sur l’action de Snowden et ne souhaite pas écarter l’hypothèse d’une aide extérieure. « Il pourrait très bien l’avoir fait » a-t-elle ainsi indiqué dans la même émission de NBC.
Dans une interview au New Yorker, Edward Snowden a cependant contre-attaqué, reléguant les accusations des deux sénateurs au rang de tentatives de détournement de l’attention, ajoutant que les « Américains sont plus intelligents que les politiciens ne semblent le croire ». Il a affirmé avoir « clairement et sans ambigüité agi seul, sans l’assistance de personne, et encore moins d’un gouvernement ».
Aucune preuve ne va dans le sens d'une aide extérieure actuellement
Le fait est que l’enquête en cours au sein de la CIA sur les évènements qui ont mené au vol des dizaines de milliers de documents internes à la NSA ne révèle pour l’instant aucun signe d’aide extérieure. Snowden pose d’ailleurs la question du relai de ces déclarations sans fondement par la presse, ajoutant que ce ne sont pas ces « diffamations » qui vont le « désorienter ».
Le lanceur d’alertes explique en outre durant cette interview que son idée de départ était de rejoindre Cuba, non la Russie. C’est l’annulation de son Visa qui a causé son arrêt à l’aéroport de Moscou, et la négociation d’une nouvelle situation imprévue. Évidemment, les termes de l’accord passé par Snowden avec la Russie sont inconnus et il n’est évidemment pas impossible qu’il ne s’agisse pas tout à fait d’un simple asile. Après tout, le pays savait pertinemment ce que Snowden représentait et les conséquences qu’il pourrait y avoir avec les États-Unis.
Notez qu’Edward Snowden participera demain à une session publique de questions et réponses. L’échange débutera demain soir à 21h00 et devrait durer au moins une heure.