La question des marques déposées revient assez souvent dans le domaine du jeu vidéo. Les studios et les éditeurs défendent plutôt farouchement leurs franchises, et certains vont parfois même un peu trop loin. C'est par exemple le cas de King, l'éditeur de Candy Crush Saga.
Protéger ses marques est quelque chose de primordial pour une entreprise et il est normal qu'elle prenne les dispositions nécessaires pour le faire. King, un éditeur spécialisée dans les jeux sociaux et pour smartphones avait ainsi déjà déposé la marque Saga, afin de d'empêcher quiconque de l'utiliser, mais aussi pour éviter toute confusion avec la plupart de ses titres l'utilisant. Ceux-ci sont d'ailleurs plutôt nombreux, et certains sont toujours très actifs comme Pet Rescue Saga, ou Papa Pear Saga. Mais l'éditeur ne s'est pas contenté que de cela.
Si l'on regarde du côté de l'USPTO, le bureau américain des marques déposées, King vient d'obtenir le feu vert pour l'utilisation exclusive de la marque « Candy » dans le domaine des jeux vidéo et des vêtements. Ainsi, tous les jeux exploitant le nom « Candy » sont susceptibles de valoir des poursuites à leurs créateurs. King n'a d'ailleurs pas attendu très longtemps avant de mettre son arsenal d'avocats au travail.
Ainsi, Benny Hsu, le développeur de All Candy Casino Slots - Jewels Craze Connect: Big Blast Mania Land, un jeu de machine à sous disponible sur iOS depuis le 14 janvier dernier a reçu un mail provenant d'Apple, lui expliquant que son jeu enfreignait la propriété intellectuelle de King. Le développeur a alors contacté le service juridique de King, qui lui a répondu ainsi : « Votre utilisation de "Candy Slots" dans l'icône de votre application utilise notre marque "Candy" pour des biens identiques, ce qui est une infraction et pourrait prêter confusion auprès des consommateurs en plus d'endommager notre marque. Le seul ajout du terme "Slots" ne suffit pas à réduire le risque de confusion », rapportent nos confrères de Forbes.
Ce qui est problématique avec le dépôt d'un terme aussi générique, est qu'il est tout de même très bloquant pour la concurrence. Imaginons un instant que Rovio décide de déposer la marque « Birds », que Halfbrick Studios en fasse de même avec « Fruit » et « Ninja », que Chillingo les imite avec « Cut » et « Rope », et qu'Ubisoft verrouille le mot « Lapin ». Nous voilà privés de quelques mots très courants, ce qui ne peut que compliquer la tâche des studios.
D'ailleurs, l'USPTO avait refusé dans un premier temps le dépôt de la marque, mais pour d'autres raisons plus techniques, concernant la clarté de certains domaines dans lesquels le nom « Candy » pouvait être utilisé. Il n'a par contre jamais été question de son caractère trop générique. De même l'OHIM, l'équivalent européen de l'USPTO a accepté sans réserve ce dépôt en date du mois de juin dernier.