L’arrêt du support de Windows XP le 8 avril prochain aura de multiples conséquences, comme on a pu le voir dans différentes actualités. Mais les distributeurs de billets font partie des machines utilisant toujours le vieux système. Une situation problématique qui va nécessiter un sérieux travail de mise à niveau.
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Windows XP verra son support technique stoppé définitivement le 8 avril. Un changement de taille pour le parc informatique mondial puisque certains pays, à l’instar de la Chine, disposent toujours de plus de 50 % de machines équipées de l’ancien système. Or, les failles de sécurité ne seront plus corrigées, ce qui devrait donner lieu à un déchainement d’exploitations via des malwares et autres attaques. On peut donc craindre que les botnets, ces fameux réseaux de machines zombies, ne se multiplient rapidement. Et ce n’est pas le prolongement d’un an des mises à jour de Security Essentials (l’antivirus gratuit de Microsoft) qui changera radicalement la donne.
Des centaines de milliers de distributeurs
Pourtant, l’une des conséquences les plus importantes n’avait pas été abordée. Les distributeurs de billets sont souvent en effet équipés de Windows XP et sont tout autant concernés par l’arrêt du support. Aux États-Unis, 95 % de ces équipements disposent du vieux système, ce qui pose évidemment un sérieux problème de mise à jour du matériel. Selon Bloomberg, 420 000 bornes seraient ainsi en « danger ».
Le site NCR indique pour sa part que l’industrie des distributeurs a été particulièrement lente quand Microsoft a annoncé l’arrêt définitif du support il y a maintenant plus de trois ans. Selon les sources de nos confrères, la majorité du réseau ATM (Automated Teller Machines) repose sur la version normale et donc complète de Windows XP. Une plus petite partie utilise l’édition Embedded du système qui est, elle, supportée jusqu’en 2016.
L’objectif pour l’industrie est de basculer progressivement les bornes sur un socle Windows 7. Seulement voilà, il est impossible que de telles mises à jour puissent couvrir l’ensemble des appareils concernés d’ici le 8 avril. Selon le constructeur KAL, ce sont ainsi 15 % à peine des distributeurs qui seraient mis à jour à la date fatidique.
Windows 7, le remplaçant logique
Comment faire alors pour ne pas laisser le réseau ATM basé en majorité sur des produits sans support ? Simple : acheter du support. Comme nous l’avait expliqué l’été dernier le responsable Luc Badier de Microsoft France, les entreprises ont bien la capacité de pouvoir acheter du temps de support supplémentaire, moyennant un coût (non chiffré). C’est précisément cette solution qu’a retenu JPMorgan selon Businessweek. La banque a ainsi acheté une année complète de support pour ses appareils en attendant de finaliser son plan de migration vers Windows 7.
Car une opération n’est pas nécessairement simple. En cause, le matériel, souvent âgé. Certaines machines pourront donc réellement recevoir une mise à jour logicielle, mais pas toutes. Les plus anciennes devront être totalement remplacées et se manifestent par une interface lente et des écrans non tactiles. D’autres recevront tout simplement une quantité supérieure de mémoire ou un nouveau processeur. Ce sera le cas d’ailleurs de 3 000 des 19 000 distributeurs de JPMorgan.
Concernant d’ailleurs le domaine de ces équipements spécifiques mais importants, nous reviendrons sur la situation française dans une future actualité.