Le géant Intel a dévoilé hier soir ses résultats financiers pour le dernier trimestre 2013, ainsi que pour l'intégralité de son année. Et après plusieurs périodes en baisse, l'Américain a cette fois retrouvé le chemin de la croissance. Cela ne doit néanmoins pas cacher une année 2013 complexe, notamment pour sa branche PC.
Un dernier trimestre très positif, pour une année aux marges réduites
Intel peut avoir le sourire. Avec un chiffre d'affaires de 13,8 milliards de dollars, en hausse de 3 %, une marge brute de 62 %, en progression de 4 points, et un bénéfice net de 2,6 milliards de dollars (+6 %), son dernier trimestre 2013 a été positif à tous les niveaux. Même sa branche PC, en difficulté tout le long de l'année, a enfin trouvé le chemin de la stabilité, ceci grâce à des volumes en hausse de 3 % (et des tarifs moyens en baisse de 2 %). Dans les détails, ses processeurs et puces pour ordinateurs de bureau ont affiché une croissance de 7 % en volume, pour un tarif moyen de 5 %. Ceux pour les plateformes mobiles ont par contre vu leur quantité stagner, pour des tarifs moyens en régression (-7 %).
Sa division Data Center, elle, confirme sa montée en puissance, avec une très belle croissance financière de 8 %, portée par des volumes légèrement supérieurs (+1 %) et surtout par des prix en hausse (+7 %). Une très belle performance qui sauve les meubles, tout du moins du côté du chiffre d'affaires. En effet, si l'on analyse les résultats d'Intel ces dernières années, on peut remarquer que le chiffre d'affaires annuel de la société américaine est en réalité plutôt bon, avec 52,7 milliards de dollars, en légère baisse de 1 % par rapport à 2012 (53,3 milliards). Non, le problème se situe en réalité au niveau de ses marges et de ses bénéfices.
Des bénéfices en forte baisse
Lors des douze mois de l'année, la firme de Santa Clara a ainsi affiché une marge brute de 59,8 % (-2,3 points), un bénéfice d'exploitation de 12,3 milliards de dollars (-2,3 milliards) et un bénéfice net de 9,6 milliards (-1,4 milliard). Des chutes importantes par rapport à 2012, mais plus encore vis-à-vis des autres années. En 2010, la société affichait par exemple un chiffre d'affaires de seulement 43,6 milliards de dollars, soit tout de même plus de 9 milliards de moins qu'en 2013. Pourtant, l'entreprise nord-américaine dévoilait une marge brute de 66 % et un bénéfice net de 11,7 milliards de dollars.
Si du fait de la crise des PC et de sa faible présence dans les smartphones et les tablettes, Intel a vu ses ventes régresser dans sa branche PC Client, baisse partiellement compensée par les centres de données, ce sont surtout ses marges et par conséquent ses bénéfices qui ont souffert l'an passé. Le problème pour Intel se situe donc ici, et non forcément sur ses ventes. Bonne nouvelle toutefois, le dernier trimestre a largement inversé la tendance, mais cela reste encore à confirmer en 2014.
Prudence pour 2014
Pour cette année, Intel ne prend d'ailleurs pas de risque et dit s'attendre à stabiliser ses résultats par rapport à 2013. Le groupe californien prévient néanmoins ses investisseurs que ses prévisions peuvent être touchées positivement comme négativement par de nombreux facteurs, que ce soit les incertitudes sur l'économie mondiale, l'agressivité des concurrents dans certains secteurs, etc. Il ne cache d'ailleurs pas qu'il lui est très complexe d'anticiper précisément ses futurs résultats, même à court terme.
Ses résultats dépendront de toute façon de trois grands facteurs : l'évolution du marché des PC grand public, son succès dans les centres de données, et son bilan dans le marché des smartphones et des tablettes, ultra dominé par les puces ARM depuis plusieurs années. À ce sujet, Intel a affirmé qu'il comptait être présent dans 40 millions de tablettes vendues en 2014. Un objectif élevé, qui pourra être atteint uniquement en fonction des partenariats qu'il arrivera à signer. Mais avec déjà de bonnes relations avec Samsung, ASUS et Acer, son ambition pourrait bien se réaliser. Du côté des smartphones, le concurrent d'AMD reste par contre assez silencieux, ce qui n'est guère réjouissant, ceci alors que la société avait pour ambition il y a peu de capter entre 5 et 10 % de l'énorme marché des smartphones en 2015.