À partir de demain, les internautes du monde entier pourront profiter gratuitement des cours mis à disposition sur la plateforme gouvernementale « France Université Numérique », et ce quel que soit leur statut. Le ministère de l’Enseignement supérieur a pour l’occasion annoncé qu’une trentaine de nouveaux cours seraient proposés dans le courant de l’année 2014, et qu’un coup de pouce financier de 8 millions d’euros supplémentaires serait alloué par l’exécutif pour la production de davantage de « MOOCs ».
En octobre dernier, l’exécutif présentait officiellement son plan « France Université Numérique » (PDF). Au centre des dix-huit mesures ainsi déclinées, se trouvait le site « www.france-universite-numerique.fr », qui fut d'ailleurs inauguré pour l’occasion.
Pour rappel, ce portail se présente comme une grande plateforme nationale dont l’objectif est d’héberger des formations numériques dispensées par des établissements français de l’enseignement supérieur (universités, grandes écoles,...). En clair, il s’agit de cours ouverts à tous les internautes - qu’ils aient ou non le statut d’étudiant, ni même le niveau de diplôme correspondant - et accessibles gratuitement à distance grâce à Internet.
Le site « FUN » n’avait cependant ouvert ses portes que pour présenter la vingtaine de MOOCs (pour « Massive open online courses ») proposée aux internautes, et enregistrer éventuellement leurs inscriptions. Le coup d’envoi des cours n’était en effet prévu que pour janvier 2014.
Les cours vont commencer demain
Hier, le ministère de l’Enseignement supérieur a annoncé que cette « rentrée numérique » commencerait dès demain (pour certains cours uniquement, les autres suivront). « Dès le 16 janvier 2014, les étudiants, mais également les lycéens, les salariés, les demandeurs d’emploi, toutes les personnes désireuses d’apprendre et de se former, pourront suivre gratuitement et à leur rythme, les 8 premiers MOOCs sur France Université Numérique. D’ici 3 semaines, ce sont 18 MOOCs qui auront commencé » précise l’exécutif.
Depuis octobre, il s’avère que 88 000 personnes se sont inscrites pour suivre un des 25 cours proposés (soit une moyenne de 3 520 inscrits par MOOC), même si inscription ne signifie pas forcément assiduité vis-à-vis des enseignements. Aussi, l’exécutif affirme que 86 % des inscrits sont en France, 7 % en Afrique et 5 % « issus du continent américain ».
Trente nouveaux MOOCs seront proposés en 2014
Estimant qu’il s’agissait là d’un véritable « succès », le ministère de l’Enseignement supérieur a surtout lancé un nouveau plan d’actions, afin de développer davantage l’offre de formations numériques. Il apparaît ainsi que « près d’une trentaine de nouveaux MOOCs » viendront s’ajouter dans le courant de l’année à ceux actuellement mis en ligne.
La formule semble avoir ainsi séduit de nouveaux établissements, puisque HEC, l’ENS Cachan, l’ENS Lyon, l’École des Mines d’Alès, le groupe INSA, Grenoble INP, l’Université Joseph Fourier de Grenoble, l’Université Toulouse 2 - Le Mirail, l’Université de Lorraine, l’Université de Strasbourg, Paris 1 Panthéon Sorbonne et l’Université Paris Sud vont rejoindre le dispositif « France Université Numérique » en 2014. Au programme de ces nouveaux cours : le droit d’auteur, la physiologie, la carte à puce, le droit civil, la conception de MOOCs, les compétences numériques liées au C2i (Certificat informatique et internet), entre autres.
Un effort budgétaire de 8 millions d’euros supplémentaires sur 2014
Pour inciter les établissements de l’enseignement supérieur à mettre en place de plus en plus de cours en ligne, l’exécutif a annoncé que 8 millions d’euros allaient être alloués en 2014 pour financer les MOOCs. Cette somme s’ajoute aux 12 millions d’euros déjà budgétés pour cette année dans le cadre des investissements d’avenir. Sur ces 8 millions d’euros, 3 serviront à financer l’équipement de « fabrique de MOOCS » sur les campus :
« Il s’agit de doter chacune des futures COMUE (Communauté d’université) d’un studio de tournage équipé, accessible aux différents établissements. Le financement viendra couvrir les coûts de matériel et d’aménagement des différents espaces de tournage. Les personnels dépendront des établissements, qui pourront bénéficier d’un soutien du ministère au titre des 1000 créations d’emplois par an » explique l’exécutif.
Les 5 millions restants serviront à produire des MOOCs destinés spécialement à la formation professionnelle. « Avec un objectif de co-financement à 50 % des MOOCs produits par les établissements, c’est ainsi au total jusqu’à 10 millions d’euros qui seront mobilisés sur cette thématique » indique le ministère.
D’un point de vue technique, rappelons que la plateforme « FUN » est basée sur Dailymotion pour l’hébergement des vidéos. « Des accords sont en cours avec des entreprises françaises pour le sous-titrage automatique des vidéos et la traduction multilingue » précise l’exécutif, qui insiste bien sur le fait que la « dynamique engagée » est censée bénéficier à l’emploi.
Comme en octobre dernier, aucune référence aux logiciels libres n’a été faite par l’exécutif, alors que le Parlement leur a donné cet été la priorité dans l'enseignement supérieur.