Sony a profité du Consumer Electronic Show se tenant actuellement à Las Vegas pour dévoiler quelques détails sur son service de Cloud Gaming, baptisé PlayStation Now. Depuis plusieurs mois le constructeur précise que son offre n'arrivera pas en Europe pour le moment, faute de débits suffisants chez les particuliers. Pourtant, les prérequis affichés officiellement par la marque n'ont rien de démesuré.
Lors du CES, Sony a officialisé certaines des caractéristiques de son offre de Cloud Gaming, désormais baptisée PlayStation Now. Celle-ci doit permettre aux possesseurs de PlayStation 3 et 4 ainsi que de Vita de profiter de jeux issus du catalogue de la PS3, grâce à un système de location ou d'achat en ligne. Le jeu est exécuté sur un serveur distant, et vous n'avez donc plus qu'à récupérer le flux vidéo sur votre écran.
Cependant, depuis plusieurs mois, le constructeur déclare ne pas vouloir proposer pour le moment ce service en Europe. Le constructeur mettait alors en cause un réseau inadapté, ne permettant notamment pas aux particuliers de disposer d'un débit suffisant pour profiter du PlayStation Now.
Hier, Sony a donné sur le blog PlayStation européen quelques détails supplémentaires sur les prérequis demandés par le service, notamment au niveau des débits nécessaires pour son bon fonctionnement. « L'équipe de PlayStation Now estime qu'une connexion à 5 Mbps procurera une bonne expérience sur la plupart des jeux », peut-on ainsi lire sur ce billet.
L'Europe sait-elle fournir une connexion à 5Mbps à ses habitants ?
La question que l'on peut alors se poser est de savoir si effectivement, il est si difficile que cela de disposer d'une telle connexion en Europe. Justement Akamai, un des plus grands intermédiaires entre les Fournisseurs d'Accès à Internet et les plus grands sites web, avait rendu publiques en septembre dernier quelques-unes de ses mesures faites lors du premier trimestre 2013.
Si le trio de tête des nations disposant du meilleur débit moyen est monopolisé par des pays d'Asie, l'Europe est largement représentée avec six États dans le top 10. Les États-Unis, seul territoire pour le moment concerné par l'offre de Sony, figurent également dans ce classement, à la neuvième place et un débit moyen de 8,6 Mb/s. En dehors du top 10, on retrouve d'autres grands pays européens comme la Pologne (6,2 Mb/s), l'Allemagne (6,9 Mb/s), la Belgique (7,4 Mb/s), et le Royaume-Uni (7,9 Mb/s). Tous sont donc capables de fournir le débit nécessaire au bon fonctionnement du service de Sony, à la majorité de leur population.
Le cas de la France est quant à lui un peu plus complexe. En effet, si le débit moyen dans l'hexagone se situe autour de 5,2 Mb/s, ce qui est tout juste suffisant, près de 47 % de la population ne disposerait que d'une ligne dont le débit est inférieur à 4 Mb/s. Et seuls 5,2 % des foyers peuvent prétendre à une ligne avec plus de 10 Mbps. Le cas de l'Italie est encore pire, avec une moyenne à 4,4 Mb/s.
Hormis quelques pays, il semble tout de même que le réseau est prêt pour un grand nombre de consommateurs européens. Deux hypothèses restent donc valables pour justifier l'absence de PlayStation Now en Europe. La première est que le problème se situe au niveau de l'infrastructure même du réseau continental et de ses diverses interconnexions, que Sony jugerait comme insuffisantes, ce qui pourrait expliquer les partenariats récemment signés entre des opérateurs européens et la marque japonaise. La seconde est que la firme n'a tout simplement pas les moyens de déployer son service sur deux continents en même temps, et favorise le marché US, sur lequel elle était en retard par rapport à son concurrent Microsoft lors de la bataille PS3 contre Xbox 360 au niveau des parts de marché. À moins que la vérité ne soit ailleurs.