Même si la Hadopi sait ses jours comptés, l’institution continue de s’activer. Ceci vaut tant pour la riposte graduée que pour sa mission d’observation. En effet, la Haute autorité vient de lancer un appel d’offres afin d’obtenir une étude portant sur les « motivations aux pratiques de partage ».
Mardi, la Hadopi a publié un nouvel avis de marché public. La Rue du Texel recherche en effet un prestataire capable de réaliser pour son compte une étude portant sur les motivations des internautes en matière de partage. Plus précisément, l’institution explique qu’elle désire commander « une enquête qualitative, incluant un volet d'étude sémiologique, avec pour objectif de comprendre les motivations aux pratiques de "partage" de biens culturels dématérialisés sur Internet ».
En clair, la Haute autorité veut en savoir davantage sur ce qui pousse les internautes à s’échanger des fichiers - que ce soit des films, de la musique, des ebooks, etc. - via Internet, sans pour autant privilégier de vecteur particulier (peer-to-peer, téléchargement direct, échanges traditionnels par email,...). Est-ce uniquement une question financière ? Y a-t-il d’autres facteurs rentrant en ligne de compte ? L’on imagine que l’étude à venir devra répondre à ce type de questions.
L'on notera que sur son site Internet, la Hadopi précise que ces futurs travaux ont pour vocation de mieux cerner l’utilisateur, de même que « la compréhension des échanges non marchands et plus généralement [des] valeurs qui régissent éventuellement le partage ».
Les résultats de l'étude attendus pour la mi-août
À celui qui voudra bien mener ces travaux, la Hadopi propose jusqu’à 37 000 euros (hors taxes) d’argent public. Le prestataire désigné aura 6 mois pour réaliser cette étude, et ce à compter du 10 février 2014. Autrement dit, la Rue du Texel ne devrait pas avoir connaissance de ses résultats avant le mois d’août de l’année prochaine. Quant au public, il lui faudra patienter davantage pour que cette étude soit publiée.
Rappelons enfin que la Hadopi a commandé au début du mois une autre étude, quantitative cette fois, et censée répondre à la question : « Est-ce que les consommateurs de biens culturels qui ont des usages illicites dépensent plus dans la culture (qu'il s'agisse de biens physiques ou dématérialisés) que les consommateurs ayant des usages licites ? » Bref, l’institution veut savoir si les « pirates » ouvrent plus facilement leur porte-monnaie pour des biens culturels (merchandising, concerts,...) que ceux qui restent dans le droit chemin.