Arnaud Montebourg est ce matin l'invité de RTL. À cette occasion, il a fait le point de son entrevue d'hier avec Xavier Niel avec qui il a évoqué l'actuelle guerre des prix autour de la 4G, qu'il estime « ravageuse ».
Invité chez RTL ce matin, Arnaud Montebourg a détaillé le contenu de son entrevue d'hier avec Xavier Niel, ou en tous cas ce qu'il en a retenu. Le ministre a évoqué son problème avec les annonces récentes autour de la 4G, notamment les forfaits à 2 € ou 20 € qui l'intègrent sans surcoût chez Free Mobile, et les réactions qui ont suivi chez ses concurrents que sont B&You ou Sosh. On s'amusera d'ailleurs qu'après son passage, une publicité pour Free Mobile ait été diffusée.
Selon lui, les décisions d'aujourd'hui pourraient pénaliser les capacités d'investissement de demain, lorsqu'il faudra étendre les réseaux ou migrer vers de nouvelles technologies. « Nous avons 30 milliards à trovuer d'investissement dans la fibre, c'est à dire le très haut débit pour tous les français, qui va devoir financer ça ? » demandera-t-il avant d'indiquer que « cette guerre des prix est ravageuse », précisant qu'il a « déjà à gérer les délocalisations de centres d'appels, les plans sociaux dans la distribution télécom [NDLR : comme celui de Phone House] ». Selon lui, au bout du chemin, « il est possible que dans cette guerre des prix nous ayons un mort », précisant que derrière ces entreprises, il y a des femmes et des hommes qui risquent leurs emplois.
Sur la question d'Alcatel, il a précisé qu'après sa demande aux opérateurs à utiliser les produits de la société, il n'avait pas eu de réponse de Free contrairement aux trois autres. La société, qui a pour habitude de concevoir une partie de ses équipements, lui aurait cependant répondu «je vais voir Alcatel, je vais chercher un terrain d'entente ». Une attitude qui pourrait passer pour du dirigisme qu'il voit plutôt pour sa part comme une contrepartie des licences accordées aux opérateurs qui leur permettent de proposer leurs offres. On attend ici de voir le résultat.
Finalement, la question du gain de pouvoir d'achat impliqué par l'arrivée du quatrième opérateur et des tarifs appliqués avant sa décision de l'offrir à ses clients n'aura pas vraiment été évoquée si ce n'est pour dire que « comme dans toute politique, il ne faut pas aller trop loin ». Il sera par contre, comme l'a dit Jean-Michel Apathie, intéressant de connaître la version de Xavier Niel.
