Invité par nos confrères de La Chaine Techno / 01 Net, Stéphane Richard réaffirme que la 4G sera proposée l'année prochaine pour « une petite augmentation de prix » sans augmentation du « Fair use ». Dans le même temps, il précise que sa couverture dépassera 50 % de la population et a donné quelques détails concernant la fibre ou son fameux Cube.
Non M4GIC, aujourd'hui c'est Stéphane Richard qui prend la parole
Alors que Xavier Niel était cet après-midi en tête à tête avec Arnaud Montebourg, Stéphane Richard est l'invité de la Chaine Techno / 01 Net. Ce dernier en profite évidemment pour évoquer la croissance de son parc d'utilisateurs actifs en 4G qui en compte désormais 700 000 contre 250 000 au dernier décompte officiel en septembre.
Orange revendique le meilleur réseau, notamment face à celui de Free Mobile
Il est ensuite revenu sur la question de la qualité des différents réseaux et de leur couverture afin de préciser qu'il sera bien question d'un peu plus de 50 % de la population d'ici la fin de l'année, avec un total de 5 000 antennes 4G (2,6 GHz et 800 MHz). Au passage, le PDG d'Orange ajoute qu'il faudrait à Free Mobile plus de 6 000 antennes à 2,6 GHz pour arriver au même résultat sur la seule bande des 2,6 GHz. Pour rappel, il ne dispose actuellement que de 800 antennes (voir notre analyse de sa couverture).
Il a une nouvelle fois écarté la possibilité d'une itinérance 4G, se félicitant de ne pas avoir à mutualiser son réseau sur la bande des 800 MHz. Il confirme néanmoins que ce n'est pas le cas de ses concurrents, dont l'un devra faire face à une obligation de l'ARCEP de proposer son réseau à Free Mobile lorsque ce dernier couvrira 25 % de la population en 4G. Pour le patron d'Orange, cela ne sera pas suffisant pour concurrencer son réseau « qui est le meilleur ».
La 4G sera facturée chez Orange, sans augmentation du « Fair use »
Côté tarif, Orange est attendu au tournant étant donné que, depuis plusieurs mois déjà l'opérateur rappelle que la 4G est proposée à un tarif promotionnel (1 € par mois), tandis qu'il était question de 10 € de plus en 2014. Finalement, Stéphane Richard tempère un peu cette annonce en précisant tout de même que, oui, il y aura bien une hausse de tarif, mais il n'est plus question que d'« une petite augmentation », sans plus de précisions.
Il a néanmoins insisté sur le fait que le « Fair use » ne devrait pas être modifié. Interrogé sur la faible quantité fournie avec certaines offres il a précisé que la quantité moyenne utilisée était aux alentours de 1,5 Go, et que proposer 5 Go était déjà « bien généreux ». On se demande néanmoins si cette moyenne serait la même si les limites imposées n'étaient pas déjà plus larges.
Il n'a par contre pas fermé la porte à une augmentation à l'avenir précisant qu'il faut « prendre en compte la réalité économique », et limiter l'accès des utilisateurs afin d'éviter d'engorger les cellules des antennes. En parlant d'économie, il a répondu sur la critique habituelle de Xavier Niel des dividendes versés à ses actionnaires indiquant que c'était le cas de « tous les opérateurs en Europe » et précisant que l'état ainsi que de nombreux petits actionnaires touchaient ces dividendes, après avoir vécu la division par trois du montant de leurs actions pour certains, rappellera-t-il.
Pour vendre ses forfaits Origami, Orange compte sur les services et le contenu
Le cas de Sosh a bien entendu été évoqué. On apprend ainsi que la marque « low-cost » du groupe dispose à ce jour de 1,8 million de clients. Néanmoins, Stéphane Richard pense que la différence tarifaire avec ses offres Origami se justifie, notamment par les services, l'accès aux boutiques et aux contenus. Il a notamment évoqué le cas des matchs de Ligue 1 proposé à tous ses clients 4G vantant la qualité de l'application créée pour l'occasion. On regrettera ici aussi qu'il n'ait pas annoncé la fin de l'obligation d'engagement sur ces offres, qu'il est quasiment le seul à imposer.
Pour lui, on arrive d'ailleurs aux « limites du sans engagement » notamment lorsqu'il s'agit d'acheter un smartphone Premium. Il indique au passage que l'offre de location de Free Mobile est un moyen d'accéder à un public intéressé par de tels produits, mais qu'il faut regarder avec attentions les conditions générales (ce que nous avons fait). Il prétend ainsi que son offre Sosh propose une solution équivalente, notamment avec un paiement en plusieurs fois. Il semble néanmoins ne pas avoir regardé tous les détails.
En effet, dans le cas de l'iPhone 5s, Sosh passe par une société de crédit à la consommation (Cofinoga) et propose après acceptation du dossier une première mensualité de 76,12 € et 23 autres de 27,46 €, soit un surcoût de 48,69 € et un montant total de 707,70 €. De son côté, Free propose un premier paiement de 99 € et 24 mensualités de 12 € avec possibilité de garder le téléphone contre 250 € à terme du contrat, ou un échange pour un modèle plus récent. Au total, il en coûtera donc au maximum de 637 €, soit 70 € de moins que chez Sosh.
Si le premier paiement est effectivement moins important chez ce dernier, la mensualité à payer est quasiment doublée. Du côté de chez Free Mobile, il faudra par contre s'acquitter de 250 € en une fois pour garder le smartphone à la fin du contrat et le coût sera majoré si l'on change d'opérateur (5 € par mensualité restante), ce qui n'est pas le cas chez Sosh (une fois le smartphone desimlocké).
La subvention du fameux Cube présenté à la dernière conférence Hello a aussi été évoquée. Si le tarif nu n'a pas été précisé pour ce vidéoprojecteur connecté, il ne devrait pas être question de moins de 300 € avec un abonnement selon le PDG, sans plus de précisions.
Fibre : par rapport à 2012, cette année Orange engrange quatre fois plus de clients
Stéphane Richard a ensuite été questionné sur le déploiement de la fibre. Pour rappel, Orange est le fournisseur d'accès qui recrute le plus de clients très haut débit, loin devant ses concurrents. Il précise d'ailleurs être passé de 2 000 abonnements par mois à la fin de 2012 à près de 8 000 actuellement. « Ça décolle » ajoutera-t-il. Au total, il revendique 350 000 clients pour 2,2 millions de prises connectables. Il précise d'ailleurs qu'il a tout intérêt à faire migrer son parc vers cette technologie puisqu'un client fibre c'est 10 % de dépenses annexes en plus selon ses chiffres.
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