L'annonce était attendue : Free Mobile propose désormais des smartphones haut de gamme à ses clients, non plus à l'achat, mais en location. Un choix qui n'est pas sans rappeler celui de Virgin Mobile avec son offre Telib, mais avec une plus grande flexibilité. En effet, trois smartphones sont proposés pour 12 € par mois, après une première mensualité qui varie entre 49 e et 129 € : le Galaxy S4, l'iPhone 5S ainsi que le Galaxy Note 3.
Après avoir jeté un pavé dans la mare de la 4G, Free Mobile propose désormais des smartphones en location à ses clients. Le constat est en effet simple pour de nombreux utilisateurs, notamment ceux qui craquent pour des modèles haut de gamme : ils en changent souvent, et sont souvent perdants au final au moment de la revente. Free propose donc à ceux qui ne souhaitent pas forcément posséder leur smartphone de disposer du dernier jouet à la mode contre 12 € par mois et une première mensualité qui varie entre 49 et 129 €.
Un smartphone haut de gamme contre 12 € par mois : 40 % de réduction promise
Pour rappel, c'est Maxime Lombardini (DG d'Iliad) avait déjà plus ou moins vendu la mèche en septembre dernier en refusant de parler de mobile subventionné. Il avait été partiellement suivi par Virgin Mobile qui a lancé Telib il y a quelques mois, une offre qui avait le désavantage d'être assez limitée, tant sur le choix du modèle, que ses possibilités (impossible de changer de SIM, pas de mode modem, etc.)
Ici, le principe est simple. Trois produits sont actuellement proposés : les Galaxy S4, l'iPhone 5S ainsi que le Galaxy Note 3. Vous vous acquittez d'une première mensualité qui dépend ce celui que vous avez choisi, qui varie de 49 € à 129 €. Ensuite, vous devrez payer 12 € par mois pendant 24 mois. Au bout de deux ans, l'opérateur vous propose un nouveau smartphone en remplacement. Vous pouvez l'accepter, le refuser ou décider de rendre l'appareil afin de ne plus rien payer.
La promesse est celle d'une économie de 40 % sur la période, soit 230 à 300 € environ. La méthode de calcul est bonne, mais pas les montants évoqués. En effet, on trouve un Galaxy S4 neuf pour 450 € environ contre 550 € pour le Note 3 soit un peu plus de 100 € de moins que les montants de la boutique de Free Mobile (voir notre analyse). Quoi qu'il en soit, l'opérateur est forcément gagnant au final, puisqu'il pourra lui même revendre le smartphone en occasion à la fin de la période. Les « early adopters » en herbe regretteront sans doute que rien ne soit proposé pour une mise à jour annuelle du smartphone, mais cela n'est peut-être qu'une question de temps.
17 € par mois si vous n'êtes pas, ou plus client du forfait à 19,99 € de Free Mobile
Attention tout de même, avec Free Mobile, le diable est toujours dans les détails. On note en effet que si la location est indépendante du forfait (qui reste sans engagement), le loyer payé est à tarif préférentiel pour les clients de Free Mobile : si vous changez d'opérateur, il vous en coûtera 5 € de plus par mois.
On arrivera alors à 457 €, 507 € et 537 € pour les trois smartphones, ce qui reste intéressant pour ceux qui préfèrent le modèle locatif, mais pas pour les autres. Surtout que si vous désirez le garder à la fin de la période, il vous en coûtera 250 €. Et ne comptez pas sur le forfait à 2 € pour tenter de profiter du smartphone via la clef Wi-Fi d'un opérateur tiers par exemple, puisque cette offre est limitée à ceux qui disposent d'un forfait à 19,99 €. Certains y verront sans doute une bonne manière de posséder un smartphone 4G à moindres frais.
Il n'est normalement pas possible de renvoyer le smartphone avant la durée de 24 mois, dite « ferme ». Si tel est tout de même votre choix, il faudra payer les mensualités restantes. Et la loi Châtel ? Comme nous le confirme Free Mobile, elle ne saurait être appliquée ici puisque la limitation à 12 mois est spécifique au domaine des forfaits télécoms. Elle impose néanmoins sa réglementation en terme de tacite reconduction, ce qui explique pourquoi l'opérateur a choisi une reconduction mensuelle une fois les 24 mois dépassés.
Pour faire simple, les choses se déroulent ainsi : l'utilisateur est engagé pour 24 mois avec l'impossibilité de résilier, sauf cas de force majeure. Ceux-ci sont détaillés ainsi : « décès, mise en détention, pour une durée minimum de 3 mois, dans un établissement pénitentiaire, licenciement de l’utilisateur en contrat de travail à durée indéterminée, force majeure au sens de la jurisprudence de la Cour de Cassation ».
Un mois avant l'échéance, il recevra un courrier l'avertissant de celle-ci. Il pourra alors résilier et restituer le portable, décider de le garder en payant 250 €, ou prolonger son offre. Il entrera alors dans la phase dite « de renouvellement » pendant laquelle le contrat continuera mois par mois. La résiliation pourra donc être demandée à tout moment pendant cette période, mais l'utilisateur pourra aussi décider de se réengager afin d'obtenir un nouveau smartphone.
En cas de problème, il faudra payer le smartphone après avoir prévenu Free... ou pas ?
Que se passe-t-il en cas de panne ? Ici, tout devra passer par Free Mobile, un peu comme lorsque vous devez emmener votre voiture en leasing au garage : « l’utilisateur informera Free Mobile sans délai par téléphone et retournera le Mobile par colis postal, sous emballage assurant une protection appropriée ». Si le problème n'est pas de votre fait, une réparation ou un échange seront effectués, sans frais. Mais si vous êtes responsable (écran cassé, mobile noyé, etc.) ce sera une autre histoire puisque Free mobile sera le seul maître du montant du devis qui vous sera présenté. Vous pourrez l'accepter ou le refuser. En cas de refus, le contrat sera considéré comme résilié de manière anticipée, et vous devrez vous acquitter des mensualités restantes.
Et c'est là que les choses se corsent. En effet, à la fin du contrat, il faut restituer le smartphone dans un délai de 30 jours « en bon état d’usage et d’entretien, avec l’ensemble de ses accessoires ». Or, si votre smartphone est « dans un mauvais état de fonctionnement », ce qui est le cas puisqu'il est en panne, il faudra aussi s'acquitter de frais forfaitaires. Dans un premier temps, les conditions générales de vente de Free comportaient la mention suivante :
« 9.2. Sauf cas de force majeure, si l’utilisateur ne restitue pas le Mobile ou le restitue dans un mauvais état de fonctionnement, Free Mobile facturera à l’utilisateur : le prix public de vente du Mobile en vigueur au jour de la commande sur http://mobile.free.fr/mobiles.html lorsque l’utilisateur manque à son obligation dans le cadre de l’exercice du droit de rétractation ; la somme de 500€ si la résiliation intervient avant la fin du 24ème mois ou la somme de 250€ si la résiliation intervient au-delà du 24ème mois, lorsque l’obligation de restitution n’est pas liée à l’exercice du droit de rétractation. »
Une distinction étonnante puisqu'elle discriminait clairement les clients qui avaient le malheur de rencontrer un problème. En effet, si c'était le cas, vous étiez facturé 500 €, mais si vous arriviez au terme du contrat sans encombre l'achat était possible contre 250 €. Après une première mise à jour de notre article, nous avons demandé à Free quelle était la raison de ce choix que nous n'arrivions pas à comprendre et dont nous ne voyions pas l'intérêt. En effet, dans les deux cas le résultat est le même pour Free Mobile : le smartphone appartient à l'utilisateur, il n'y a aucune raison de pénaliser l'un par rapport à l'autre.
Avant / Après
Il nous a été répondu en début de soirée que cela était une « coquille », qui est tout de même resté de nombreuses heures en ligne. Il nous paraît d'ailleurs étonnant qu'il ne s'agisse que d'une erreur, tant la nouvelle teneur de l'article concerné est différente. On optera pour une mention qui aurait du disparaître du document final, ce qui n'a semble-t-il pas été le cas à temps :
« 9.2. Sauf cas de force majeure, si l’utilisateur ne restitue pas le Mobile ou le restitue dans un mauvais état de fonctionnement, Free Mobile facturera à l’utilisateur : le prix public de vente du Mobile en vigueur au jour de la commande sur http://mobile.free.fr/mobiles.html lorsque l’utilisateur manque à son obligation dans le cadre de l’exercice du droit de rétractation; la somme de 250€ lorsque l’obligation de restitution n’est pas liée à l’exercice du droit de rétractation. »
Notez qu'il en sera de même en cas de perte ou de vol puisque le contrat sera aussi considéré comme résilié : « En cas de disparition ou de vol du Mobile, l’utilisateur s’engage à en informer Free Mobile. L’utilisateur s’engage à effectuer une déclaration auprès des autorités compétentes en cas de vol et à en transmettre une copie à Free Mobile. Cette notification de disparition ou de vol à Free Mobile entrainera la résiliation immédiate du Contrat du fait de l’utilisateur. ».
Pour éviter d'avoir à payer complètement le smartphone en cas de problème, certains pourraient ainsi décider de ne pas prévenir Free. De son côté, l'opérateur recommande la sureté et « de souscrire une assurance couvrant les risques associés à la détention d’un mobile (vol, perte, casse, oxydation,…) et aux obligations du Contrat. ». On se demande bien pourquoi il ne propose pas directement une telle assurance, ce qui pourrait être une bonne chose pour elle financièrement tout en rassurant l'utilisateur qui ne peut que craindre les différents cas évoqués précédemment. On imagine déjà que certaines sociétés vont rapidement se lancer sur ce créneau.
La location plutôt que l'achat de smartphone, un changement profond des habitudes ?
Quoi qu'il en soit, Free Mobile ouvre la brèche d'un nouveau modèle économique pour l'acquisition de smartphones, attendus par certains et qui n'en intéressera pas du tout d'autres. En effet, nombreux sont ceux qui préfèrent posséder leur appareil et pouvoir le revendre comme bon leur semble, quitte parfois à dépendre d'un engagement auprès d'un opérateur pour alléger la facture mensuelle.
Il sera intéressant d'analyser le succès d'une telle offre qui pourrait bien bousculer encore de nombreuses habitudes, notamment si elle trouve aussi un écho chez les autres opérateurs au final. Le smartphone ne serait alors plus vu comme un produit de luxe nécessitant de nombreux sacrifices, mais bien un moyen d'accéder à un réseau dont on peut changer lorsque l'on change d'opérateur, le tout étant facilité par la mise en ligne de nos données dans le fameux « Cloud » qui facilite les transferts.
Sachez enfin que cette offre est disponible dès aujourd'hui pour les nouveaux clients. Pour les anciens, il faudra être encore un peu patient puisqu'elle ne sera proposée que d'ici quelques jours via leur interface de gestion. Free Mobile promet que ce sera le cas avant la fin de l'année, soit dans 15 jours au maximum.