Mise à jour du 18 septembre. Selon l'AFP, Sony et Nintendo sont aussi concernés par les troubles et manifestations anti-japonaises ayant lieu en Chine depuis plusieurs semaines. Sony a ainsi fermé deux de ses sept usines aujourd'hui. Elles pourraient toutefois rouvrir rapidement, pourquoi pas dès demain, à l'instar des usines temporairement fermées par d'autres sociétés nippones.
Quant à Nintendo, le géant du jeu vidéo est indirectement touché. Son fournisseur Mitsumi Electric, qui fabrique notamment les manettes de la Wii, a annoncé que l'une de ses usines chinoises a été vandalisée par des manifestants dans le nord du pays. Un incendie et de nombreux dégâts ont été répertoriés, forçant Mitsumi à fermer l'usine en question, sans savoir quand l'activité pourra reprendre.
Article du 17 septembre. De nombreux manifestants chinois s'attaquent depuis quelques jours à tous les produits japonais suite à un conflit politique entre les deux pays. Des boutiques de marques japonaises sont ainsi saccagées, et les véhicules nippons sont renversés et brûlés. Canon et Panasonic ont déjà réagi en suspendant certaines de leurs opérations, mais le phénomène pourrait s'étendre.
Le pétrole et le gaz réchauffent les esprits...
Historiquement, les Chinois et les Japonais ont rarement été de grands alliés, c'est un euphémisme. Les évènements de ces derniers jours le prouvent à nouveau. Plusieurs îles de l'archipel Senkaku (pour le Japon) ou Diaoyutai (pour la Chine) appartiennent en effet à des particuliers Japonais alors qu'elles sont revendiquées par la Chine et/ou par Taiwan. Si depuis quelques années, une trêve avait été trouvée par le Japon et la Chine vis-à-vis de la zone de pêche, la question de l'exploitation du pétrole et du gaz n'a jamais été réellement réglée.
Or en avril dernier, la préfecture de Tokyo a annoncé son intention de racheter les îles Senkaku. Mieux encore, fin août, le gouvernement japonais est allé plus loin en proposant 2 milliards de yens (19 millions d'euros) afin de faire siennes les fameuses îles. En somme, des îles revendiquées par les deux pays pourraient passer officiellement aux mains du Japon. Une nouvelle qui n'a pas du tout été appréciée en Chine, que ce soit par le gouvernement ou la population. Des menaces de sanctions économiques de la part de la Chine ont déjà été proférées par le gouvernement, et des navires chinois se sont même rapprochés des îles.
Manifestations, émeutes, et casses anti-japonaises
Du côté de la population, des manifestations anti-japonaises ont lieu depuis de nombreuses semaines suite à ces évènements, toutefois, depuis quelques jours, la situation s'accélère. Certains manifestants chinois veulent déclarer la guerre au Japon (ce n'est pas nouveau toutefois), d'autres saccagent et brûlent des magasins japonais, à l'instar du magasin Heiwado.
Enfin, de nombreux véhicules nippons sont renversés et brûlés. Rajoutons que certains manifestants se sont attaqués à des marques dont le logo est proche de celui de marques japonaises... Rolex en aurait notamment subi les frais. Selon Shanghaiist, qui suit le sujet de près, des milliers voire centaines de milliers de personnes manifestent dans toute la Chine, notamment à Hong-Kong et à Shanghai.
Sources : Shanghaiist et Japan Times.
Canon, Panasonic et Sony réagissent
Concernant les marques high-tech, au regard de la montée de violence de ces derniers jours, plusieurs sociétés japonaises ont déjà réagi. Canon, le spécialiste des imprimantes, des photocopieuses et des appareils photo, a d'ores et déjà stoppé trois de ses quatre usines chinoises de façon temporaire. Panasonic en a fait de même, ainsi que certains constructeurs automobiles (Toyota, Honda et Mazda). Selon ThisIsMoney, des employés de Panasonic ont saboté leur propre usine.
Du côté du géant Sony, d'après le journal japonais World Times, ce dernier a invité ses employés à ne pas se rendre en Chine. Pour le moment toutefois, aucune mesure n'a été prise quant à ses activités et la vente de ses produits. En difficulté financière, Sony n'a de toute façon pas besoin d'un nouveau problème sur ses épaules, alors que la firme est déjà touchée par la valeur du yen, la faible consommation en Europe et aux USA, et une concurrence de plus en plus rude, sans parler des catastrophes naturelles de l'an passé touchant le Japon.
Le boycott a déjà commencé
Les conséquences pour les entreprises nippones sont en tout cas déjà visibles commercialement. Selon China Daily, le boycott des produits japonais a bien commencé. Par exemple, le nombre de recherches de produits Sony sur Taobao, sorte d'Amazon Chinois, a chuté de 15,1 % en sept jours. Panasonic et Canon ont toutefois été moins touchés avec des baisses bien moins prononcées. China Daily rajoute que de nombreux Chinois ont annulé leur voyage au Japon. On parle d'un taux de 30 % d'annulation.
Ces évènements sont à suivre de près du fait de leurs impacts économiques (et évidemment politique) sur le Japon. Pour le secteur high-tech, des conséquences non négligeables en matière de production pourraient avoir lieu. Après les inondations thaïlandaises et leurs impacts sur la production et les tarifs des disques durs, allons-nous assister de nouveau à un évènement extérieur majeur ayant des conséquences sur le marché mondial de produits high-tech ? C'est une possibilité.