Lancé il y a une dizaine d'années et véritablement lancé à partir de 2008 suite à l'abandon du HD-DVD, le format Blu-ray tarde encore à s'imposer dans les foyers. La faute aux lecteurs DVD très bien implantés, aux tarifs plus faibles de ces disques, et à l'intérêt croissant pour la dématérialisation.
Cette semaine, l'institut iSuppli a publié un communiqué étonnant annonçant le rattrapage du Blu-ray sur le DVD aux États-Unis. Une remarque qui ne fonctionne toutefois que pour les nouveautés et basée sur le top 10 des ventes lors des six premiers mois de l'année. En réalité, le disque bleu a encore bien du travail pour rattraper le disque numérique polyvalent. Outre-Atlantique, en 2011, le Blu-ray a ainsi généré 2 milliards de dollars, contre 6,8 milliards pour le DVD, ceci malgré la progression du premier (+19 %) et la chute du second (-20 %).
L'an passé, la croissance du Blu-ray n'a été que de 10 %, tandis que le DVD a continué son déclin. Concernant les données au sujet du premier semestre 2013, les disques Blu-ray affichent une hausse de 15 % par rapport à la même période en 2012. Quant au troisième trimestre, les ventes ont été en recul par rapport au trimestre précédent, mais en hausse de 7 % en un an. Des chiffres loin d'être suffisants pour rattraper le DVD.
Du côté de la France, les écarts sont eux aussi encore gigantesques, ceci malgré les ventes de consoles, des lecteurs Blu-ray à bas prix et de ceux intégrés dans les télévisions. Selon GfK et relayé par nos confrères de CB News, lors des neuf premiers mois de l'année 2013, près de 56 millions de DVD ont ainsi été vendus, contre à peine... 8,8 millions de disques Blu-ray. Une différence abyssale logiquement réduite en valeur, mais qui reste importante, avec plus de 468 millions d'euros de chiffre d'affaires pour les DVD, contre 136 millions d'euros pour les BD. En moyenne, un DVD s'est donc vendu aux alentours de 8,3 euros, contre près du double (15,5 euros) pour un Blu-ray.
Le plus dramatique est surtout de noter que les ventes de DVD ont régressé de 15,4 % en quantité et de 18,2 % en valeur, tandis que celles de Blu-ray ont elle aussi reculé de 2,2 % en quantité et de 5 % en valeur. Le second ne rattrape ainsi le premier non pas du fait d'une croissance forte, mais d'une chute moins importante. Il n'y a ainsi pas de quoi pavoiser, même si la fin d'année pourrait inverser la tendance.
Cette situation serait-elle liée à un succès important de la vidéo à la demande ? Après avoir affiché des taux de croissance intéressants jusqu'en 2011, la VoD n'a progressé que de 15 % en valeur (252 millions d'euros) l'an passé. Une performance moyenne qui n'a ainsi pas permis de compenser les chutes des ventes de DVD. Et les prévisions pour 2013 ne sont guères optimistes, puisque l'on parle d'une croissance de la VoD que de 13 % (285 millions d'euros). La SVOD, c'est-à-dire la vidéo à la demande illimitée et par abonnement, reste pour le moment encore confidentielle, même si la (peu ?) probable arrivée de Netflix l'an prochain et un éventuel assouplissement de la chronologie des médias pourraient changer la situation.