Manifestement agacée qu’un utilisateur du réseau social Twitter utilise une image d’elle en tant que photo de profil, l’élue Isabelle Balkany a déposé plainte contre ce garçon de 21 ans. Après avoir passé deux heures au commissariat, l’intéressé s’en est tiré hier avec un simple rappel à la loi.
Mardi, le twittos @MarcelinDchmps a reçu un coup de téléphone en provenance du commissariat de Levallois-Perret. À l’autre bout du fil, un agent l’informe de sa convocation au poste, jeudi à 16 heures, pour un motif inconnu. Mais il n’a pas fallu longtemps au jeune homme, âgé de 21 ans, pour deviner ce qui pouvait lui valoir une telle invitation.
En effet, l’intéressé s’était « pris le bec » sur Twitter quelques jours plus tôt avec Isabelle Balkany, première adjointe au maire de Levallois-Perret (lequel n’est autre que son mari, Patrick Balkany). Et pour cause : l’élue reprochait au twittos d’utiliser une image d’elle comme photo de profil sur le célèbre réseau social. Le 27 novembre, elle l’a notamment menacé de porter plainte contre lui s’il ne changeait pas de photo de profil, comme l’illustre la capture ci-dessous. À l’époque, le garçon utilisait également le nom de cette proche de Nicolas Sarkozy pour son compte Twitter.
Via @MarcelinDchmps.
Isabelle Balkany avait déposé plainte quelques jours plus tôt
En fait, il s’avère qu’Isabelle Balkany a bel et bien fini par déposer plainte contre l’internaute. « C'est une histoire de corne-culs ! Ce mec, que je ne connais pas, je lui demande de retirer ma photo à plusieurs reprises et il la laisse. Je ne sais pas pourquoi il fait ça... Je suis une femme d'un certain âge, pas une actrice... C'est une gaminerie mais il y a quand même usurpation d'identité ! Et atteinte à mon droit à l'image ! J'ai porté plainte il y a une dizaine de jours. Je suis allée au commissariat avec des captures écran, ça m'a pris dix minutes... Maintenant, tant pis pour lui » a expliqué hier l’élue à Metronews.
De son côté, le garçon fait valoir que tout ça « partait à la base d'une blague » et qu’il se trouve de surcroît dans son bon droit. Au Lab d’Europe 1, il a ainsi affirmé avoir « le droit d'utiliser le visage de quelqu'un », en ce que « les comptes peuvent être des comptes fans ».
Finalement, un simple rappel à la loi pour le twittos
Finalement, le garçon est resté pendant deux heures au commissariat hier après-midi, comme l’explique Libération. Le twittos avait gardé son téléphone près de lui, et n’a pas hésité à partager sur Twitter quelques passages croustillants de son passage au poste : un interrogatoire au cours duquel un agent lui explique « Vous avez utilisé la photo de Balkany ? Il y a des intouchables dans ce pays. Il faut faire attention » ; son attente pour une prise d’empreintes dans une salle où est affiché un poster d’une fille en petite tenue, etc.
Medhi - de son vrai nom - est ressorti libre du commissariat. Il écope d’un simple rappel à la loi et la plainte d’Isabelle Balkany est classée sans suite par le procureur de la République. Le garçon affirme avoir même le droit de garder la photo d’Isabelle Balkany sur Twitter... En fin de compte, il semble s’en sortir plutôt bien, notamment au regard des peines maximales encourues pour « usurpation d’identité numérique » : un an de prison et 15 000 euros d’amende.
« Si ça le branche de garder ma photo, qu’il la garde » a commenté Isabelle Balkany, décrite comme « blasée » par le Parisien. « Moi, à sa place, vu son âge, j’aurais plutôt choisi la photo d’une jolie jeune femme... Pas d’une dame de 66 ans. Mais j’aimerais quand même bien comprendre pourquoi il a fait cela ! ».