La gendarmerie nationale et AXA Prévention ont lancé aujourd’hui le coup d'envoi de l’opération « Permis Internet pour les enfants », avec l’objectif de sensibiliser un million d’élèves de CM2 en trois ans. Attachez vos ceintures !
D’ici la fin de l’année, des gendarmes se rendront dans les classes de CM2 de 38 départements, avant que l’initiative ne soit étendue à l’ensemble de la France d’ici au second trimestre de l’année prochaine. L’opération « Permis Internet pour les enfants » a en effet été officiellement lancée ce matin. De quoi s’agit-il ? D’une sensibilisation des écoliers et de leurs parents vis-à-vis des règles de prudence à respecter sur Internet : rencontres virtuelles, cyberviolence, choix d’un mot de passe, respect de la vie privée, achats en ligne, téléchargement illégal, etc.
Concrètement, les gendarmes iront dans des écoles s’étant montrées intéressées, afin de dispenser aux enfants une première séance d’initiation durant environ 15 à 45 minutes. Ils distribueront pour l’occasion un « kit pédagogique » conçu par la Gendarmerie nationale et AXA Prévention.
C’est alors l’instituteur qui prendra le relai en assurant trois à quatre séances supplémentaires, notamment à l’aide du DVD fourni dans le kit. Les élèves recevront également un « code de bonne conduite sur Internet », dont une partie est destinée aux parents (voir ci-dessous). Une charte symbolisant les engagements à respecter par chacun en matière de règles de prudence pourra être signée, tant du côté des parents que de leurs bambins.
Les gendarmes viendront faire passer les permis après formation par les instituteurs
Ce n’est qu’après cette phase d’apprentissage que le gendarme reviendra en classe, afin de faire passer aux enfants leur fameux « Permis Internet ». A priori, l’ensemble des élèves est censé recevoir son précieux sésame à l’issue de ces sessions de formation, « afin de marquer son engagement solennel à être un internaute responsable ». Une remise officielle du permis est prévue en présence des gendarmes, des parents, des enseignants, des élus locaux ainsi que d’un représentant d’AXA.
Un million d'enfants sensibilisés sur trois ans
À noter que les 15 000 kits qui devraient être distribués par les gendarmes ont été financés par AXA Prévention. Contacté, l’assureur nous explique son choix de soutenir une telle initiative : « L’important pour une assurance, c’est bien sûr d’être couvert, mais c’est aussi de prévenir ». En l’occurrence, l’entreprise souhaite mener des actions de sensibilisation relative aux dangers de l’internet et des réseaux sociaux, de la même manière qu’il cherche à informer sur les risques de la route, ou en matière de santé. Les coûts de ce soutien ? Ils sont « tout à fait raisonnable » nous a-t-on répondu.
L’objectif de l’opération est de sensibiliser un million d’enfants sur trois ans. Que les enfants - et leurs parents - se rassurent : aucune contravention n'est pour l'heure prévue en cas de surf sans permis (contrairement à ce que PC INpact avait envisagé le 1er avril dernier...) !
Rappelons enfin que l’éducation des jeunes aux outils numériques est déjà inscrite dans le Code de l’éducation. Cet été, le Parlement a d’ailleurs approuvé le projet de loi de Refondation de l’école, lequel prévoit que désormais, les écoles dispensent « une sensibilisation aux droits et aux devoirs liés à l'usage de l'internet et des réseaux, dont la protection de la vie privée et le respect de la propriété intellectuelle ». Les pouvoirs publics n’ont cependant pas touché à l’article L 312-6, lequel prévoit que les jeunes « reçoivent une information sur les dangers du téléchargement et de la mise à disposition illicites d'œuvres ou d'objets protégés par un droit d'auteur ou un droit voisin pour la création artistique ».