Piledriver et amélioration de l'autonomie
AMD vient d'officialiser ses nouvelles puces de la génération Trinity et pour le moment cela ne concerne que la partie mobile. En effet, la firme de Sunnyvale a décidé de mettre la priorité sur ses APU dédiés aux ordinateurs portables, tandis qu'il faudra patienter jusqu'à la rentrée pour trouver leurs déclinaisons dédiées à nos PC fixes. En outre, le constructeur dévoile une nouvelle puce Brazos de seconde génération. Nous avons tenté de décrypter cette offre pensée pour la fameuse période du « Back to school » au sein de ce dossier.Ainsi, le constructeur dévoile cinq processeurs de la série A qui disposent de TDP compris entre 17 et 35 watts. C'est mieux que la génération précédente qui se limitait à 25 watts dans le meilleur des cas, et ce, malgré une finesse de gravure qui reste de 32 nm. On note par contre un net bond en avant au niveau de la partie CPU qui se base sur des coeurs Piledriver, qui est une version améliorée de Bulldozer qui avait peiné à convaincre en fin d'année dernière.
La partie graphique devrait néanmoins être une fois de plus le vrai point fort de ces produits puisqu'elle s'appuie dorénavant sur l'architecture Northern Islands des Radeon HD 6000.
Ces deux changements permettent à AMD d'annoncer un gain de 25 % de performances du côté processeur et 50 % côté GPU par rapport à Llano. Un joli bon en avant alors que la taille du die et le nombre de transistors évoluent peu. En effet, on passe de 228 à 246 mm² et de 1,178 à 1,303 milliard de transistors.
Quelques autres nouveautés sont de la partie comme un nouveau contrôleur mémoire sur deux canaux qui proposent le support de la DDR3 jusqu'à 1600 MHz @ 1,5 V et @ 1,35 V. On pourra aussi descendre à 1,25 V, mais il faudra alors se contenter d'une fréquence maximale de 1333 MHz.
Amélioration du Turbo... et de l'autonomie
Le Turbo a aussi été amélioré au passage puisqu'il est désormais question du Turbo Core de 3ème génération, fonctionnant comme le fait Intel depuis Sandy Bridge : la partie graphique et le CPU se partage le TDP disponible et peuvent gérer leurs fréquences respectives pour assurer la meilleure performance possible. Reste à voir si cela sera aussi idyllique dans la pratique, puisque la façon de faire des deux constructeurs diffèrent toujours quelque peu.Côté autonomie, on nous promet du mieux par rapport à la génération précédente et AMD indique même avoir rattrapé son retard sur Intel (génération Sandy Bridge) au niveau de la consommation de sa plateforme. Selon la marque, une machine de 14" à base d'A10-4600M serait ainsi capable de tenir 12 heures au repos, 8h30 en navigation internet et un peu moins de 5h en lecture de vidéo locale, le tout avec une batterie de six cellules (62,16 Wh).
Notez que l'appellation « AllDay Power » est souvent utilisée dans les présentations qui nous ont été fournies. Cette appellation marketing correspond à un critère précis selon AMD et concerne toute machine capable de fonctionner plus de 8 heures, au repos, de manière continue.
GPU intégré et technologie Lightning Bolt
Partie graphique : Radeon HD 6000 et Eyefinity au programme
Comme nous l'évoquions précédemment, la puce graphique est issue de la génération Radeon HD 6000 (malgré la dénomination trompeuse) qui en reprend les fonctionnalités, comme la technologie Eyefinity qui permet d'utiliser plusieurs moniteurs de manière groupée. On retrouve aussi le « HD Media Accelerator » qui permet un encodage accéléré des vidéos via un segment dédié de la partie graphique. Pour le reste, l'OpenCL pourra être exploité comme sur n'importe quel GPU de cette génération.Une nouvelle technologie est aussi mise en avant : Quick Stream. Derrière ce nom se cache en fait une solution logicielle permettant de traiter en priorité les paquets vidéo, comme le fait déjà Asus pour les données des jeux. Nous ne savons pas encore si elle sera intégrée dans les pilotes ou si elle fonctionnera via des applications spécifiques, AMD précise juste que Windows 7 est nécessaire à son fonctionnement, sur certaines machines uniquement :
5 APU, 5 GPU intégrés... mais des tas de possibilités
Si le constructeur ne dévoile que cinq puces aujourd'hui, il faut garder à l'esprit que ses GPU mobiles vont se joindre à la fête et comme pour Llano l'année dernière, il sera possible de cumuler les performances de la partie graphique intégrée à ces puces externes. AMD conserve donc son option « Dual Graphics » avec des appellations marketing que l'on a déjà eu du mal à retenir l'année dernière. En voici un extrait fourni par la société, qui indique elle-même que ce n'est qu'un échantillon des mélanges qui seront possibles :Au niveau de la gamme, ces APU couvrent les différents besoins en terme d'ordinateurs portables, des modèles de 15.6" au tarif attractif jusqu'aux ultraportables. Pour ce faire, le constructeur taille dans les fréquences côté processeur, mais joue aussi avec les unités de traitement des GPU comme on peut le voir ci-dessous :
Les ultraportables et les ultrafins seront aussi de la partie
On notera d'ailleurs que le faible TDP de certains modèles ne semble pas indiquer que leurs performances seront faibles. En effet, dans le cas de l'A10-4655M, on dispose de deux modules (4 coeurs) fonctionnant entre 2 GHz et 2,8 GHz tandis que la partie graphique, la Radeon HD 7620G, disposera de 384 unités de traitement cadencées entre 360 et 497 MHz.Pour les portables ultrafins, comme les Sleekbook chez HP, nous aurons par contre droit à l'A6-4455M. Coté processeur, on sera par contre cette fois un seul module de deux coeurs fonctionnant entre 2,1 GHz et 2,8 GHz, tandis que la Radeon HD 7500G offre 256 unités de traitement fonctionnant entre 327 et 424 MHz. Il faudra voir ce que cela donne en pratique par rapport à l'offre d'Intel lorsque celui-ci aura dégainé ses Ivy Bridge dédiés aux Ultrabook, tant en terme de performance, que de fonctionnalités ou de coût des machines.
Notez que cette gamme va très certainement s'étoffer au fur et à mesure pour disposer d'autres modèles notamment en entrée de gamme.
AMD Lightning Bolt officialisé, mais peu de détails
AMD introduit aussi le Lightning Bolt dont nous avions déjà parlé et qui se veut une réponse au Thunderbolt chez Intel, déjà proposé par Apple, bien que les deux technologies soient relativement différentes. En effet, il ne s'agit ici que de mélanger un flux vidéo DP 1.2 avec des échanges de données à une vitesse équivalente à l'USB 3.0 et une alimentation électrique, le tout via un dock.Une technologie qui semble intéressante sur le papier, mais sur laquelle on ne sait quasiment rien puisqu'elle n'est évoquée qu'au sein d'une simple slide de la présentation du constructeur. Nous n'avons donc aucun détail technique, ni précisions sur la connectique utilisée, la compatibilité avec les composants actuels, le besoin ou non d'une couche logicielle spécifique... On apprendra néanmoins que l'utilisation de quatre écrans en 1920x1200 empêchera le transfert de données :
Brazos 2.0, disponibilité et conclusion
Brazos passe la seconde avec un nouveau modèle
Enfin, le constructeur met à jour sa gamme de puces dédiées aux netbooks / ultraportables d'entrée de gamme avec une nouvelle version de Brazos qui sera au coeur de l'E2-1800. Celui-ci ne dispose que de légères améliorations au niveau du CPU, qui gagne surtout quelques MHz, et de la partie graphique qui est aussi légèrement overclockée et passe officiellement à la génération HD 7000 bien que la puce ne change pas.AMD profite surtout de ce changement pour introduire quelques nouveautés comme le support natif du S-ATA 6 Gbps, de l'USB 3.0 ainsi qu'une baisse sensible de la consommation au repos puisque l'on passe de 920 à 750 mW.
Sur ce dernier point, nous avons pu nous entretenir longuement avec la marque quant à son positionnement réel sur le marché, car il arrive bien souvent qu'on retrouve une telle puce au sein de portable de 15,6 ou 17,3 pouces, ce que l'on ne trouve pas forcément très cohérent... Le constructeur nous a répondu que lui non plus ne voyait pas cela d'un bon oeil, mais que contrairement à son concurrent, il laissait libre ses partenaires de réaliser ce qu'ils souhaitent. En clair, AMD vend coûte que coûte, quitte à cannibaliser ses propres marchés.
Quid de la disponibilité dans le monde réel ?
Si quelques tests sont prévus pour aujourd'hui, sur une machine AMD que nous avons pu tester lors de la présentation à laquelle nous avons assisté, il faudra un peu de patience pour que la gamme de produits se concrétise chez les revendeurs.En effet, les partenaires tels qu'Acer, ASUS, HP, Toshiba ou encore Samsung nous ont bien montré des modèles de pré-production, il faudra certainement devoir patienter quelques longues semaines avant de les voir apparaître en stock. Certains évoquent une disponibilité réelle aux alentours de la période de la rentrée des classes (août-septembre). Ceci est surtout vrai pour les APU de la série A, puisque l'on devrait voir arriver plus rapidement des machines basées sur l'E2-1800.
Un choix qui ne serait pas du fait d'AMD, mais plutôt de la frilosité des constructeurs et surtout de leurs distributeurs. En effet, la firme de Sunnyvale n'a guère la cote sur le marché mobile malgré ses nombreux efforts et ces derniers préfèrent placer les produits exploitant des puces de la marque surtout au sein de leur offre d'entrée de gamme... Seul HP qui a d'ores et déjà officialisé ses Sleekbook la semaine dernière devrait proposer un tel produit durant l'été. Reste à voir si les consommateurs seront conquis, et si les performances de Piledriver seront au rendez-vous, et capables de faire oublier Bulldozer.