Introduction
Comme chaque année depuis le lancement de ses roadmaps en « Tick Tock », Intel va annoncer lors de l’ouverture du CES de Las Vegas une nouvelle gamme de processeurs. Et cette fois, « Tock » oblige, il s’agit d’une nouvelle architecture, connue sous le nom de code « Sandy Bridge ».
Sandy Bridge : un renouvellement complet de la gamme d'Intel
Une première vague qui sera complétée par d’autres, déjà prévues pour le second trimestre et la seconde moitié de l’année, notamment au niveau de l’entrée de gamme, mais aussi du très haut de gamme.
Evoquée depuis de nombreuses années, cette nouvelle mouture qui avait commencé à se dévoiler lors du précédent IDF apporte un lot de nouveautés important, et des modifications au niveau de la plateforme. Avant de nous pencher en détail sur les performances des différents modèles qui arriveront sur le marché dans les jours à venir, nous avons donc décidé de faire le point sur les améliorations qui ont été apportées, à tous les niveaux.
Si vous voulez en savoir plus sur cette fameuse Sandy (non, pas celle de Dany Boon), c’est par ici que ça se passe.
Vous pouvez aussi consulter notre dossier dédié à la partie graphique de Sandy Bridge par ici.
Vous trouverez de nombreux détails dans les documents suivants d’Intel :
Sandy Bridge : qu’est-ce que c’est ?
Avant d’étudier de manière plus complète cette nouvelle puce, voici un petit rappel des faits. Les processeurs de la génération Sandy Bridge exploitent la finesse de gravure en 32 nm d’Intel, déjà utilisée depuis les modèles de la génération Westmere.Ils sont composés d’une puce unique, contrairement aux modèles des générations Arrandale / Clarkdale puisqu’ils INtègrent nativement le contrôleur mémoire et la partie graphique qui étaient déportée sur une seconde puce (gravée en 45 nm) auparavant. Une technique qui avait déjà été introduite avec les Atom de la génération Pineview et qui sera utilisée chez AMD avec ses APU, aussi connus sous le nom de code Fusion.
Transistors : le milliard, le milliard... ou pas ?
Au total, on compte ainsi pas moins de 995 millions de transistors (995 126 547 très exactement... on les a même recomptés) au sein d’un processeur Sandy Bridge, pour un die de 214 mm²... tout du moins en théorie. Une fois passé en phase de production, ce chiffre doit être revu à la hausse et passe à 1.16 milliard, la barre est donc belle et bien franchie.
Comme cela avait été annoncé, Sandy Bridge est incompatible avec les plateformes précédentes et utilise un socket LGA 1155 identique en taille au socket LGA 1156. Des détrompeurs permettront de ne pas faire d'erreur et pour ceux qui voudraient savoir comment reconnaître un Sandy Bridge à l'oeil nu, c'est assez simple, les points présents autour du packaging sont situés uniquement sur la gauche, en haut.
On appréciera néanmoins que ces deux sockets puissent partager leurs systèmes de refroidissement, les entraxes étant identiques. Intel ne devrait d’ailleurs pas changer ses modèles. On trouvera un modèle « low profile », qui sera livré avec les modèles à faible TDP et un second de taille standard.
Il faudra donc passer sur une nouvelle carte mère pour exploiter les processeurs de la génération Sandy Bridge, quant à la mémoire, il s’agit toujours de DDR-3. Une attitude qui est toujours diamètralement opposée à celle d’AMD qui assure toujours une rétro-compatibilité sur plusieurs années au sein de ses gammes de processeurs, qu’Intel justifie par le fait qu’il s’agit d’une nouvelle architecture et les nombreuses nouveautés apportées.
Gestion des sockets : l'avantage est toujours pour AMD

Mais celui-ci sera capable de gérer les processeurs de la génération AM3. Une pratique dont on aimerait bien qu’Intel s’inspire pour ses prochains processeurs. Les équipes du fondeur nous ont assuré que le LGA1155 aurait une bonne durée de vie... on demande à voir.
Du côté de la dénomination, les choses changent assez peu. On garde ainsi la marque Core avec la segmentation i5 / i7 seulement pour le moment. des modèles i3 et autres Pentium sont prévus, mais comme nous le disions en introduction, l'entrée de gamme arrivera un peu plus tard dans l'année.
Une dénomination qui change peu... toujours aussi farfelue ?
Les modèles Sandy Bridge étant considéré comme la seconde génération de Core, on aura un préfixe « 2 » au niveau de leur numérotation permettant de les distinguer simplement. Suivra un nombre toujours aussi énigmatique qui nécessitera de passer une thèse pour être décrypté (ARK deviendra alors vite votre ami) puis parfois une lettre indiquera une capacité spécifique :
- K : modèle débridé, pensé pour les amateurs d'overclocking
- S : modèle basse consommation au TDP de 65 watts
- T : modèle très basse consommation au TDP de 45 watts ou 35 watts.
Sandy Bridge : une architecture revue et corrigée
Alors que beaucoup ont longtemps pensé que Sandy Bridge était une simple reprise de Nehalem, l'intégration de la partie graphique en plus, dans la pratique, les choses sont un peu différentes.AVX et la partie graphique intégrée : ça change tout !
En effet, l'arrivée de la partie graphique a demandé de nombreux changements, ne serait-ce qu'au niveau de la gestion du cache, qui est désormais connu sous le nom de cache de dernier niveau (Last Level Cache, ou LLC). Celui-ci est partagé au sein de l'ensemble du processeur et il est relié aux différents éléments par un ensemble de quatre « Ring bus » qui fonctionnent à la fréquence des cores.
Chaque élément peut envoyer ou recevoir 32 octets par cycle, et c'est systématiquement le chemin le plus court qui est emprunté au sein de ce cache, qui maximise ainsi le débit tout en réduisant la latence.
L'autre élément qui a nécessité de nombreuses modifications est AVX. Ce jeu d'instructions vectorielles permet de gérer désormais des données de 256 bits. Pour en profiter, il faudra disposer de logiciels qui auront été revus et recompilés pour l'occasion, mais aussi d'un système d'exploitation compatible.
Pour profiter d'AVX... il faudra encore patienter
Sous Windows 7 ce devrait être le cas à partir de la SP1 (dont la RC est disponible), alors que sous Linux il faudra au minimum un noyau 2.6.34. Pour le moment, à notre connaissance, aucun outil n'en tire partie excepté un test de mesure de performance d'AIDA64. Cela devrait néanmoins changer dans le courant de l'année.
La majorité des outils pour développeurs, qu'ils soient signés Intel ou non (GCC, Visual Studio...) sont d'ores et déjà parés.
Ainsi, tout le pipeline a subit des modifications. Le « front end » a droit à un cache dédié aux micro-opérations (80 % de hit annoncé) et a une unité de prédiction de branchement revue et corrigée, notamment au niveau de son historique et de sa capacité à mettre de côté des branches souvent exploitées.
Les registres sont aussi largement augmentés et Intel revient au PRF (Physical Register File) exploité dans le Pentium IV mais aussi dans les prochains Bobcat et Bulldozer d'AMD.
Des unités d'exécution bien plus véloces, merci AVX ?
Les unités d'exécutions gagnent en fonctionnalités et ce sont désormais jusqu'à 8 FLOPS (double précision) par cycle qui peuvent être traitées, soit le double de l'architecture Nehalem. Afin de maximiser les performances d'AVX, tout en économisant sur la taille nécessaire au sein du die, Intel s'est aussi arrangé pour pouvoir réorganiser ses datapaths afin de pouvoir traiter les instructions de 256 bits sur les ports existants.
Ainsi, Sandy Bridge est capable au final de traiter en un même cycle un MUL, un ADD et un LOAD de 256 bits.
Les ports 2 et 3 sont désormais symétriques, et peuvent effectuer un LOAD ou un STORE, un changement nécessaire, notamment au niveau du LOAD, en raison des performances doublées au niveau de la capacité de traitement FP de Sandy Bridge et afin d'alimenter la bête. Le cache L1 de données est adapté en conséquence est il est désormais de type « 8-way associative ».
D'autres améliorations ont été apportées, notamment au niveau des performances des instructions AES-NI, de SHLD pour le SHA-1, de l'ADC (ADD with Carry) ou des multiplications.
Du côté du contrôleur mémoire, par contre, Intel livre par contre assez peu d'informations. Tout juste sait-on qu'il est capable de gérer officiellement la DDR-3 @ 1333 MHz sur deux canaux, avec un maximum de 8 ports (soit 32 Go au maximum avec des barettes de 4 Go). Dans la pratique, on devrait pouvoir monter à bien plus, les constructeur annonçant d'ores et déjà le support d'une fréquence de 2100 MHz sur leurs cartes mères.
Pour ceux qui sont des amateurs de détails, nous ne pouvons que vous conseiller de lire cet article de Real World Technologies (en anglais).
Sandy Bridge : Turbo passe à la version 2.0
Fonctionnalité phare de l'architecture Nehalem, Turbo ne pouvait pas ne pas évoluer. Déjà relativement efficace, cette solution qui permet d'adapter la fréquence des coeurs à la hausse lorsqu'ils ne sont pas tous sollicités, à décidé d'aller encore un peu plus loin.Après le coup de Turbo... le protoxyde d'azote !
Tout d'abord, elle peut désormais être appliquée au CPU comme au GPU. C'était déjà le cas au sein de la génération précédente sur les versions mobiles, ce le sera aussi sur les processeurs pour PC de bureau. Il faut dire que l'intégration de la partie graphique simplifie grandement les choses à ce niveau, ce qui lui permet d'avoir droit à sa propre gestion de l'énergie dynamique.
Cela implique bien entendu un partage du « budget TDP » avec le processeur, et en fonction de l'application, c'est l'un ou l'autre qui bénéficiera du plus gros gain de fréquence afin de maximiser les performances de manière globale.
Mais Turbo se veut surtout plus aggressif. Ainsi, Intel tire partie de la courbe de montée en température, qui est de fait exponentielle, pour appliquer une fréquence encore plus importante lorsque le processeur était en état de veille depuis un certain temps. Une sorte de coup de NOS qui permet d'améliorer un peu plus la réactivité du système tout en restant toujours dans la contrainte thermique du TDP imposé.
Comme nous le verrons dans l'analyse de la gamme, le gain en fréquence dépendra comme toujours beaucoup du modèle et de sa gamme (le comportement des processeurs basse consommation ne sera pas le même que ceux du haut de gamme, ou ceux de l'offre mobile). Reste à voir si tout cela s'avère payant en terme de performance et de réactivité.
Oh qu'il est beau le widget
Pour finir sur cette fonctionnalité, nous ne pouvions qu'évoquer le nouveau Widget qui va être proposé par Intel, uniquement sous Windows. Revu et corrigé, il est bien plus agréable à l'oeil que la version précédente. On regrettera juste qu'il ne permette pas de suivre la fréquence du GPU, qui n'est d'ailleurs accessible que sur HWiNFO32 pour le moment.
Sandy Bridge : HD Graphics 2000 / 3000 et Quick Sync Video
Passons maintenant à la partie graphique. La première innovation la concernant est bien entendu son intégration au niveau du die. Elle bénéficie ainsi de la gravure en 32 nm alors qu'elle était auparavant gravée en 45 nm au sein d'une puce dédiée, intégrée dans le packaging.Un IGP revu et corrigé... au coeur du processeur
Cela lui permet de communiquer directement avec le processeur, d'accéder aux données directement depuis le cache partagé (LLC) et donc de maximiser son efficacité et surtout les échanges avec la mémoire. La partie du cache accessible par la partie graphique est indépendante et gérée via le pilote graphique, un changement qui n'était pas anodin mais qui devrait s'avérer payant.
L'architecture des unités d'exécution a aussi été revue, avec une prédiction de branchement revue et corrigée, des registres plus larges et des capacités supplémentaires, par exemple, au niveau des fonctions mathématiques dites transcendentales (cos, sin, tan...). Intel annonce ainsi une capacité de traitement doublée, de manière générale, par rapport à la génération précédente.
D'autres détails ont été améliorés notamment au niveau de l'overhead du driver, afin qu'il minimise son effet au niveau de l'occupation CPU. Un point important au regard du fonctionnement de Turbo dans sa version 2.0 puisque moins le CPU est utilisé, plus la fréquence du GPU peut être élevée.
Deux versions : était-ce vraiment bien utile ?
Au lancement, deux versions seront mises sur le marché : HD Graphics 2000 et HD Graphics 3000. Celles-ci pourront avoir des fréquences nominales et maximales qui varient selon les processeurs (1350 MHz au maximum) mais auront droit à six et douze unités de traitement, respectivement. La génération précédente était composée, pour rappel, de 12 unités également avec une fréquence maximale de 900 MHz.
Intel indique ainsi que la première sera réservée aux amateurs de « casual gaming » tels que Farmville et à ceux qui ont de léger besoins en 3D pour des applications telles que Google Earth, par exemple, ou les navigateurs tirant partie du GPU.
La seconde, elle sera pensée pour ceux qui jouent peu, et à des titres peu gourmands tels que WoW, les Sims, Starcraft II... lorsque la qualité n'est pas réglé à son maximum. Pour les autres, l'utilisation d'une carte graphique est toujours conseillée, un point sur lequel nous ne pouvons qu'acquiescer.
Au niveau des API, Intel assure la compatibilité avec DirectX 10.1 et donc DirectCompute 4.1, ainsi qu'OpenCL 1.0 et OpenGL 3. Une fois de plus, Intel n'est pas à la pointe à ce niveau et l'assume, il faudra voir si dans les faits, et face à des solutions DirectX 11 / OpenCL 1.1. / OpenGL 4.0 telles que les parties graphiques des APU d'AMD, cela ne lui dessert pas.
Quick Sync Video : CUDA / Stream killer pour la compression vidéo ?
Mais le fondeur a une réponse, notamment au niveau de l'encodage vidéo, puisqu'il a tout simplement intégré une unité fixe, dédiée à de tels traitement. Connue sous le nom de Quick Sync Video, elle permet selon le fondeur, d'obtenir des performances dignes des meilleurs GPU, avec une mise en place plus simple au niveau des développeurs et une consommation moindre.
Un point qui devrait être relativement INtéressant, notamment pour ceux qui utilisent un portable. La majorité des éditeurs devrait proposer des mises à jour afin d'assurer la compatibilité de leurs outils avec cette nouvelle solution, mais il reste deux problèmes.
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Mise à jour :
Il est finalement possible d'utiliser QSV avec une carte graphique indépendante... avec un peu de bidouille comme nous l'avons prouvé dans ce PCi Labs.
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Tout d'abord, au niveau logiciel, QSV est accessible par le pilote vidéo et celui-ci doit donc être actif. Il y a donc deux cas où QSV sera impossible à utiliser :
- Une carte mère à base de P67, incapable de gérer la partie graphique
- Une carte mère à base de H67 avec une carte graphique dédiée : le pilote Intel sera alors inactif
Une sorte d'Optimus (une technologie de NVIDIA réservée au portable) compatible avec n'importe quelle carte graphique, dont il faudra voir la qualité de sa mise en oeuvre... et la date de son arrivée dans le monde réel.
Vers un Optimus-like dans nos PC de bureau ?

Il nous a aussi été confirmé que les accès au niveau des pilotes permettant un usage de la carte graphique comme unité de calcul exploitable à la volée était disponible, comme c'est le cas depuis la mise en place d'Optimus.
Autre solution : un prochain chipset pour le moment connu sous le nom de Z68. Bien que nous ne puissions pas en dire grand chose pour le moment, il s'agira tout simplement d'un mix entre le P67 et le H67 permettant de bénéficier de tous les avantages du premier en ayant accès à la partie graphique.
Tout cela devrait néanmoins prendre du temps, et l'on ne pourra que regretter qu'Intel n'ait pas de solution à proposer dès le lancement.
Second problème : l'accès des développeurs à QSV se fait actuellement par l'intermédiaire du Media SDK d'Intel. Une solution qui a l'avantage d'être simple... mais qui ne leur laisse pas un contrôle total et surtout, qui ne fonctionne que sous Windows. Les solutions libres sont ainsi pénalisées et ne devraient donc pas se pencher sur cette solution avec une conviction folle.
Néanmoins, il nous a été assuré que l'accès à QSV pourrait se faire via d'autres biais et de manière bien plus complète dans les mois qui viennent, afin de proposer justement des solutions à des outils tels que VLC ou le codec x264, un point que nous allons suivre avec la plus grande attention.
HDMI 1.4 & 3D, DP, décodage / encodage matériel... Intel ne fait pas dans le détail
Pour ce qui est du décodage des vidéo, Intel assure aussi un support complet des différents codecs avec de nombreux filtrages possibles (suppression du bruit, ajustement des couleurs, désentrelacement...), mais passe là encore par des fonctions fixes plutôt que par ses unités d'exécution, ce qui est, selon le fondeur, plus efficace et plus économie en terme de consommation.
La 3D est bien entendu de la partie, comme nous l'avions évoqué pendant l'IDF, via le support de l'HDMI 1.4. Le DisplayPort est toujours de la partie, tout comme l'HDMI, le DVI ou encore le VGA.
Restera donc un gros point à vérifier dans les mois à venir : la bonne tenue des pilotes. Les équipes du fondeur ne sont en effet pas connues pour assurer un suivi parfait que ce soit au niveau du rythme de mise à jour ou du support des différents jeu. On nous assure bien entendu que désormais, tout cela a changé, mais il faudra vérifier lors de nos tests si cela est le cas, et surtout, voir ce qu'il en est dans les mois qui viennent.
Les concurrents tels que NVIDIA ne s'y trompent d'ailleurs pas, car c'est sur ce point précis que se portent actuellement leurs attaques. Intel aura donc tout à prouver.
Sandy Bridge : H67, P67 et... l'overclocking
Comme pour la génération précédente, Intel a souhaité faire simple au niveau de son offre de chipset pour PC de bureau, et proposera majoritairement deux modèles : les H67 et P67. Ceux-ci seront bien entendu complétés par des versions B/Q pour des usages plus professionnels, mais nous ne nous attarderons pas sur ces derniers, destinés à des usages plus spécifiques.Deux nouveaux chipsets pour les PC de bureau grand public
Notez d'ailleurs que des versions d'entrée de gamme sont néanmoins prévues, pour accompagner le lancement des processeurs des gammes i3 et Pentium, dans les mois qui viennent.
Mais pour les modèles qui nous INtéressent aujourd'hui, les différences sont assez peu marquées. En effet, elle se situe surtout au niveau de la partie graphique. Le P67 est en effet capable de gérer les solutions multi-GPU via 16 lignes qu'il peut scinder en deux groupes de 8 lignes, ce qui est impossible pour le H67.
Celui-ci permet par contre de profiter pleinement de la partie graphique intégrée aux processeurs de la génération Sandy Bridge via deux sorties vidéo. Comme nous l'avons déjà évoqué, le DisplayPort 1.2 et l'HDMI 1.4 sont parfaitement supportés.
D'autres différences sont aussi de la partie, mais elles sont moins importantes : on notera le support du logiciel d'overclocking d'Intel qui a été amélioré pour l'occasion : Extreme Tuning Utilty (XTU).
Deux ports S-ATA 6 Gbps... seulement ?
Pour les avancées communes, on notera tout d'abord l'arrivée du S-ATA 6 Gbps via deux ports sur six, avec gestion possible du RAID. On regrettera par contre de ne pas avoir accès à plus de ports, comme chez AMD qui en gère jusqu'à six sur son SB850.
L'ensemble des lignes PCIe 2.0 passe aussi à une vitesse de 5 GT/s soit 500 Mo/s, alors que sur la génération précédente on était limité à 250 Mo/s sur celles qui n'étaient pas destinées à la partie graphique. Une bonne nouvelle pour la connexion de puces USB 3.0.
La liaison avec le processeur se fait par contre toujours par un lien DMI à 20 Gbps. Intel annonce d'ailleurs que le DMI 2 est d'ores et déjà supporté.
Passons maintenant à l'épineuse question de l'overclocking. En effet, le côté négatif du tout intégré comme l'a opéré Intel sur Sandy Bridge, est que toutes les fréquences sont liées à celle de base, qui est de 100 MHz. Résultat, celle-ci ne peut quasiment plus varier, et dépassera avec difficulté les 105 MHz.
D'aucuns pensaient que l'overclocking était donc... mort. Il faut dire que depuis l'arrivée de Turbo, l'utilité d'une telle pratique était déjà limitée pour l'utilisateur moyen, son processeur allant lui même chercher une fréquence supérieure, une pratique renforcée avec Sandy Bridge.
Overclocking : une pratique limitée par l'architecture... mais tout n'est pas perdu
Mais le fondeur semble avoir écouté les craintes des passionnés de la pratique et propose deux solutions. Tout d'abord, les modèles i5 2300 à 2600 sont moins limités que les versions de base de la génération précédente. Ils permettent ainsi de modifier la mémoire, le TDP et bénéficient d'un bonus de 4 bins au niveau de leur Turbo, lorsqu'ils sont utilisés avec un P67.
De son côté, le H67 se limitera à l'overclocking de la partie graphique. Une fois de plus, le futur Z68 devrait permettre de profiter du meilleur des deux mondes... mais plus tard. Il aura d'ailleurs un autre intérêt : le support du « SSD caching » via RST 10.5, on pourra alors se servir d'un SSD comme cache géant pour disque dur.
Le processeur peut ainsi offrir jusqu'à 400 MHz supplémentaires, quelque soit le nombre de coeurs actif. Cumulé à un léger gain sur la fréquence de base, on devrait atteindre des valeurs qui dépassent largement es 3 GHz.
Pour ceux qui voudraient aller encore plus loin, Intel proposera systématiquement des versions « K », 10 à 20 $ plus chères que les versions standard. Elles verront leur coefficient multiplicateur débloqué entièrement, celui-ci nous étant promis comme pouvant dépasser les 57 qui sont actuellement la règle. De quoi contenter les amateurs de refroidissement extrême, pour peu que Sandy Bridge supporte bien le fonctionnement sous froid.
Ces modèles seront aussi les seuls de la gamme pour PC de bureau à bénéficier d'une partie graphique HD 3000.
Quoi qu'il en soit, on peut effectivement constater qu'avec Sandy Bridge, l'overclocking tel qu'on le connait n'est plus, et qu'il faudra apprendre à le considérer autrement. Il n'est néanmoins pas impossible, ce qui est sans doute le principal et il faudra voir quels sont les records qui vont être atteints dans les mois qui viennent avant de pouvoir juger des capacités de ces processeurs à ce niveau.
Il faudra aussi voir la réaction des amateurs de records, et leurs capacités à se distinguer les uns des autres avec du matériel toujours un peu plus à la pointe, et des réglages au petit oignons. Les constructeurs de cartes mères auront ici, sans aucun doute, leur rôle à jouer.
Sandy Bridge : la gamme en détail, les tarifs
Finissons ce dossier par l'analyse de la gamme proposée de manière détaillée, et des tarifs pour le moment annoncés par Intel.Tout d'abord concernant les différentes gammes et des fonctionnalités qui sont présentes. Il faut savoir que tous les modèles disposent d'une partie graphique HD 2000, à l'exception des versions « K » qui ont droit à la version HD 3000. C'est ici l'inverse de la gamme mobile ou la HD 3000 est intégrée partout.
Le jeu des 7 erreurs ?
QSV et AVX pour tous... pour le reste, toujours le grand foutoir ?Un choix que l'on a du mal à cerner, puisqu'au niveau de la puce, les 12 unités sont sans aucun doute présentes et qui s'explique sans aucun doute par la volonté d'Intel de gagner du terrain au niveau des portables sur les GeForce et Radeon d'entrée de gamme, alors que dans le domaine des PC de bureau, cette volonté est moins marquée... dommage pour l'utilisateur.
Quick Sync Video est aussi toujours de la partie, ainsi qu'AVX.
La différence se fera donc sur trois points :
- Core i3 2000 : 3 Mo de cache, 4 threads
- Core i5 2000 : Jusqu'à 6 Mo de cache, 4 threads, Turbo 2.0
- Core i7 2000 : Jusqu'à 8 Mo de cache, 8 threads, Turbo 2.0
Du côté des TDP, comme nous l'avons évoqué, quatre choix seront disponibles au final : 35, 45, 65 ou 95 watts. la présence d'un S en fin de référence implique un TDP de 65 watts alors que les T seront limités à 35 ou 45 watts.
Un TDP qui pourra aller de 35 à 95 watts et un Turbo qui varie de 300 MHz à... 1 GHz !
Pour ce qui est du Turbo, sur les références normales, le gain sera de 300 ou 400 MHz. Avec les versions basse consommation, on pourra bien entendu monter bien plus haut puisqu'il est question de 800 à 1000 MHz.
Du côté des tarifs, enfin, Intel a décidé de glisser ses gammes vers le bas sur les modèles annoncés, et c'est plutôt une bonne chose. Ainsi, alors que l'on ne trouvait que des doubles coeurs ou presque en dessous des 200 $, on aura désormais droit à des modèles tels que les Core i5 2300 à 2500 qui remplacent les très inutiles Core i5 600.
Le tarif demandé pour avoir droit à 8 threads reste par contre élevé : 294 $ au minimum, 317 $ pour la version « k ». On attend franchement qu'Intel revoit ses prétentions à la baisse pour ces modèles. Il faudra d'ailleurs vérifier si la différence avec le 2500k est aussi marquée en terme de performances.
Quelques glissements appréciables de la grille tarifaire, mais pour les 8 threads...
En dessous de 150 $, par contre, on sera toujours limité à deux coeurs avec Hyper-Threading, ce qui devrait néanmoins suffire à mettre à mal les modèles à trois et quatre coeurs d'AMD. Quand à l'offre sous la barre des 100 $ elle n'a pas encore été dévoilée, comme les tarifs des modèles basse consommation.
Si Intel semble donc avoir pris quelques bonnes résolutions (présence systématique de QSV et AVX, disparition des modèles double coeur à 200 $...), les choses ne sont pas encore parfaite et des ajustements seront sans doute nécessaire dans les mois à venir, et en fonction des performances des solutions d'AMD.
Reste maintenant à voir ce que tout cela vaut dans la pratique, ce qui sera l'objet de bien d'autres dossiers.