Vista : l'histoire de la remise à zéro (1/2)

Bill gates jeuneCeux qui pensent encore que Vista est une simple évolution de Windows XP devraient réellement commencer à revoir leur copie. Sorti des traditionnels commentaires « C’est Windows XP avec une nouvelle interface plus lente », il suffit la plupart du temps de se rendre sur le site de Microsoft pour trouver une montagne d’informations. Et ceux qui creusent finissent par trouver une foule de données. On se rend alors assez vite compte que d’un élément à un autre, Vista n’a rien d’une mise à jour.

Pour autant le système a eu une genèse plus que douloureuse, et a marqué une étape très difficile pour Microsoft puisque la société s’est retrouvée au bord de la guerre civile sur des questions de premier ordre. Ce que l’on appelle aujourd’hui le « Longhorn Reset » n’aura été que le signe extérieur d’un bouleversement plus profond au sein de la firme, dont l’un des résultats aujourd’hui est la grande réforme de la société suivant trois branches principales.

Si l’on doit associer un seul nom à Vista, ce sera définitivement celui de Jim Allchin, l’une des têtes pensantes de Microsoft. Employé par le géant depuis 1990, Allchin a pratiquement toujours été rattaché à la plateforme Windows et est connu pour ne pas avoir cru en Windows XP. Il se définit lui-même comme habité constamment par certains petits démons qui lui montrent depuis des années que la plateforme Windows fonce dans un mur, car sa conception et sa philosophie sont en décalage avec son temps.

Lorsque Bill Gates a commencé à parler du successeur de Windows XP, le projet était dans sa tête d’une limpidité totale. L’architecte en chef de Microsoft souhaitait en effet rebâtir le système depuis le début, en intégrant l’ensemble des nouveautés auxquelles il avait pensé, notamment WinFS. C’était un projet complexe, mais attrayant, et Gates pensait dans tous les cas à une véritable coupure technologique. Cette vision des choses s’est avérée fatale pour le projet.

Windows est un système monolithique, une vaste colonne de fonctions et d’éléments inextricablement liés entre eux. Certains composants sont optionnels et gravitent autour de la colonne en attendant d’y être éventuellement rattachés, mais la quasi-totalité du système est solidaire. Dans cette philosophie de développement, chaque développeur écrit sa portion de code, avant de tout réunir dans une version que l’on nomme « build ».

Seulement voilà, l’ampleur du projet était telle que ce mode de développement devenait catastrophiquement long, et à moins de pouvoir y consacrer un temps si long qu’il en devenait ridicule, il fallait revoir le fonctionnement du cycle de développement, c’est-à-dire…tout. C’est à peu près le message que Jim Allchin est venu annoncer à Bill Gates un jour de juillet 2004, préfigurant le « Reset » qui allait arriver.

Bill Gates a au départ refusé, occupant un poste dont les fonctions sont assez paradoxales au final : en tant qu’architecte en chef, il est censé permettre l’innovation sous toutes ses formes, mais en restant celui qui a le plus les pieds sur terre pour éviter les dérapages. Allchin a insisté en expliquant que le projet était si complexe que les développeurs n’arriveraient jamais à le faire fonctionner correctement, surtout dans les temps impartis. Gates a alors octroyé une rallonge de temps aux développeurs pour continuer à avancer dans la vision initiale.

Jim Allchin en est ressorti quelque peu frustré. L’homme a en effet consacré les quinze dernières années de sa vie à la plateforme Windows, sans pour autant réussir à passer le message sur ses craintes et ses doutes quant au futur de celle-ci. D’un autre côté, Vista marque la fin de la carrière d’Allchin puisqu’il prendra sa retraite une fois le système dans les étalages. Allait-il garder ce qu’il avait à dire dans l’ombre ? Et bien non, si Vista devait être son chant du cygne, alors il fallait qu’il puisse en ressortir fier. Le chemin allait être bien long.

Les évènements qui ont suivi ont donné raison à notre bonhomme. Tandis que d’un côté la colère des développeurs augmentait car le projet ne se présentait pas du tout sous une bonne lumière, la concurrence a commencé à bouger et à innover tandis que le géant de Redmond rayonnait d’une sensation de se reposer sur ses lauriers. On trouve trois artisans d’un début de déclin de Microsoft sur une multitude de fronts : Google, Apple et Linux (et plus globalement le monde de l’open source).

Google en particulier allait se révéler un adversaire redoutable, ayant disposé des pions solides ne demandant plus qu’à être réunis sous une même bannière, ce qui pourrait bien arriver bientôt. La société peut créer librement n’importe quel logiciel, le lancer sur Internet sous forme de version Beta et profiter ainsi de sa brillante aura de société jeune et branchée, et surtout proche de ses utilisateurs. Une manière de faire totalement impossible avec un système comme Windows.

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