Une panne qui vaut plus de 30 millions d'euros
Stéphane Richard a tout d'abord résumé les principaux points du dernier bilan financier d'Orange durant près d'une heure. Il a ensuite fait de l'auto-satisfaction sur les abonnements mobiles en France (en progression) et à l'étranger, notamment en Espagne et en Afrique. Il a surtout répondu à diverses questions posées par nos confrères ou par nous-mêmes. En voici le bilan :
Selon le PDG d'Orange, les estimations provisoires quant au coût pour l'opérateur de la fameuse panne nationale du vendredi 6 juillet seraient « d'une trentaine de millions d'euros » environ. Stéphane Richard a cependant précisé que cette somme n'incluait pas divers coûts indirects. La facture devrait donc être plus salée encore pour l'opérateur historique.
L'accord d'itinérance très juteux avec Free Mobile
Sans le confirmer de manière directe, Stéphane Richard a laissé entendre que l'accord d'itinérance avec Free pourrait lui rapporter environ 500 millions d'euros, rien qu'en 2012. Une somme très importante, qui devrait diminuer avec le temps au fur et à mesure que Free Mobile comptera de plus en plus d'antennes.
Si cette somme venait à être confirmée officiellement, cela prouverait non seulement le succès de Free Mobile, mais aussi la très forte consommation des abonnés de Free. Selon Stéphane Beyazian, de la société d'investissement Raymond James Equities, interrogé par La Tribune, « l'accord d'itinérance conclu avec Free compense 100 % de la pression sur l'ARPU au deuxième trimestre ».
Vers la fin des clients prépayés ?
Comme nous l'avons souligné dans notre article sur le dernier bilan d'Orange, les pertes de clients prépayés sur le deuxième trimestre sont encore plus importantes que lors du premier trimestre. Nous avons directement posé la question aux cadres d'Orange, qui nous ont répondu qu'historiquement, les clients prépayés se tournent vers les forfaits (post-payés). Toutefois, la tendance s'est particulièrement accélérée ces derniers mois, principalement du fait des forfaits sans engagement, disponibles à tout petit prix depuis le début de l'année.
Orange estime qu'il restera toujours un marché pour les clients en prépayé. Il est certain que ce marché diminuera fortement dans les années à venir. Aujourd'hui, 72,8 % des clients d'Orange disposent d'un forfait. À ce rythme, 80 % des clients d'Orange auront un forfait d'ici ces prochains trimestres.
Pas d'acquisitions en Asie ou en Amérique Latine
Stéphane Richard a été très clair sur le sujet : investir l'Asie est à ce jour très complexe, pour ne pas dire impossible. Le marché chinois est cloisonné et occupé exclusivement par des opérateurs nationaux. Le marché indien, l'autre territoire important dans la région en nombre d'abonnés, compte de très nombreux opérateurs locaux et le budget des Indiens reste encore très faible. Il ne faut donc pas s'attendre à des acquisitions en Asie. La logique est assez similaire pour l'Amérique Latine.
Globalement, Orange préfère suivre une certaine logique de concentration géographique. Pour le moment, l'opérateur est très bien implanté en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient. S'il devait y avoir des acquisitions, c'est donc dans ces territoires que l'opérateur investira. Orange pourrait d'ailleurs mettre la main sur l'opérateur espagnol Yoigo. Cette information n'a cependant pas été confirmée par l'opérateur, qui dit simplement s'intéresser au sujet.
Enfin, pour rappel, Free, SFR et Bouygues Télécom ne publieront leurs résultats (et donc leur niveau de recrutement d'abonnés mobiles et fixes) que fin août.