Google Shopping : machine à cash, machine à casse

L’Eldorado ! « Grâce à Google Shopping, les internautes peuvent trouver plus facilement les produits qu'ils souhaitent acheter en ligne. En tant que marchand, vous pouvez soumettre vos produits sur Google Shopping afin que vos clients potentiels puissent les trouver plus rapidement et facilement ». C’est en ces quelques mots fleuris que Google veut séduire les commerçants pour les persuader de soumettre la liste de leurs produits dans ce service en ligne. Mais ce service de référencement de produit prendra dès cet automne un nouveau virage, Google ayant décidé d'adopter un référencement payant. 

L’avantage de Google Shopping ? Quand l’utilisateur tapote le nom de cette dernière chaîne Hi-fi PanaSony, les références de ce PC portable ToshiDell ou de ce chic vibromasseur pour voûte plantaire, le moteur affiche gratuitement les liens Google Shopping accompagnés d’une photo dès la première page des résultats. En plus des liens Adwords, payants.

Pour le commerçant en ligne, c’est-tout-bénef, d’après Google - : « Vous êtes donc susceptible de bénéficier de visites et de ventes supplémentaires ». Une belle affaire qui peut surtout profiter à Google. En pleine possession des petits secrets de ses algorithmes, Google devient maître de ce qui s’affiche sur la rétine du consommateur en mal d’achat. Dans le même temps, le moteur s’assure de juteuses retombées publicitaires tout en amoindrissant les perturbations concurrentielles (voir notre interview du fondateur Twenga) En position de quasi-monopole sur le terrain de la recherche, Shopping profite d'une mise en avant que n'ont pas les concurrents (comme Prix du Net, comparateur de PC INpact).

Prochainement, le modèle d’affaires va muscler ses retombées puisque Google va adopter d’ici cet automne un modèle Pay-to-Play, comme le résume Search Engine Land.

google shopping

En clair ? Les commerçants qui payeront seront en bonne place dans les résultats des listes de produits. Ces résultats seront donc mixtes avec des contenus payés et d’autres gratuits. En d’autres termes, le moteur de produit ne va pas seulement référencer ce qu’on lui a soumis et trier selon la pertinence sémantique ou technique. Il va surréférencer les produits payés et sous référencer ceux des pingres.

Évidemment, ces choses-là sont dites autrement en langage marketeux. Le blog dédié au Commerce chez Google : « Nous croyons qu’avoir une relation commerciale avec les commerçants encouragera ceux-ci à conserver des informations produits bien à jour. Des données de haute qualité - qu'il s'agisse des prix précis, les dernières offres ou la disponibilité des produits - devraient signifier de meilleurs résultats commerciaux pour les utilisateurs, ce qui devrait créer du trafic de qualité supérieure pour les commerçants ». Emballez, c’est pesé !

Pour inciter les cybermarchands à s’engouffrer dans ce nouveau système payant, Google offre d’ores et déjà moult bonus et 100 dollars de crédit AdWords. Le moteur ajoute d’ailleurs une autre louchée avec la création prochaine des Google Trusted Stores, label pour récompenser et donc fidéliser les boutiques acceptant de participer à un programme maison, sous conditions (commentaires des acheteurs, etc.).

Ce n'est pas tout. Google va également repenser la mise en avant de ces annonces :

google shopping 
Descriptif par Search Engine Land

Dans un encadré dédié, à droite, on trouvera en outre les caractéristiques du produit, accompagnées le cas échéant des tests effectués ici et là et des avis. Histoire de désinciter les utilisateurs à se perdre sous d'autres enseignes.

google shopping

Sameer Samat, vice-président Product Management, Google Shopping exulte : « Nous sommes ravis de construire de ravissantes expériences shopping pour les consommateurs, en étroite collaboration avec les marchands. Google Shopping va renforcer la concurrence effective des entreprises de toutes tailles. Et cela aidera les consommateurs à transformer leurs intentions en actions éclairs (ndrl : achat). Ces changements d'aujourd'hui sont la première étape vers la fourniture d’une technologie, d’outils et de trafic pour aider à alimenter l'écosystème de détail. » Un bel écosystème qui renforcera surtout la concurrence de ceux qui auront payé. Et un somptueux écosystème où trône dans chaque recoin le logo Google, sous la douce mélodie de ses caisses enregistreuses.

Un mélange des genres, un mélange dérange

Pour le site Abondance, qui suit l’actualité du référencement, « il s'agit là d'un mélange des genres qui ne satisfera pas obligatoirement le consommateur, puisque les résultats de Google Shopping ne se baseront plus, désormais, sur la seule pertinence "neutre" des offres proposées et un risque de confusion important entre "payant" et "gratuit" sera ainsi introduit... La boîte de Pandore pourrait ainsi être ouverte et appliquée à d'autres outils de Google. Et pourquoi pas à son moteur de recherche, ce qui serait bien sûr une catastrophe si on pouvait acheter aux enchères son placement dans les résultats naturels du moteur. Difficile de l'imaginer, mais sait-on jamais ? »

Difficile ? Pas tant que cela. Le Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique planche actuellement sur ces questions pour le ministère de la Culture. Il se demande s’il est possible de suréférencer les offres licites, en collaboration avec la Hadopi, voire si on peut obliger les moteurs à rémunérer les ayants droit pour le référencement de leurs œuvres. L’eldorado, qu’on vous dit !

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