Des parlementaires américains viennent de déposer une proposition de loi interdisant aux employeurs d’ordonner ou de contraindre aux candidats à l’embauche ou à leurs employés de divulguer un mot de passe relatif à n’importe quel service en ligne.
En mars dernier, le sénateur du Connecticut Richard Blumenthal s’était alarmé des pratiques de certains employeurs, qui demandaient à des candidats de divulguer leur mot de passe Facebook, comme le relevait le New York Times. Si la personne se soumettait, l’entreprise pouvait alors accéder aux diverses informations contenues sur le profil de l’utilisateur du réseau social, ce qui lui permettait d'apprécier différemment sa candidature. 
Le PPA proscrit ainsi les pratiques originalement mises en cause par l'élu, et définit très largement le cadre de cette interdiction. Même si la proposition de loi fait référence aux « ordinateurs protégés », le sénateur Blumenthal assure que ce texte concerne en réalité tous les serveurs en ligne, ce qui a d’importantes implications. Cela signifie en effet que ce ne seront pas seulement les machines qui seront protégées en tant que telles, mais l’ensemble des services présents sur Internet. Autrement dit, cela comprend une gamme de produits bien plus large que la seule sphère des réseaux sociaux : webmail, hébergement de fichiers, jeux en réseau...
L’association américaine pour les libertés civiles a considéré que le texte allait globalement dans le bon sens, mais a regretté qu'il pose certaines exceptions. C'est par exemple le cas des « employés gouvernementaux ou des personnes travaillant avec des enfants de moins de 13 ans », qui ne seront pas protégées par le PPA. L'association a également déploré la limitation du texte, qui ne concerne pas les étudiants, une population pourtant touchée par le même phénomène ayant conduit à la proposition de loi.