Jean-Bernard Lévy : son parcours, ses positions

Qui est Jean-Bernard Lévy ? L’actuel PDG du groupe Vivendi, qui devrait congédier Frank Esser, l’actuel dirigeant de SFR (sa filiale), pour en prendre la place et mieux contrer Free Mobile, est en effet peu connu du grand public. Penchons-nous un moment sur sa biographie ainsi que sur ses différentes positions sur le secteur des télécoms et ailleurs.

Jean-Bernard Lévy Vivendi SFR Wikipedia
Source : Wikipédia.

Un ancien de France Télécom

Né le 18 mars 1955 à Suresnes (92), Jean-Bernard Lévy a étudié à l’École Polytechnique mais aussi à Télécom ParisTech. Il a débuté sa carrière au sein de France Télécom à la fin des années 1970, avant de devenir dans les années 1980 conseiller technique et consultant auprès de Gérard Longuet, actuel ministre de la Défense et des Anciens combattants et secrétaire d'État chargé des Postes et Télécommunications à l’époque.

« Après un passage chez Matra Marconi Espace en tant que Directeur Général chargé des satellites de communication, il retrouve Gérard Longuet comme chef du personnel de son ministère et est nommé Président Directeur Général de Matra Communication en 1995 » rappelle Jean-Bernard Lévy sur son blog.

Enfin, avant d’intégrer Vivendi en 2002 en tant que Directeur Général pour en devenir le président du directoire en 2005, Lévy a tout d’abord travaillé quelques années chez Oddo et Cie, une société financière spécialisée dans la gestion de capital. Le nom de cette société parvient parfois aux oreilles du grand public sur ses prévisions et estimations au sujet de divers secteurs, et notamment télécoms.

Lévy, le DPI et Riguidel

Passons désormais à notre époque. Outre son poste du président du directoire de Vivendi depuis 7 ans, Jean-Bernard Lévy est aussi le président de l’Institut Mines-Télécom. Il est aussi administrateur d’EBG, l’Electronic Business Group, association rassemblant les acteurs de l'internet, du marketing et du e-commerce. L’EBG est actuellement présidée par Stéphane Richard, le PDG de France Télécom Orange.

Il est intéressant de noter que Lévy a été placé à la tête de l’Institut Mines-Télécom par Nicolas Sarkozy suite à un décret. Or en 2010, nous apprenions que ce même Institut avait demandé un brevet sur le DPI à Michel Riguidel (ex-ParisTech), Philippe Laurier et Laurent Ladouari, ex-conseiller de Christine Albanel lors des prémices d’Hadopi.

Une certaine notion de la neutralité du Net

À sa position sur le DPI se rajoute celle sur la neutralité du Net. « L’Europe doit encourager la différenciation en matière de gestion du trafic pour promouvoir l’innovation et les nouveaux services, et répondre à la demande de niveaux de qualité différents. Pour permettre l’émergence d’un large choix d’offres innovantes, il faut des modèles économiques pérennes qui concilient les services « best effort » et ces nouveaux services » estimait-il l’an passé dans un communiqué commun rédigé avec le patron de Deutsche Telekom et celui d’Alcatel-Lucent.

Hadopi, mon amour

Jean-Bernard Lévy est aussi pro-Hadopi, l'occasion de rappeler que Vivendi est propriétaire d'Universal Music, sa filiale. Dans le passé, SFR a été l'un des FAI les plus conciliants avec l’Hadopi à ses débuts, identifiant notamment gratuitement les IP sans contrepartie, au contraire des autres FAI. Depuis lors, le FAI a changé de posture et refuse d'identifier les IP gratuitement pour la Rue de Texel.

Free Mobile, mon cauchemar

Enfin, on se rappellera de toutes les manœuvres de Vivendi afin d’empêcher coûte que coûte que Free Mobile dispose d’une quatrième licence mobile. Dès 2007, Lévy avait ainsi menacé d’attaquer en justice l’ARCEP sur les conditions d’octroi de la licence 3G. Deux ans plus tard, après l’attribution de la licence, SFR, en compagnie de Bouygues Télécom, n’a pas hésité à attaquer devant le Conseil d’État afin d’annuler cette attribution. Une procédure finalement rejetée par la haute juridiction administrative il y a deux ans.

Entre temps, de très nombreuses attaques de la part des dirigeants de Vivendi et SFR, dont Jean-Bernard Lévy lui-même, ont fusé au sujet de Free Mobile. Ce dernier a ainsi été accusé d’exploiter uniquement du matériel chinois au dépend d’Alcatel. Rajoutons que selon Lévy, l’arrivée de Free Mobile était inutile et inéquitable. En effet, selon Jean-Bernard Lévy en 2009, « la guerre des prix existe déjà en France et les Français bénéficient déjà de prix parmi les plus bas d'Europe ».

Rappelons pour finir que Vivendi est la maison-mère de très nombreuses sociétés d’envergure mondiale. Cela permet ainsi à Jean-Bernard Lévy de présider les conseils de surveillance d’Activision Blizzard, Canal+ France et de l’opérateur brésilien GVT, ainsi que d’occuper le poste de vice-président du conseil de surveillance de Maroc Telecom, du Groupe Canal+. Lévy siège de surcroît aux conseils d’administration d’Universal Music, de SFR, de Vinci, et même de l’Institut Pasteur et de la Société Générale.

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