Le japonais Hitachi Kokusai Electric a révélé son dernier né de la reconnaissance faciale. Un dispositif biométrique capable selon le Dailymail de capturer une photo et de l’identifier immédiatement. Selon les affirmations de son concepteur, ce système peut en effet exploiter dans la seconde une base de 36 millions d’autres photos afin d’identifier par comparaison une personne passée sous l’œil de sa caméra. Les visages doivent être « flashés » selon un certain angle de vue avec des images d’au moins 40 pixels x 40 pixels. Ceci fait, Big Brother enregistre la photo puis procède à son traitement.
Son concepteur entrevoit des applications dans les gares, centrales nucléaires, grands magasins et autres lieux sensibles quand se fait sentir par exemple la pression terroriste… On vante aussi son utilité pour retrouver des enfants perdus lors d’une manifestation de masse (concert, etc.). Le système fonctionne également avec des photos capturées en ligne, par exemple via des profils Facebook, des captures de téléphones portables etc. L’entreprise envisage de commercialiser son outil d’identification dès la prochaine année fiscale.
On rappellera que durant les débats sur l’usurpation d’identité, la question de la reconnaissance faciale avait été évoquée. Le député rapporteur du texte voulait, avec la bénédiction du gouvernement, permettre l’exploration de la base centralisée à partir d’une photo d’identité, dans le cadre de réquisition judiciaire.
Un amendement du député Serge Blisko avait tenté de combattre cette possibilité d’identification prévue à l’article 5. En vain : Claude Guéant se dira défavorable à cet amendement de suppression car « premièrement, la reconnaissance faciale, qui n’apporte pas, à l’heure actuelle, toutes les garanties de fiabilité nécessaires, est une technologie qui évolue très rapidement : on peut donc penser que, très bientôt, elle sera aussi fiable que la reconnaissance digitale ». Ensuite, « je veux redire à M. Blisko que les craintes qu’il a exprimées correspondent à des hypothèses de réquisition judiciaire. Or je pense que personne, sur ces bancs, n’est opposé à ce que la justice utilise tous les moyens pour faire triompher la vérité » (l'échange dans les comptes rendus parlementaires).
Ce couplage identification et reconnaissance du visage fut cependant abandonné en cours de débat. De toute façon, l’article 5 fut par la suite censuré par le Conseil constitutionnel. Il reste que la poussée législative en faveur d’un tel dispositif est détonante quand on la rapproche avec la loi interdisant de se couvrir le visage…