UltraViolet : la preuve qu'il reste encore du travail
Et c'est justement sur la base de ces trois points qu'est née UltraViolet il y a plus de trois ans, sous la direction du Digital Entertainment Content Ecosystem (DECE), un consortium réunissant de très nombreux acteurs de ce marché aux intérêts communs. Une solution de protection des contenus qui se veut unique pour les ayants droit, pouvant fonctionner avec différentes plateformes, mais proposant aussi un accès multi-écrans, avec peu de limitations et une possibilité nouvelle : celle de partager les droits d'accès avec un d'autres utilisateurs.
UltraViolet : l'ultime essai d'une industrie qui mise encore tout sur les DRM
Dans la pratique, comment cela se passe ? En France, on aura un air de déjà vu puisque le système ne fonctionne qu'avec une seule plateforme : Flixster. Attention, ce n'est ici qu'un début puisque le système est prévu pour être capable d'en gérer plusieurs. Il en est de même pour les studios participants.
En France on trouve déjà plusieurs films de la Warner exploitant UltraViolet : Pacific Rim, Elysium, Les Schoumpfs 2, Conjuring, etc. Universal a aussi rejoint le programme il y a peu avec Kick-Ass 2 ou Moi, moche et méchant 2 par exemple. Un portail dédié est cette fois mis en place avec une procédure spécifique qui rajoutera une étape par rapport aux exemples précédents comme on peut le voir par ici. Aucun des deux ne propose encore de transformer votre vidéothèque physique en codes à utiliser en ligne, contrairement à ce qui est déjà pratiqué aux USA avec Walmart et Vudu par exemple. Il sera intéressant de voir si, cette année, une telle pratique traverse nos frontières.
Pour en profiter, il faudra donc disposer de deux comptes : un pour UltraViolet, un second pour Flixster. Les deux devront être liés afin de pouvoir communiquer. Si vous avez déjà un compte Flixster, celui-ci pourra bien entendu être réutilisé. Si vous en créez un, la mise en place unifiée vous sera proposée dès le départ :
L'inscription Flixster propose directement la création d'un compte UltraViolet
UltraViolet : le DRM qui propose le partage avec cinq utilisateurs (mais pas plus)
Premier regret : le site de gestion d'UltraViolet My UVVU n'existe pas en français. Autant dire qu'avec le besoin de disposer de deux comptes, cela va restreindre franchement la compréhension de l'utilisateur moyen. Mais c'est ce compte qui va vous ouvrir certaines possibilités. Parmi elle, l'accès au code UltraViolet qui permet de se connecter sur un lecteur compatible. Pour le moment, c'est un programme bêta et de tels lecteurs n'existent pas encore, mais on imagine assez aisément ceux-ci se démocratiser rapidement, sans parler des produits tels que les consoles de nouvelle générations qui pourraient assez facilement proposer une application spécifique.
C'est aussi via votre compte UltraViolet que vous pourrez ajouter des utilisateurs avec qui vous pourrez partager votre catalogue. Au total, ils pourront être jusqu'à cinq et peuvent disposer de différents niveaux de droits : basiques, standards ou complet. Ils pourront ainsi gérer ou non les autres utilisateurs, la bibliothèque de films, les lecteurs, etc. Un système de contrôle parental peut aussi être activé afin de bloquer l'affichage de certains contenus. Oui, UltraViolet est déjà prêt pour la gestion des films pornographiques et autres contenus explicites.
Autant dire qu'au final, cela n'aura rien de simple. Lors de nos essais nous avons en effet dû nous y reprendre à plusieurs fois afin de correctement apprendre à gérer les différents comptes et les liens entre les utilisateurs afin de partager un film par exemple. Si au final cela était parfaitement fonctionnel, il est clair qu'un système moins lourd aurait sans doute ouvert cette possibilité à bien plus d'utilisateurs alors que dans le cas présent, beaucoup devraient se retrouver face à un mur infranchissable en attendant que l'expert en informatique de la famille ne vienne leur donner un cours dédié.
Les DRM, même complexes, ne freinent pas le piratage... mais dégoutent l'utilisateur
Car si au final, l'évolution de la gestion des copies digitales va dans le bon sens, et que l'initiative UltraViolet tente d'éviter les solutions ratées du niveau de M6 Vidéo Box, on ne peut que rejoindre ceux qui prônent tout simplement la fin de ces DRM qui ne font que gêner l'utilisateur, qui a acheté une œuvre, et se voit mettre des tas de bâtons dans les roues au moment d'en profiter... contrairement à celui qui s'est contenté de la pirater.
Car si le but des DRM était d'endiguer le piratage, le résultat de ces cinq dernières années prouve que cela est complètement raté. Et ce n'est pas l'existence de la Hadopi ou du label Offre Légale.fr qui va y changer quoi que ce soit. On se demande d'ailleurs s'il n'aurait finalement pas été bien plus efficace de prendre tout l'argent dépensé dans ces diverses solutions afin de l'injecter dans le développement d'une offre légale véritablement plus intéressante.
Playforsure : la bonne époque des lecteurs certifiés par Microsoft
Elle aurait sans doute été plus convaincante pour ce qui est de décider les utilisateurs de se détourner du piratage au profit de l'offre payante comme a réussi à le faire avec douleur le monde de la musique qui a finalement décidé de se débarasser des DRM il y a maintenant près de cinq ans, et qui paie encore aujourd'hui le prix des mauvaises habitudes prises du temps où l'écoute d'un fichier musical protégé pouvait demander d'avoir un Master en informatique appliquée.
Car comme Amazon qui cherche à éliminer la moindre seconde qui sépare la pulsion d'achat de la finalisation de l'acte d'achat, les ayants droit devraient chercher à faciliter l'accès à leur catalogue et la création d'offres commerciales innovantes permettant de le mettre en valeur. Force est de constater qu'à l'approche de 2014, que l'on parle de vidéo à la demande, de vidéo à la demande par abonnement, d'achat physique ou de copie « digitale », ce n'est pas le cas. Il faudra sans doute attendre qu'un Netflix ou un autre acteur viennent bousculer les habitudes pour que les consommateurs français puissent enfin trouver leur bonheur, sans doute au détriment de ceux qui n'ont pas su trouver les bonnes réponses aux seules questions auxquelles ils avaient à répondre pendant les années où la révolution du numérique bouleversait leurs petites habitudes.
La copie digitale : fausse bonne idée
On passera par l'abus de l'utilisation du terme « Digital » en français pour se concentrer sur ce qu'il cache. Pour faire simple, il s'agit d'une version numérique du film qui est mise à votre disposition lorsque vous achetez un DVD ou un Blu-ray, que vous pouvez télécharger et utiliser comme bon vous semble... ou presque.
La « copie digitale » : on cherche à annuler les problèmes, ils s'additionnent
Car comme nous avons pu le voir au fil des années, tout n'est pas si rose, folie des DRM oblige. Afin d'éviter un piratage qui s'est de toute façon développée sur le terrain d'une offre légale bancale, la version numérique mise à disposition par les ayants droits a toujours été plus ou moins limitée.
Elle s'est ainsi souvent avérée inutile pour le consommateur qui pouvait avoir toute raison de croire que l'on se moquait de lui avec cette copie proposée uniquement dans des éditions spécifiques, et plus chères. En effet, la copie digitale était généralement la partie d'un pack comprenant un DVD et un Blu-ray, permettant la lecture sur différents supports contre quelques euros de plus.
Cinq ans après un premier essai, le bilan est encore plus mauvais qu'à l'époque
La Warner est sans doute la société qui a été la plus active sur ce terrain en France depuis tout ce temps, sans parler de ses différentes tentatives comme la location de films via Facebook. C'est en effet quasiment la seule à avoir proposé une solution, qui a largement évolué au fil des années, pour devenir plus ou moins permissive au gré des modes. Mais surtout, cela s'est fait sans quasiment aucune continuité. Nous avions en effet effectué un premier essai début 2009 avec The Dark Knight et nous avions été relativement déçus.
Si jamais aujourd'hui nous voulions profiter de cette copie digitale, ce serait quasiment impossible. Le téléchargement proposé ne peut être effectué que pendant une courte période et de toute façon, le site n'existe plus. Si le code était à l'époque valable jusqu'en décembre 2014, il aurait donc été inutilisable si nous ne l'avions pas déjà exploité. En fait, nous aurions dû garder le fichier qui n'était alors lisible que dans Windows Media Player pour tenter d'en profiter désormais sous Windows 8.1. Bref, au bout du compte, une galette maltraitée aura plus de chance d'être encore lisible.
Plus récemment, nous avions acheté un Blu-ray de Projet X – film le plus piraté de 2012 – qui, en plus de disposer d'une version longue non censurée, offrait la possibilité de récupérer une copie digitale exploitant la technologie de DivX. Ici, les choses étaient un peu plus simples et passaient par le nouveau portail de l'époque, MyWarner, toujours disponible (mais pour combien de temps ?). Le fichier n'était pas du niveau d'un Blu-ray mais était de plutôt bonne qualité. Problème, il nécessitait DivX Player ou un lecteur physique compatible DivX. C'était néanmoins moins contraignant que notre premier essai, d'autant plus que les adeptes de Windows Media Player pouvaient privilégier ce format.
Un point drôle à noter : ce code n'était pas valable plusieurs années contrairement à celui du film précédent, mais expirait le 18 janvier 2013, l'achat ayant eu lieu pendant l'été 2012. L'autre élément intéressant est que si le film apparaît toujours dans notre compte, le message qui suit une tentative de téléchargement est assez clair :
En gros : merci d'avoir payé et d'avoir testé notre solution, mais pour ce qui est d'en profiter pleinement, vous repasserez. Autant dire que là encore, nous aurions dû jouer les archivistes pour avoir accès à une copie numérique. On imagine le résultat si Steam faisait de même avec ses jeux. Pire : le site nous propose de nous abonner à un service... fermé !
L'autre problème de l'époque était l'impossibilité de visionner le film sur un appareil mobile tel qu'une tablette ou un smartphone. Un comble en 2012 ou en 2013.
Flixster : la Warner mise enfin sur le multi-plateformes, mais fait encore des erreurs
La Warner ne semble néanmoins pas avoir lâché l'affaire et à plus récemment lancé une nouvelle solution qui se base sur un service maison : Flixster. Contrairement à ce qui se passe outre-Atlantique où l'ensemble est assez complet, chez nous celui-ci ne sert qu'à une chose : permettre aux clients de la Warner de taper leur code et de disposer d'une solution de lecture multi-plateformes. La promesse est belle mais les détails encore et toujours assez regrettables à analyser.
Dans le cas du Blu-ray de Gatsby le magnifique, que nous avons récemment acheté, il nous est ainsi précisé que l'on peut regarder ce film sur ordinateur, tablette ou smartphone. Une évolution donc par rapport à la génération précédente. La durée de validité du code ? Il expire en septembre 2015. La plateforme existera-t-elle encore à ce moment-là ? Mystère et boule de gomme. En lisant les petites lignes, on apprend aussi que l'offre « ne contient pas de fichiers iTunes mais est compatible avec iPhone, iPad, iPod Touch et la plupart des appareils Apple et Android ». De quoi faire plaisir aux adeptes de BlackBerry et Windows Phone qui seront mis de côté une fois de plus.
Comme toujours on nous précise que « l'utilisateur doit résider en France et avoir plus de 18 ans ». Eh oui, les mineurs sont privés du droit de vote, et de copie digitale. Concernant la qualité du fichier fourni, on apprend juste qu'il est de « définition standard 2D. Bonus non inclus. »
Dans la pratique, c'est un peu la même chose que précédemment, mais sans l'obligation de disposer d'un lecteur spécifique sur la machine. Une application Android et iOS est proposée pour Flixster (à ne pas confondre avec celle du service US) et une fois votre compte créé vous devrez taper votre code. Vous pourrez alors télécharger le film pour une lecture hors ligne ou le lire en streaming. La qualité proposée ne dépendra par contre pas de votre choix mais de votre appareil (smartphone, tablette, etc.).
Sur ordinateur, tout se passera dans le navigateur ou une application dédiée via la technologie Adobe Air. Ne pensez pas que cela fonctionnera pour autant sous Linux, ce n'est pas le cas, puisque seule une image noire s'affiche plutôt que le film espéré. Dommage.
Le logo UltraViolet apparaît alors que le film n'est pas indiqué comme tel sur sa jaquette
On appréciera aussi que la technologie Air Play d'Apple puisse être utilisée depuis un appareil sous iOS, mais malheureusement uniquement en mode miroir. Il n'existe aussi aucune limite concernant le nombre d'appareils connectés ou de lectures possibles, ce qui est un point intéressant. Bref, il y a du mieux, mais ce n'est pas encore parfait car l'on constate deux manques :
- Que se passe-t-il si je veux qu'un membre de ma famille ait accès au film acheté ?
- Pourquoi est-ce que seuls les films de la Warner sont concernés ?
Le cas d'une (malheureuse) tentative isolée : M6 Vidéo Box
Ces deux points trouvent une réponse, mais avant d'aller plus loin, attardons nous sur le second. En effet, la Warner n'est pas la seule à proposer une telle alternative. C'est aussi depuis peu le cas de M6 Vidéo via M6 Vidéo Box. Une solution affichée sur la boîte à grands renforts de logos iTunes et Play Store, mais ne vous y trompez pas, cela ne vous donne pas le droit à un téléchargement sur l'une ou l'autre de ces boutiques. En réalité, c'est une application que vous devrez télécharger par ici (Android) ou par là (iOS).
M6 Vidéo Box sur iPad et son formulaire d'inscription, ouvrant des droits supplémentaires
Une fois de plus, un code sera à y entrer. Vous pourrez choisir de créer un compte ou non, mais contrairement à ce qui était proposé par la solution Flixster utilisée par la Warner, les limitations sont nombreuses, la date de validité étant cette fois le 31 mai 2014 dans le cas du film Insaisissables. En effet, les conditions indiquées sont les suivantes : « 1 seul téléchargement sur la période. Ou bien, enregistrement sur votre compte sur cette même période qui vous donne accès à 4 téléchargements autorisés sur 36 mois ». Vous le sentez revenir l'arrière-goût du sale DRM de 2009, mais en version mobile ?
Les défauts de cette initiative montrent une chose : laisser les différents acteurs tenter leur chance avec des solutions maison pensée par une équipe marketing qui n'a sans doute pas eu l'occasion de tirer profit des erreurs du passé n'est pas une bonne chose. Outre les deux points précédents, il faut donc rajouter un troisième impératif à une solution un tant soit peu intéressante : qu'elle soit exploitée par les différents studios, d'une manière unifiée.
Une offre légale dématérilisée moribonde
Lorsque vous déballerez vos cadeaux demain, vous aurez, pour certains, droit à des DVD ou à des Blu-ray. Et parmi ceux-ci, certains seront peut être accompagnés d'une « Copie digitale ». Proposée depuis quelques années, celle-ci prend désormais une nouvelle forme avec l'arrivée en France du célèbre UltraViolet. L'occasion pour nous de faire le point sur ces systèmes et d'évoquer l'offre de vidéo à la demande, toujours aussi tristement à la ramasse en France.
Noël et ses films déjà diffusés 200 fois par les différentes chaînes de TV. Quoi de pire si ce n'est le programme que l'on nous impose le soir du nouvel an ? C'est aussi la parfaite occasion de compléter la vidéothèque de chacun, grâce aux différents coffrets cadeau mis en avant dans les boutiques spécialisées et les grandes surfaces, parfois à grand renfort de promotion dans les médias la semaine précédant la date fatidique.
L'offre légale de films et de séries : une blague française depuis près de cinq ans
Il faut dire que l'on est encore loin du jour où il semblera naturel d'offrir une carte cadeau pour le service de vidéo à la demande préféré du petit dernier, tant l'offre de ces services est encore inadaptée en France. Tout d'abord pour des questions de catalogue. En effet, selon les plateformes, il est encore courant de ne pas trouver tel ou tel film dès que l'on sort de la liste des derniers blockbusters.
C'est d'ailleurs un problème qui empêche le développement des services de SVoD chez nous, à la manière de Netflix ou de Canalplay Infinity qui doivent se contenter de contenus qui ont plus de trois ans au sein de leur offre en raison de la chronologie des médias. Autant dire que cela en limite franchement l'intérêt.
Le pire est sans doute lorsque l'on cherche à regarder l'intégrale d'une suite de films qui datent de quelques années. À l'occasion de la sortie du nouveau Star Trek (voir notre critique), du dernier volet des aventures de Wolverine (X-Men) et de Man of Steel (Superman) cette année, nous avions tenté notre chance. Mal nous en a pris.
Vous avez demandé l'intégrale de Star Trek ? Ne quittez pas...
Comme on peut le voir ci-dessus, ni iTunes ni le Play Store de Google ne proposent l'intégrale des douze films. Il faudra donc piocher chez chacun pour la retrouver. Bien entendu, aucun pack n'est proposé, et on aura même la surprise de voir que le Star Trek de 2009 n'est pas disponible à la location, uniquement à l'achat :
- Play Store : 7,99 € en SD - 9,99 € en HD
- iTunes Store : 9,99 € en SD - 11,99 € en HD
La version numérique : moins complète, moins bonne, plus chère
Si l'intégrale des dix premiers films n'est plus vraiment disponible en boutique (la mode est déjà passée), on peut reproduire le même raisonnement avec l'exemple de Superman ou les X-Men. Dans ce dernier cas, il vous en coûtera par exemple 23,94 € pour une location en SD sur le Play Store de Google, à l'exception de X-Men : le commencement que vous devrez obligatoirement acheter, là encore.
Pour un achat en HD, ce qui correspond en général à du 720p plutôt qu'à une qualité digne d'un Blu-Ray – un comble à l'heure de la 4K – ce sera 9,99 € par film et 13,99 € pour le petit dernier, Wolverine : le combat de l'immortel. Une facture totale de 63,94 € contre 44,99 € pour les six Blu-ray chez Amazon, avec l'accès aux différentes langues et aux bonus, qui sont en général absent des versions numériques.
Vous pouvez rire... ou pleurer
La dernière saison d'une série à la mode ? 50 € en SD et en VOST sans bonus
Et les amateurs de séries ? Ils sont logés à la même enseigne bien que ce ne soit pas toujours aussi grave, et que l'incompétence en la matière soit moins forte... quoi que. En effet, outre les tarifs complètement fous des séries en US+24h que l'on retrouve sur des sites comme MyTF1 VoD (voir notre analyse d'hier), on se retrouve là encore avec un véritable décalage entre ce qui est proposé en numérique tant au niveau du contenu que des tarifs, bien qu'il soit ici possible de grappiller quelques euros... au prix de quelques sacrifices honteux.
Il vous en coûtera par exemple 24,99 € pour la première saison de Tunnel en HD (720p en téléchargement, 1080p sinon) sur iTunes. 19,99 € en SD. Il faudra par contre choisir entre VF et VOST, impossible d'avoir les deux pour ce tarif et de choisir à la lecture. Assez ironiquement, on notera d'ailleurs qu'elle est absente de CanalPlay VOD alors qu'il s'agit d'une production originale de Canal+. En DVD, il vous en coûtera 24,99 € avec le making-of et les différentes langues. Ne cherchez pas le Blu-ray, il n'est pas encore proposé, un point courant dans le domaine des séries TV même en 2013.
L'intégrale d'une série sera aussi plus chère, et moins intéressante en numérique
Si l'on regarde du côté d'une production américaine à succès, déjà terminée, comme Breaking bad que se passe-t-il ? L'intégrale est proposée à 79,99 € en DVD et à 84,99 € en Blu-ray cette fois. Soit une moyenne de 16 à 17 € par saison. Nous n'irons pas regarder du côté du Play Store de Google puisque celui-ci est déjà parfois incomplet sur les films, mais sur les séries, il est carrément à la rue puisqu'il ne propose... rien. Rechercher cette série vous mènera ainsi à Madagascar 3, John Carter ou Argo, un comble pour un spécialiste de la recherche.
Breaking Bad : inconnu chez Google, véritable foutoir surfacturé chez Apple
Quoi qu'il en soit, si l'on retourne du côté d'iTunes on retrouve le problème précédent : un choix obligatoire entre VOST ou VF, une définition au maximum en 720p en téléchargement et un tarif qui se découpe ainsi selon nos relevés de ce matin :
- Saison 1 : 9,99 €
- Saison 2 : 16,99 €
- Saison 3 : 21,99 € (édition Deluxe obligatoire)
- Saison 4 : 29,99 € (édition Deluxe obligatoire)
- Saison 5 : 17,99 € (édition Deluxe)
Comme on peut le voir, on se retrouve là encore avec le contenu le plus récent qui n'est pas forcément parmi les plus chers, et aucune proposition d'intégrale. Au total, il nous en coûtera ainsi dans le meilleur des cas 96,95 €, soit là encore plus chers que les versions physiques pour un contenu moins complet et de moins bonne qualité technique. Il y a d'ailleurs un autre aspect négatif qu'il ne faut pas oublier : la question de la compatibilité.
Le numérique, une révolution ? Surtout la fin de nombreuses possibilités
Avec l'émergence des différentes plateformes, nous avons surtout signé la mort quasi totale de l'interopérabilité, malgré les tarifs élevés. Achetée avec la plateforme Apple, notre série ou nos films ne peuvent être lus que depuis un appareil Apple. Ce n'était pas le cas d'un DVD ou d'un Blu-ray. On peut bien entendu se tourner vers d'autres boutiques, mais la plupart ne sont pas proposées sur tablette afin de s'éviter la fameuse taxe des 30 % des plateformes. L'achat sur ordinateur ou sur une box sera donc assez simple, mais comment en profiter ensuite en mobilité, hors-ligne, etc. ?
Si le manque d'accès multi-écrans n'est pas gênant pour une location, il en est tout autrement pour des achats de 10 à 30 €, dont on ne peut finalement pas disposer comme bon nous semble. Sans parler de l'impossibilité de sauvegarder ses films, afin de s'assurer un accès permanent si la plateforme venait à fermer par exemple.
Pluzz VàD et Doctor Who : quand France TV déraille, malgré de bonnes idées
C'est l'un des points noir d'un cas là encore spécifique à la France, Pluzz VàD de France Télévisions, qui a pourtant de nombreux avantages. Les tarifs pratiqués sont corrects, le catalogue contient des séries que l'on ne trouve pas toujours ailleurs... c'est notamment le cas de Doctor Who qui est à un tarif relativement exorbitant dans iTunes bien qu'il y soit la série la plus téléchargée chez nous en 2013 selon le classement d'Apple, juste avant Almost Human et How I Met Your Mother :
Doctor Who sur iTunes : plus de 20 € la saison
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, chez Apple ce sera 22,99 € la saison dans le meilleur des cas. Dès la saison 5, cela se gâte avec un passage à 32,99 €. Les saisons 6 et 7 sont pour leur part proposées en deux parties : 18,99 €, 16,99 €, 13,99 € et 21,99 €. L'épisode spécial de cette année, Le jour du Docteur, est bien entendu vendu à part : 6,99 €.
Cette série est un bon exemple puisque malgré son succès, elle est assez mal distribuée en France. La faute sans doute à France TV Distribution qui assume cette tâche et qui ne propose quasiment aucun Blu-ray (seule la saison 5 est proposée ainsi) ni aucune intégrale chez nous. Vous devrez en général vous contenter d'un pack de DVD unique pour chaque saison, là encore vendu moins chers que la version numérique. La Fnac semble d'ailleurs avoir quelques avantages avec l'accès à des versions spécifiques proposées à 20 € la saison alors que le coffret de la saison 7 s'affiche actuellement à un peu moins de 25 €. Un total de 145 € pour les 7 saisons, bien loin de ce que propose iTunes.
Mais sur Pluzz VàD, l'intégralité de la saison 7 (soit 16 épisodes) sera proposé pour seulement 8,99 €, Le jour du Docteur inclus. Chacun sera d'ailleurs vendu (et non loué) pour seulement 1,99 €. Un tarif spécial qui est là encore parfois plus important pour les saisons précédentes qui sont proposées entre 12,99 et 18,99 €. Malheureusement, la lecture se fera uniquement sur un ordinateur sous OS X ou Windows, en basse définition. On appréciera néanmoins d'avoir la VF ainsi que la VOST. Le service est par contre toujours indisponible sur tablette et ne propose quasiment aucun partenariat hormis avec Numericable. Autant dire que l'attractivité du prix est vite compensée par le manque d'intérêt de l'aspect pratique.
Google Play Films : une bonne alternative, multi-plateformes mais imparfaite
Finalement, dans toutes nos recherches, c'est l'offre de Google qui s'est trouvée être la plus intéressante d'un point de vue pratique, notamment grâce à un point : YouTube et ses applications. En effet, tout titre acheté avec votre compte Google sur le Play Store peut être lu depuis une application YouTube officielle sur n'importe quelle plateforme ou presque. Petit plus intéressant, la diffusion sans fil est disponible sous Android et iOS pour peu que vous ayez un Chromecast à votre disposition.
Le Hobbit : un voyage inatendu, un film payé 9,99 € en VF pour la version HD début décembre
Si les tarifs pratiqués par le géant du web sont parfois intéressants lorsqu'il y a des promotions spécifiques, c'est loin d'être toujours le cas comme nous l'avons vu précédemment. Un souci renforcé par son catalogue assez largement incomplet. C'est néanmoins actuellement la meilleure alternative si vous cherchez une façon d'acheter un film et de la regarder depuis n'importe quelle plateforme ou presque (OS X, Windows, Android, iOS, etc.), mais pas Linux selon nos essais.
Dailymotion aussi propose de la location de films et de séries
Notez d'ailleurs que Dailymotion a tenté la même aventure en proposant lui aussi une offre payante via son site. Vous pouvez ainsi louer un film dans les mêmes conditions qu'une plateforme de VoD classique, mais avec quelques avantages de moins face à ce que propose Google. Tout d'abord, il faudra oublier l'accès depuis un smartphone ou une tablette, notamment sous Android puisque les éléments payants n'y apparaissent toujours pas, contrairement à ce qui est proposé via l'application iOS.
Ensuite, on regrettera que certains partenaires ne jouent pas forcément le jeu. C'est notamment le cas de France TV là encore. Le portail de Pluzz VàD référence ainsi par exemple la saison 5 de Fais pas ci, fais pas ça, qui n'est pas la plus récente. En effet, on retrouve l'intégrale de la saison 6 là aussi pour 7,99 € sur le site du service. Un point doublement problématique puisqu'il est impossible d'acheter une intégrale via Dailymotion, qui ne propose que six des huit épisodes pour 1,99 € chacun :
Pluzz VàD propose des séries incomplète et seulement par épisode chez Dailymotion
On ne peut d'ailleurs pas dire que Dailymotion ne soit pas un peu en tort pour ce qui est du manque de visibilité et d'attractivité de son offre puisque rien sur la page d'accueil ne mène à la liste des chaînes payantes. Il est juste proposé de filtrer ces résultats via le moteur de recherche. Vous trouverez néanmoins quelques exemples sur la chaine de Warner Bros Pictures France, pour ne citer qu'elle.
Ainsi, en parallèle de l'offre numérique pure, certains ont décidé depuis quelques années de proposer une alternative : la « copie digitale ».