Jean-Ludovic Sillicani et Sébastien Crozier, respectivement présidents de l’ARCEP et du syndicat CFE-CGC et UNSA d’Orange, se sont rencontrés vendredi dans l’après-midi afin de discuter de Free Mobile. Contacté par PC INpact, Sébastien Crozier nous a notamment annoncé qu’un « constat anormal » au sujet de Free Mobile avait été réalisé par les fonctionnaires d’Orange, sans nous donner plus de détails. Notre confrère Le Point semble cependant avoir découvert de quoi il s’agit.
Concernant ce dernier point, Sébastien Crozier n’a pas souhaité rentrer dans les détails. Tout au plus nous a-t-il précisé que les employés d’Orange ont constaté des dysfonctionnements importants et qu’en tant que fonctionnaires, ils se devaient de les dénoncer.
Le Point a cependant pu consulter une lettre envoyée mercredi 8 février dernier par Orange à Maxime Lombardini, le directeur général d’Iliad (Free). Cette lettre pointait principalement du doigt un « très grave incident » constaté la veille au soir.
Orange a donc alerté Free et souhaite que ce dernier prenne les mesures adéquates afin qu’une telle surcharge ne se répète pas. Plus problématique, cette surcharge selon l’opérateur historique montre que Free Mobile exploite plus qu’il n’en faut son réseau. D’après les constatations d’Orange, plus de 97 % des communications de Free Mobile passeraient par ses antennes-relais.
Cet accord d’itinérance entre les deux opérateurs ne peut être annulé, néanmoins ses conditions pourraient être modifiées. Free devra probablement payer une facture plus élevée mais aussi accroître son réseau plus rapidement voire limiter sa croissance d’abonnés.
La couverture de Free Mobile a tout d’abord été abordée. Se basant notamment sur Sensorly.com, qui permet à des milliers d'internautes de dévoiler la couverture de tous les opérateurs du globe, le syndicaliste a fait remarquer qu’il existe des « trous gigantesques dans le réseau » de Free Mobile, et que les 27 % de couverture sont certainement loin d’être effectifs.
Selon lui, l’ARCEP se contente de vérifier le réseau avec un seul appareil, alors le syndicaliste souhaite qu’une vérification massive soit réalisée, avec des appels simultanés notamment. L’ARCEP n’a pas exclu l’idée sans pour autant assurer qu’elle l’exploiterait. L’Autorité devrait terminer ses tests d’ici la fin du mois.
Pour les syndicats, l’emploi est donc une question centrale, ce qui ne semble pas être le cas pour l’ARCEP estiment ces mêmes syndicats. Aucune règle ni garanti de l’emploi n’ont été mises en place lors de l’attribution de la quatrième licence 3G. Sébastien Crozier a donc tenu à rappeler cette situation.
Reste au final à savoir si toutes ces actualités se basent sur des faits réels ou si le seul but est de « salir » l’image de Free Mobile.
Page d'un document interne d'Orange remis il y a quelques jours aux techniciens d'intervention client.
Des "dysfonctionnements importants"
De nombreux sujets ont été abordés entre les deux présidents, notamment l’emploi dans le milieu télécom, la couverture de Free Mobile, les méthodes d’analyse de couverture de l’ARCEP, et un problème grave constaté par les employés d’Orange, toujours au sujet de Free Mobile.Concernant ce dernier point, Sébastien Crozier n’a pas souhaité rentrer dans les détails. Tout au plus nous a-t-il précisé que les employés d’Orange ont constaté des dysfonctionnements importants et qu’en tant que fonctionnaires, ils se devaient de les dénoncer.
Le Point a cependant pu consulter une lettre envoyée mercredi 8 février dernier par Orange à Maxime Lombardini, le directeur général d’Iliad (Free). Cette lettre pointait principalement du doigt un « très grave incident » constaté la veille au soir.
97 % des communications de Free passeraient par Orange
« Pendant deux heures, le réseau et les services Orange ont été indisponibles pour certains abonnés de Free, mais aussi d'Orange, en raison du trop grand nombre de communications assignées au réseau d'Orange par Free, au lieu de passer par le réseau propre de Free Mobile » nous explique ainsi notre confrère.Orange a donc alerté Free et souhaite que ce dernier prenne les mesures adéquates afin qu’une telle surcharge ne se répète pas. Plus problématique, cette surcharge selon l’opérateur historique montre que Free Mobile exploite plus qu’il n’en faut son réseau. D’après les constatations d’Orange, plus de 97 % des communications de Free Mobile passeraient par ses antennes-relais.
Un réseau proche de la saturation ?
Une information, qui si elle venait à être confirmée, pourrait remettre en cause l’accord d’itinérance entre Free Mobile et Orange. Cela révèle par ailleurs qu’en cas de recrutement important chez Orange, son propre réseau ne pourrait pas suivre la demande, à moins d’imposer des restrictions… Mais ce n’est pas là où souhaite en venir l’opérateur.Cet accord d’itinérance entre les deux opérateurs ne peut être annulé, néanmoins ses conditions pourraient être modifiées. Free devra probablement payer une facture plus élevée mais aussi accroître son réseau plus rapidement voire limiter sa croissance d’abonnés.
La couverture de Free Mobile critiquée
Joint au téléphone par PC INpact, le président des syndicats d’Orange, qui représentait aussi les syndicats de Bouygues Télécom et de SFR lors de sa rencontre avec le patron de l’ARCEP, nous a décrit brièvement leur conversation.La couverture de Free Mobile a tout d’abord été abordée. Se basant notamment sur Sensorly.com, qui permet à des milliers d'internautes de dévoiler la couverture de tous les opérateurs du globe, le syndicaliste a fait remarquer qu’il existe des « trous gigantesques dans le réseau » de Free Mobile, et que les 27 % de couverture sont certainement loin d’être effectifs.
Tests de couverture : la méthodologie n'est pas la bonne
Afin de répondre aux attentes des opérateurs concurrents et des syndicats, l’ARCEP a déjà promis qu’il réaliserait de nouvelles mesures sur tout le territoire afin de vérifier le réseau de Free Mobile. Néanmoins, Sébastien Crozier a vivement critiqué la méthode utilisée par l’Autorité.Selon lui, l’ARCEP se contente de vérifier le réseau avec un seul appareil, alors le syndicaliste souhaite qu’une vérification massive soit réalisée, avec des appels simultanés notamment. L’ARCEP n’a pas exclu l’idée sans pour autant assurer qu’elle l’exploiterait. L’Autorité devrait terminer ses tests d’ici la fin du mois.
L'emploi, une priorité
Concernant l’emploi, le président des syndicats d’Orange n’a pas caché sa crainte que les recrutements chez Free Mobile ne compenseront pas les pertes d’emplois chez la concurrence. Selon ses calculs, le rapport sera négatif d’ici peu, sachant que le manque de boutiques de Free Mobile force les abonnés à appeler la hotline. Or une partie d’entre elle est à l’étranger. Selon Crozier, cela ne favorise donc pas l’emploi en France.Pour les syndicats, l’emploi est donc une question centrale, ce qui ne semble pas être le cas pour l’ARCEP estiment ces mêmes syndicats. Aucune règle ni garanti de l’emploi n’ont été mises en place lors de l’attribution de la quatrième licence 3G. Sébastien Crozier a donc tenu à rappeler cette situation.
L'Autorité de la concurrence ou le Conseil d'État à la rescousse
Enfin, l’ARCEP a reconnu qu’à l’heure actuelle, seuls les syndicats avaient agi légalement, dans les règles. Les trois opérateurs, pour leur part, n’ont pour l’instant ni contacté l’ARCEP ni l’Autorité de la concurrence. Cette dernière, justement, pourrait être saisie par le syndicat CFE-CGC et UNSA si l’ARCEP venait à le décevoir. Le Conseil d’État pourrait même être saisi.Reste au final à savoir si toutes ces actualités se basent sur des faits réels ou si le seul but est de « salir » l’image de Free Mobile.