Prononcés à Marseille, les vœux du président de la République sont désormais en ligne sur le site de l’Élysée. Fait notable, ils sont précédés d’une vidéo de Nicolas Seydoux, numéro un de Gaumont et président de l’ALPA (dont TMG est client pour alimenter Hadopi en IP). Quelques phrases clefs de ce long discours.
Nous sommes bel et bien en présence, Mesdames et Messieurs, d'une économie mafieuse particulièrement lucrative, qui livre à l'offre légale une concurrence déloyale et dont les annonceurs publicitaires se font les complices. »
Bref, on nous demande de pratiquer un désarmement unilatéral à l'égard du piratage. Mais qu'est-ce qu'il restera des créateurs, une fois qu'on les aura désarmés ? Qu'est-ce qu'il restera de la création, une fois que celle-ci n'appartiendra plus à ses auteurs ? De quoi vivront les créateurs ? Qui les protégera ? Des mécènes ? Il faudra que chacun d'entre vous soit bien gentil avec des femmes et des hommes ayant des moyens et qui, à leur gré, accepteront de les sponsoriser ? C'est cela que l'on veut ? Alors à quoi cela sert-il de dire qu'il y a une culture française, qu'il y a une œuvre française, qu'il y a un patrimoine culturel français, si nous ne sommes pas décidés à le défendre, à l'incarner et à lui donner les moyens d'être diffusé plus largement ? Il faut renoncer ?
Mesdames et Messieurs, j'ai compris, il faudrait renoncer pour la pire des raisons, c'est qu'il y a un risque de faire la peine aux jeunes, c'est-à-dire que l'on ne vient même pas vous expliquer qu'il pourrait y avoir une contre-thèse à la thèse que je défends. Non, c'est simplement la facilité, toujours la facilité, encore la facilité. Dire oui, puis oui, puis oui, et encore oui, parce que pour dire non, il faut un minimum de courage et quand on n'a pas de courage, on dit oui.
Mais là, Mesdames et Messieurs, j'attire votre attention sur une chose très simple, c'est que l'absence de courage c'est vous, les créateurs, qui allez la payer. Les droits d'auteur, c'est une invention française et je n'ai aucune intention d'abandonner ce combat.
Je pense également qu'il n'est pas possible que ces géants qui ont proposé une véritable révolution continuent à engranger beaucoup d'abonnements sur notre territoire, beaucoup de publicité sur notre territoire et à vouloir en échange ne rien payer ni au budget de l'État, ni au budget des collectivités. Ce modèle ne peut pas continuer.

Nicolas Sarkozy lors de l'inauguration des locaux de Google France
Gratuité de la Culture
« Je sais que la gratuité des musées et monuments de l'État pour les jeunes de 18 à 25 ans et pour les enseignants a fait polémique. Je le sais. Et d'ailleurs, il n'y avait pas que des arguments absurdes. Est-ce que l'on respecte ce qui est gratuit ? Non ! » (…) « Cette gratuité n'enlève aucune recette au musée, elle élargit votre public ».Jeunes et Culture
« Plus on va jeune dans un lieu de culture, plus on aura envie d'y retourner sa vie durant. C'est la clef et si on ne comprend pas ça, on n'a aucune ambition pour la politique culturelle de son pays. »Mozart et « les millions de clics de pirates »
« La vérité est toute autre. La révolution numérique serait destructrice si les créateurs devaient en assumer le prix à travers l'expropriation de leurs droits. C'est une réalité incontournable. Je voudrais rappeler une chose : MOZART fut congédié par le prince-archevêque COLLOREDO, comme un laquais. MOZART, la définition même du génie, à la minute où il cessa de plaire, on le congédia. La différence entre MOZART et le créateur contemporain, c'est le droit d'auteur. Des millions de « clics » de pirates pourraient remplacer les caprices des princes... »Licence globale
« Avec la licence globale, « on prend tout au créateur et on lui rend un peu, on le vole d'abord, on l'achète ensuite Je ne veux pas de cette politique-là ».Depuis Hadopi, +25% pour le marché de la musique
Depuis le lancement de la « réponse graduée », voici un an, un cycle vertueux s'est enclenché : « Le piratage de peer-to-peer a diminué en France beaucoup plus fortement que dans les autres pays comparables. Le chiffre d'affaires de l'offre légale a bondi et la France a rattrapé son retard puisque la musique « numérique » représente désormais 25% de notre marché. »Envieux d’Hadopi, les pays étrangers se dotent « d’un système »
« De nombreux grands pays -- en dernier lieu l'Espagne, voici quelques jours -- se dont doté d'un système. »ACTA, PIPA, SOPA,
« Qui peut contester aujourd'hui que le problème se posait ? Qui peut le contester ? Il faut aller plus loin. La coopération entre États est nécessaire. Car maintenant ce qui est en cause, c'est la lutte contre les sites de streaming ou de « téléchargement direct » illégaux installés dans des « paradis numériques ». Et qu'on ne vienne pas me dire que dans ce cas-là, le piratage ce serait du partage ! »MegaUpload, bling bling
«J 'ai vu les images du responsable de Megaupload à la télévision, lors de son arrestation par les policiers néo-zélandais, dans son ranch fortifié... Ce n'est pas exactement l'image que je me faisais d'un apôtre du partage de la Culture et d'une Abbaye de Thélème !Nous sommes bel et bien en présence, Mesdames et Messieurs, d'une économie mafieuse particulièrement lucrative, qui livre à l'offre légale une concurrence déloyale et dont les annonceurs publicitaires se font les complices. »
François Hollande
Le combat judiciaire contre ces pirates commerciaux est le complément indispensable de la « réponse graduée », pédagogique. Les deux volets sont nécessaires. Mais je vais vous parler très franchement. Je suis proprement sidéré d'entendre certains dire que la loi Hadopi doit être abrogée, mais rassurez-vous, on l'abroge d'abord et après... bien après... on verra ! On prendra le temps de dégager une solution consensuelle !Bref, on nous demande de pratiquer un désarmement unilatéral à l'égard du piratage. Mais qu'est-ce qu'il restera des créateurs, une fois qu'on les aura désarmés ? Qu'est-ce qu'il restera de la création, une fois que celle-ci n'appartiendra plus à ses auteurs ? De quoi vivront les créateurs ? Qui les protégera ? Des mécènes ? Il faudra que chacun d'entre vous soit bien gentil avec des femmes et des hommes ayant des moyens et qui, à leur gré, accepteront de les sponsoriser ? C'est cela que l'on veut ? Alors à quoi cela sert-il de dire qu'il y a une culture française, qu'il y a une œuvre française, qu'il y a un patrimoine culturel français, si nous ne sommes pas décidés à le défendre, à l'incarner et à lui donner les moyens d'être diffusé plus largement ? Il faut renoncer ?
Mesdames et Messieurs, j'ai compris, il faudrait renoncer pour la pire des raisons, c'est qu'il y a un risque de faire la peine aux jeunes, c'est-à-dire que l'on ne vient même pas vous expliquer qu'il pourrait y avoir une contre-thèse à la thèse que je défends. Non, c'est simplement la facilité, toujours la facilité, encore la facilité. Dire oui, puis oui, puis oui, et encore oui, parce que pour dire non, il faut un minimum de courage et quand on n'a pas de courage, on dit oui.
Mais là, Mesdames et Messieurs, j'attire votre attention sur une chose très simple, c'est que l'absence de courage c'est vous, les créateurs, qui allez la payer. Les droits d'auteur, c'est une invention française et je n'ai aucune intention d'abandonner ce combat.
La France, modèle universel
Je suis heureux, parce que quand on a commencé, il y a plusieurs années, ce combat, nous étions seuls dans l'incompréhension généralisée. Aujourd'hui, les choses progressent et pour moi, voir les États-Unis d'Amérique et le Président OBAMA, dont j'avais cru comprendre qu'il était source d'inspiration pour d'aucun, prendre avec courage dans le pays réputé « Patrie du libéralisme » la décision de lutter avec courage contre le streaming et le piratage comme cela, je me dis que, encore une fois, la France a montré la voie, a montré l'exemple et que nous avons bien fait de tenir. Quand on a des convictions, on doit les défendre.Appliquer la TVA française à Amazon ou Apple iTunes (Luxembourg)
Je le dis comme je le pense, nous avons pris la décision d'appliquer le taux réduit de TVA au livre numérique comme au livre papier, sans attendre l'autorisation de l'Europe. Je ne peux pas accepter qu'il y ait une TVA différenciée selon qu'il s'agit d'un livre papier ou d'un livre numérique. Je ne peux pas accepter non plus que des pays à faible TVA deviennent le réceptacle d'Apple ou d'Amazon, proposant le téléchargement de musique depuis le Luxembourg, alors que nous-mêmes nous serions contraints, depuis la France, à appliquer un autre taux de TVA. Cela ne peut pas continuer.Faire participer les intermédiaires au financement de la création
De la même façon, je voudrais dire en terminant que l'ensemble des acteurs de l'Internet ont une responsabilité particulière à l'égard des créateurs de contenu. Qu'est-ce qui fait la richesse d'Internet, si ce n'est les contenus ? Que serait Internet sans musique, sans cinéma, sans contenus ? Et qui peut accepter que la musique soit dans la situation que l'on connaît aujourd'hui, alors même que sans musique, Internet ne pourrait pas se développer.Je pense également qu'il n'est pas possible que ces géants qui ont proposé une véritable révolution continuent à engranger beaucoup d'abonnements sur notre territoire, beaucoup de publicité sur notre territoire et à vouloir en échange ne rien payer ni au budget de l'État, ni au budget des collectivités. Ce modèle ne peut pas continuer.