Le ministère de la Culture nie télécharger, l'Hadopi réagit

Mise à jour : contactée par Le Nouvel Obs, la Rue de Valois a nié avoir réalisé les téléchargements cités ci-dessous. Le ministère explique ainsi que « la direction des systèmes d'information du ministère veille strictement à l'utilisation qui est faite des ordinateurs de son parc. La configuration de son réseau empêche la connexion à des réseaux de pair-à-pair, ce qui exclut toute possibilité d'usage de tels réseaux à des fins de téléchargement illégal. »

Néanmoins, malgré ces barrières, le ministère avoue que vérifications internes sont en cours. Cela sous-entend-il que la configuration de son réseau n'empêche finalement pas tant que cela la connexion au protocole P2P ?

Les méthodes de TMG et YouHaveDownload ne sont pas similaires

L'Hadopi, pour sa part, a publié à l'instant un communiqué au sujet de YouHaveDownloaded.com, sans le nommer toutefois. La Haute Autorité explique que les différentes actualités remettant en cause la fiabilité de l’adresse IP « dans le processus de constatation de faits de contrefaçon d’œuvres ou objets protégés par un droit d’auteur ou un droit voisin sur internet (...) sont totalement fausses ».

Pourquoi ? Tout simplement parce que la méthode de You Have Downloaded « n'est pas à l’abri d’injection de fausses informations et n’est en aucun cas une méthode de collecte fiable ». Cet aveu, qui ne manquera pas d'être exploité, est aussitôt contré par l'Hadopi elle-même qui explique que TMG, qui s'occupe de la collecte des IP françaises, a pour avantage de ne pas se limiter « à un simple relevé des informations disponibles sur les « trackers », ce qui la protège de l’injection de fausses informations », ce qui n'est pas le cas de You Have Downloaded. Qui plus est, l'Hadopi rajoute que la réalité d’un partage non autorisé est vérifiée, et non sa seule annonce.

Au final, la Haute Autorité nous « met en garde contre toute conclusion hâtive », du fait des méthodes différentes entre celle de You Have Downloaded et celle de TMG. Néanmoins, celle de TMG est justement critiquée pour son opacité. Si l'Hadopi assure une fiabilité totale, la CNIL, elle, n'a pas caché qu'il serait bon que le système de collecte de TMG soit homologué par un tiers, preuve que tout n'est pas forcément parfait.



Article publié initialement à 15h21.

Titre : Le ministère de la Culture aurait lui aussi téléchargé, sans craindre l'Hadopi

Après l’Élysée ou encore de nombreuses maisons de disques, le ministère de la Culture a lui aussi été pris la main dans le sac par les lecteurs de niKo[piK], qui ont exploité le fameux site YouHaveDownloaded. Des films, des séries, de la musique, des jeux vidéo, des logiciels et même du contenu pornographique auraient ainsi été téléchargés par la rue de Valois. Néanmoins, le ministère ne peut être Hadopisé.

Ministère Culture P2P BitTorrent

Si la véracité des listes d’IP téléchargeant via BitTorrent et compilées par You Have Downloaded reste encore à démontrer, les lecteurs de niKo[piK] ont néanmoins analysé 65 025 adresses IP appartenant au ministère de la Culture, et les résultats sont très intéressants.

250 IP différentes ont ainsi été repérées pour avoir effectué des échanges illégaux en novembre et décembre 2011. De « Justin Beiber Feat. Usher » à l’anime « Toriko », en passant par le chapitre numéro 3 de « To Love-Ru Darkness », le chef d’œuvre cinématographique « Bad Teacher » et le film culturel par excellence « Tarra White - Sex with Lingerie Divas », l’éclectisme des employés du ministère force le respect.

Reste que si ces téléchargements venaient à être prouvés, le ministère de la Culture, grand défenseur de l’Hadopi, ne pourrait se cacher par un éventuel détournement de ses adresses IP. Après tout, c’est bien le responsable de la ligne qui est concerné et non la personne qui télécharge et échange en réalité n'est-il pas ?

Que risque le ministère de la Culture ?

Pas grand chose. En effet, le FAI du ministère, Colt, n’a pas signé d’accord avec l’Hadopi, à l’instar de tous les FAI mineurs du pays. En somme, la Haute Autorité ne peut procéder aux fameuses trois étapes de la riposte graduée, même s’il est de toute façon peu réaliste qu’un ministère puisse voir sa connexion être coupée.

En théorie, rien n’empêche cependant les représentants des ayants droit de faire appliquer la loi et d’attaquer le ministère. Les responsables, à l’instar de n’importe quel Français hadopisé, risqueraient alors 5 ans de prison et 500 000 euros d’amende pour contrefaçon. Néanmoins, il est là encore peu probable que quiconque tente de s’attaquer à la rue de Valois.

Une question de crédibilité

Plus qu’une hypothétique attaque envers le ministère de la Culture, cette information, si elle est avérée, a surtout une valeur symbolique. Le gouvernement et en particulier ce ministère n’ont cessé d’annoncer que l’IP est une donnée fiable et qu’il fallait protéger sa ligne si l’on ne souhaite pas être Hadopisé. Et ne parlons pas du manque d’exemplarité du ministère et de l’Élysée…

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