On connaît désormais les résultats d’une série de marchés publics passés par la Hadopi : éléments de langage, stratégie de communication à l’égard des plus jeunes ou des médias, mais aussi et surtout, hébergement du nouveau système d’information de la riposte graduée. Celui destiné à industrialiser la gestion des avertissements à hauteur de 200 000 saisines/jour. Tour d'horizon, bulletin des marchés publics en main.
Des éléments de langage, accroître la notoriété auprès des jeunes
Le 1er janvier 2011, Hadopi a passé un marché de conseil et réalisation d'actions et campagnes ponctuelles de communication et de sensibilisation de l'hadopi. Deux entreprises ont finalement été désignées pour se charger des campagnes de communication média (TV, radio, cinéma, affichage). Ce sont H 11 à Suresnes et SQLI à La Plaine Saint Denis.Ce marché comportait d’autres lots destinés à soigner le vernis de l'Hadopi.
L’un vise ainsi à élaborer « un plan de communication de relations presse et relations publiques nécessitant une recommandation stratégique comprenant la conception, la réalisation et le pilotage du projet incluant l'ensemble des éléments rédactionnels nécessaires à la bonne compréhension et à la mise en valeur des projets stratégiques de la Haute Autorité, notamment la préparation de l'environnement avec la rédaction d'éléments de langage ». C’est NPA Conseil qui a été chargée d’élaborer ces éléments de langage et autres « recommandations stratégiques ».
Ce n’est pas tout, la Hadopi a conclu aussi un autre marché « visant à accroitre la notoriété de la Haute Autorité et à valoriser ses missions et actions auprès des différents publics (professionnels, élus, grand public, jeunes, médias....) par l'organisation d'événements de différentes natures en tenant compte du contexte de communication et du public visé ». Trois titulaires ont remporté la mise : AEF (Paris), HOME (Paris) et Agence publics à Paris.
Ces marchés n’ont pas été chiffrés.
Peut-être plus que les autres autorités publiques, la Hadopi souhaite aussi connaître les retombées de ses campagnes afin, c’est un exemple, de corriger au besoin le tir. Le 15 avril 2011, elle a donc passé un marché pour se faire livrer des revues de presse. C’est Kantar média, une société de la Défense, qui a remporté la mise.
Valeur totale ? 34 000 euros.
Hébergement des sites de la Hadopi, S.I. de la réponse graduée
D’autres marchés ouvrent le capot des prestations purement techniques. Des marchés de première importance pour cette entité destinée à faire de la pédagogie automatisée.Le 3 mai 2011, un marché de prestations d'hébergement des sites internet de l'Hadopi a ainsi été remporté par une entreprise de Nanterre, Intrinsec.
Son montant ? 72 300 euros.
Le coeur du dispositif arrive : en janvier 2011, Mireille Imbert Quaretta nous expliquait que fin 2011, à l'aide d'un nouveau système d’information, la Hadopi « n’aura plus de limite » dans la gestion des envois d'avertissements. Dans un document de mars 2011, l’Association de Lutte contre la Piraterie Audiovisuelle confirmait ce mouvement à ses sociétaires : il y aura « autant de mails que d’adresses fournies à la fin de l’année » à la Haute autorité, expliquait l'association.
Ces informations furent matérialisées le même mois avec la publication d'un marché riche de plusieurs lots, tous destinés à cette montée en puissance. l'objectif : absorber les 125 000 "incidents" transmis chaque jour part les cinq ayants droit, et même au-delà. « La version opérationnelle au 01/12/2011, explique ce marché, devra pouvoir intégrer les saisines transmises à la CPD sur une base de 200 000 saisines reçues/jour, absorber des pics réguliers (poids moyen d'une saisine 500ko compris majoritairement entre 200ko et 100Mo) »
On savait déjà que Netapsys Conseil (Paris) devait réaliser et peaufiner cette version cible du système d'information. Mais la société a mis en poche un autre lot dans ce dispositif. Elle s'est vue confier maintenant « la maintenance de plateformes dédiées à la réponse graduée et s'appuyant sur des technologies standards (TMA/TME) ». Un marché clé puisqu’il veille à garantir « la sécurité, la confidentialité et l'intégrité des données personnelles » manipulées lors de la riposte graduée.
Tarif pour le budget de la Hadopi ? 140 000 euros.
Ce n'est pas tout. On sait aussi quelle sera la société chargée de l'hébergement (exploitation matérielle, logicielle, fourniture des moyens réseaux et sécurité associés). L’heureux vainqueur est Extelia. Celle-ci est une filiale de la Poste qui a déjà en main le dispositif de la Carte Musique Jeune, et s'occupait aussi du prototype du S.I. de la réponse graduée lors des premières respirations de la Hadopi.
Valeur du lot ? 155 480 euros.
Le système étant bouclé, la riposte graduée est maintenant prête à monter en charge comme prévu depuis un an.