Yosemite : à la découverte d'un système en osmose avec iOS 8

Compatibilité et premier contact

Cela fait maintenant quelques semaines que Yosemite est disponible. Comme Mavericks avant lui, il est gratuit et accessible via le Mac App Store, au prix d’un téléchargement d’un peu plus de 5 Go. Il continue sur la lancée des lieux célèbres de Californie, la patrie d’Apple, en rendant hommage au parc national, situé dans la Sierra Nevada (à l’est de l’État).

 

Yosemite était très attendu, car il est le premier à réellement chambouler l’interface d’un OS X qui a évolué par tous petits bonds depuis ses débuts. Version après version, les lignes directrices du maniement sont restées les mêmes et ont été enrichies avec douceur. Visuellement, Apple a joué avec les nuances de gris pour l’essentiel, transitant du métal brossé vers un rendu plus « plastique » à l’occasion de la sortie de Leopard.

 

mavericksyosemite

On ne peut pas les confondre : Mavericks à gauche, Yosemite à droite

 

Yosemite, lui, va nettement plus loin. Il est à OS X ce qu’iOS 7 fut au système mobile d’Apple : un aplanissement général et une palette de couleurs nettement plus vive. En outre, la firme a introduit de la transparence dans certaines zones afin de laisser filtrer ce qui se trouve derrière, à travers un effet de « verre dépoli ». Et il s’agissait non seulement de faire un ravalement de façade au système, mais également de le rapprocher d’iOS.

 

Mais qu’on ne s’y trompe pas : visuellement les deux plateformes se rapprochent et les fonctionnalités sont globalement homogènes, mais les ergonomies ne s’alignent pas. OS X Yosemite reste un système pensé pour les ordinateurs, Apple ayant déjà indiqué dans le passé que les deux plateformes n’avaient pas vocation à fusionner, contrairement à ce que met en œuvre Microsoft avec Windows 10. Pour autant, comme nous le verrons dans ce dossier, jamais OS X et iOS n’ont autant communiqué.

Qui peut installer Yosemite ?

Avant de pouvoir profiter de Yosemite, vous devez savoir si votre machine actuelle est compatible. Le simple fait d’avoir Snow Leopard (10.6) ne vous garantit en effet pas de pouvoir installer le nouvel OS X (10.10) car ses prérequis « basiques » n’ont pas changé d’un iota depuis plusieurs versions. En d’autres termes, si vous ne pouviez déjà pas migrer vers Mavericks, vous ne pourrez pas non plus vers Yosemite.

 

La conséquence est qu’au moins toute machine équipée de Lion au moment de son achat peut utiliser Yosemite. Voici donc les éditions les plus anciennes pour chaque gamme de machines compatibles :

  • MacBook :
    • Plastique : début 2009
    • Aluminium : fin 2008
  • MacBook Pro : fin 2007
  • MacBook Air : fin 2008
  • MacBook Pro Retina : tous
  • iMac : mi-2007
  • Mac mini : début 2009 (pour toutes les variantes)
  • Mac Pro : début 2008

Évidemment, il s’agit de la base minimale sur laquelle Yosemite peut fonctionner. Cela ne signifie en aucun cas que l’expérience utilisateur sera la même pour tous ces modèles. Comme toujours, 4 Go de mémoire vive donneront de meilleurs résultats que 2 Go, et l’agrément d’un SSD n’est plus à prouver. L’installation de Yosemite peut par contre être l’occasion d’un formatage sur une vieille machine afin de repartir sur une base neuve.

 

Macbook Pro ecran Retina

 

 

Sachez d’ailleurs que l’installation du nouvel OS X ne réserve strictement aucune surprise par rapport aux moutures précédentes. Il s’agit des étapes classiques, accompagnées des mêmes outils qui vous permettront par exemple de retoucher aux partitions avant de vous lancer. Bien entendu, puisque Yosemite se récupère depuis le Mac App Store, la méthode d’installation par défaut est la mise à jour, qui prend plus ou moins de temps en fonction de votre système, des applications, des paramètres et, évidemment, de la puissance du matériel. L’opération pourra s’avérer longue sur un MacBook équipé par exemple d’un ancien disque dur à 5400 tours par minute. Dans tous les cas, nous vous recommandons chaudement d’effectuer une sauvegarde de vos données, via Time Machine ou autre, car le risque zéro n’existe pas.

 

Enfin, il est important de préciser que toutes les fonctionnalités de Yosemite ne seront pas nécessairement disponibles sur toutes les machines. Plusieurs d’entre elles, notamment tout ce qui touche à la communication avec des appareils sous iOS 8, nécessitent la présence du Bluetooth 4.0 LE (Low Energy). Un point sur lequel nous reviendrons quand nous aborderons les fonctions concernées.

 

Une fois Yosemite installé, la différence va se sentir dès le redémarrage de l’ordinateur. La roue crantée qui apparaît d’ordinaire sous la pomme a été remplacée par une barre de chargement. Le changement n’a rien d’incroyable évidemment, mais c’est la première fois qu’un OS X donne une indication précise sur le degré d’initialisation et de démarrage du système.

L’assistant de paramétrage

L’assistant d’installation ne réserve pas de surprise durant les premières étapes. Choix de la langue, du réseau Wi-Fi, compte iCloud, localisation du Mac ou encore création du compte local (ou pas, s’il s’agit d’une mise à jour) sont toujours au rendez-vous. Ensuite, un panneau vous demandera si vous souhaitez envoyer des données anonymes pour renseigner Apple et les développeurs d’applications sur les problèmes et les plantages rencontrés. Les réglages sont séparés et peuvent être désactivés tous les deux.

 

C’est à l’étape suivante que les choses sérieuses commencent. Pour la première fois, OS X vous demandera en effet si vous souhaitez utiliser FileVault (si ce n’est pas déjà le cas évidemment). Il s’agit pour rappel d’une solution de chiffrement intégral des données (AES sur 128 bits) sur le disque dur ou le SSD. Si vous l’activez, c’est le mot de passe du compte iCloud qui servira à déchiffrer les données : attention donc à choisir un mot d'une complexité suffisante.

 

Yosemite fournit quand même une clé de secours contenant six groupes de quatre caractères. Vous pouvez évidemment la noter dans un coin, mais on peut également la stocker chez Apple. Trois questions de sécurité permettront de créer autant de sas pour y accéder et de chiffrer/déchiffrer la clé elle-même.

 

On notera que le fait de proposer par défaut d’activer FileVault est une conséquence évidente du passage d’Edward Snowden. Plus d’un an après les premières révélations sur les activités du monde du renseignement, et en particulier la NSA, les initiatives sur le chiffrement se multiplient. Ainsi, iOS 8 chiffre de nombreuses données et Android 5.0 chiffre par défaut l’intégralité des informations. Petit avertissement cependant : sur une machine ancienne, cette activation peut provoquer des ralentissements perceptibles. Dans tous les cas, si vous jugez la fonctionnalité trop gourmande, rien ne vous empêchera de la désactiver par la suite.

Widgets, Spotlight et le Calendrier

Pour les habitués du centre de notifications des précédentes versions d’OS X, celui de Yosemite risque de surprendre. Il reprend complètement le fonctionnement de celui d’iOS 8, ce qui peut avoir deux conséquences majeures. D’une part, ce ne sont plus les notifications qui sont affichées par défaut, mais une liste d’informations utiles liées à la date, l’heure ou encore la localisation. D’autre part, la possibilité d’inclure des widgets.

 

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Comme on peut le voir sur la capture, on trouve donc la date avec une vue immédiate des prochains évènements présents dans le calendrier si vous avez quelque chose d'enregistré pour les prochains heures. En-dessous se trouvent deux widgets, l’un pour la bourse, l’autre pour la météo. Notez que ce dernier, comme tout service réclamant l’accès à la position géographique, vous demandera d’abord s’il peut obtenir cette information. en-dessous figure une liste des évènements prévus pour le lendemain. Cette première partie du centre est surmontée d’un mode « ne pas déranger » qui, comme sur iPhone, permettra de couper court à toutes les notifications.

 

Cette colonne est entièrement paramétrable. Cliquez sur le bouton « Modifier » en bas pour passer en mode édition. On peut déplacer les widgets, les supprimer, ou en ajouter d’autres, comme la calculatrice ou l’horloge mondiale. Si des applications tierces disposent de widgets prévus pour Yosemite, c’est également là qu’on les trouvera.

 

Le deuxième onglet permet quant à lui d’afficher la liste des notifications. Par contre, ne vous attendez pas à des nouveautés ici : il n’y en a aucune.

Spotlight

Spotlight est une fonctionnalité apparue avec Tiger (OS X 10.4). Reposant sur l’indexation permanente des données présentes sur le disque dur, elle permet de retrouver des fichiers et informations en appelant le raccourci Command + Espace et en commençant à écrire. Les résultats s’affichent alors en temps réel et sont filtrés en plusieurs catégories.

 

Yosemite apporte pas mal de nouveautés à cette fonctionnalité. Premièrement, le raccourci ne fait plus apparaître le champ de recherche en haut à droite, mais au milieu de l’écran. Ceux qui utilisent l’application tierce Alfred ne pourront pas manquer de faire le rapprochement… qui ne va faire que se renforcer avec le temps.

 

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Deuxièmement, Spotlight va chercher de nombreuses informations en ligne, ce qui ressent pour différentes opérations. On savait par exemple que Spotlight pouvait servir de calculatrice, mais il peut du coup aussi être utilisé comme convertisseur d’unités. Si vous écrivez par exemple une somme en euros, il affichera à droite la conversion dans les principales devises, à commencer par le dollar. La même chose en pieds vous donnera l’équivalent en mètres, puis yards, pouces, centimètres et kilomètres. À l’usage, la fonctionnalité se révèle particulièrement redoutable… si tant est que l’on soit relié à Internet.

 

Si tel est le cas, Spotlight ne va pas manquer d’exploiter cette connexion dans bon nombre de cas. Vous cherchez un restaurant ? Écrivez-le simplement dans le champ de recherche, et Plans viendra s’incruster avec une liste d’établissements proches de chez vous. Comme on peut le voir, il suggère également un ou plusieurs sites, une définition ou encore la page Wikipedia correspondante lorsqu’elle trouvée. Toutes ces suggestions nécessitent que des informations soient envoyées chez Apple, ainsi que chez Yahoo et Microsoft en fonction du service utilisé. Sachez donc qu’elles peuvent être désactivées si l’on préfère ne rien envoyer, ou simplement si l’on juge que ces informations sont inutiles. Dans l'esprit, ce n'est donc pas sans rappeler le Knowledge Graph de Google.

 

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Calendrier et Contacts

Le Calendrier ouvre le bal des nouveautés avec une vue « Jour » améliorée permettant de se concentrer sur les évènements de la journée avec de nombreux détails. La capture d’écran ci-dessous parle d’ailleurs d’elle-même. La vue année est elle aussi améliorée avec l’ajout du défilement, dont on se demandait d’ailleurs pourquoi il n’avait pas été rajouté en même temps que pour « Semaine » et « Mois ».

 

Par ailleurs, si un évènement contient un numéro de téléphone, il sera possible de l’appeler directement si un iPhone sous iOS 8 est disponible sur le même réseau Wi-Fi, comme nous l’avons vu précédemment. Petit regret cependant, puisque le numéro de téléphone doit figurer en clair. Ainsi, si le Calendrier vous signale un anniversaire avec le nom complet, il faudra d’abord ouvrir sa fiche dans Contacts pour ensuite lancer l’appel.

 

L’application Contacts, comme le Calendrier d’ailleurs, voit son apparence évoluer à la sauce Yosemite. Du côté des nouveautés, on signalera une autre conséquence des liens ténus avec iOS 8 : en cas d’appel d’un contact, sa sonnerie personnalisée sera prise en compte.

 

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Conclusion

Yosemite est un cru se démarquant très nettement des versions précédentes, qui n’apportaient finalement qu’un lot limité de réelles nouveautés. Bien entendu, les modifications apportées à l’interface sautent aux yeux. Elles redynamisent nettement l’ensemble, mais les choix opérés par Apple ne plairont pas à tout le monde, notamment sur la luminosité ambiante, plus forte que dans Mavericks et les autres.

 

Le nouvel OS X propose des fonctionnalités qui plairont beaucoup, surtout si vous possédez un iPhone avec iOS 8. Les liens entre les systèmes sont devenus puissants, iCloud s’occupant de synchroniser un nombre encore accru d’informations et de réglages. Mais il semble évident que le grand objectif du produit est de simplifier la vie des utilisateurs pour des tâches basiques, à condition de nager dans un environnement tout Apple.

 

La possibilité de gérer ses appels et SMS depuis le Mac peut ainsi faire gagner du temps de manière non négligeable. L’utilisation d’iCloud Drive pour les pièces jointes volumineuses permet à Apple de rattraper son retard sur la concurrence, mais reste dans tous les cas appréciable. Spotlight fait son grand retour et est beaucoup plus utile en tant que source centrale d’informations et de recherche. Citons également le centre de notifications dont la zone des widgets est entièrement paramétrable.

 

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L'élément le plus central de la stratégie d'Apple ? iCloud

 

Yosemite étant gratuit, à l’instar de Mavericks, la question de son installation ne se posera pas pour beaucoup. Sachez cependant que cette mouture d'OS X peut rencontrer des problèmes de performances dans certains cas de figures. Des utilisateurs rapportent en effet qu’au fil du temps, l’utilisation de logiciels très gourmands en mémoire vive, comme peuvent l’être Photoshop ou les solutions de montage vidéo, provoquent un ralentissement qui affecte particulièrement le Finder. Son utilisation montre alors des latences et les opérations perdent en fluidité. La seule solution est alors de fermer la session ou de redémarrer la machine. Espérons que les mises à jour en préparation chez Apple règleront ces soucis qui entachent un peu un lancement plus réussi que les OS X précédents.

 

Ce nouvel OS X montre désormais une direction chez Apple qui n’est pas sans rappeler celle de Microsoft, même si les méthodes sont différentes. Car si iCloud prend de plus en plus le pouvoir et centralise finalement les données, le Mac ne devient presque plus qu’un écran parmi d’autres, simplement plus adapté aux tâches bureautiques. Messages, emails, calendriers, traitement de texte, recherche d’adresses, appels téléphoniques et ainsi de suite : on peut effectuer ces tâches sur n’importe quel appareil, puis passer de l’un à l’autre. De fait, le rapprochement graphique de l’interface avec celle d’iOS ne doit rien au hasard : il faut assurer la continuité, qui semble désormais être le maître-mot.

 

Évidemment, ceux qui possèdent des appareils iOS en seront ravis car cela signifie pour eux une plus grande cohérence dans les actions effectuées au quotidien. Au contraire, ceux qui préfèrent se tourner vers Android, Windows Phone, BlackBerry ou n’importe quel autre constructeur, verront beaucoup moins l’intérêt de Yosemite. Et pour cause : une bonne partie de ses nouveautés concerne directement iCloud et iOS 8.

 

Au final, Yosemite est en l’état un bon produit, même s’il lui manque actuellement des applications pleinement compatibles pour exploiter les widgets du centre de notifications, ainsi que Handoff (Pocket a été l’une des premières mises à jour pour en tirer parti). Rien ne bloque le chemin de la mise à jour si vous vous posez encore la question, à condition de prendre bien sûr ses précautions, comme nous l’indiquions au début de ce dossier.

Finder, iCloud Drive, Safari et Mail

La première application n’en est pas vraiment une puisqu’il s’agit du Finder. Comparé à celui de Mavericks, les ajouts ne sont clairement pas aussi nombreux. On trouve essentiellement la fonction pour renommer en masse un groupe de fichiers, accessible par le menu contextuel après avoir fait une sélection.

 

On peut affecter donc les mêmes paramètres à tous les fichiers, comme supprimer du texte, remplacer une répétition par ses propres mots, ajouter des préfixes et ainsi de suite. En dehors de cet ajout, il n’y a rien de particulièrement nouveau à noter.

 

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Safari : une barre d'adresses qui veut tout faire

Le cas du navigateur intégré à OS X est par contre bien différent. En effet, le nouveau Safari ressemble très largement à son équivalent mobile dans iOS 7/8, et ceux qui appréciaient le remplissage bleu de la barre d’adresse pendant le chargement regretteront sa disparition au profit d’un simple liseré. Pourtant, cette dernière est plus riche fonctionnellement puisqu’elle reprend les adresses justement, les suggestions Google, les signets et historique, ainsi que les suggestions en provenance de Spotlight. Ces dernières peuvent d’ailleurs être désactivées dans les options du navigateur.

 

Pour autant, la nouvelle barre de titre ne plaira pas forcément à tout le monde, car la simplification et l’effet de transparence, comme nous l’avons déjà évoqué précédemment, peuvent parfois se montrer contre-productifs. Tout est rassemblé sur une zone plus fine et certains boutons ont disparu. C’est notamment le cas de « Nouvelle fenêtre » et de « Nouvel onglet ». Le premier est totalement absent, tandis que le dernier est désormais disponible tout à droite, ce qui obligera l’utilisateur à aller cliquer là-bas pour revenir ensuite à la barre d’adresses. Dans le cas de grandes dalles, et particulièrement du mode plein écran, ces voyages peuvent s’avérer agaçants, et beaucoup s’appuieront alors sur le raccourci clavier Command + N.

 

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Puisque l’on parle de la barre d’adresses, sachez qu’elle reprend l’affichage un peu spécifique de la version iOS. L’adresse entière n’est pas indiquée, seul le nom de domaine est mis en évidence. Il y a à cela un avantage et un inconvénient. D’un côté, cet affichage met en avant de manière beaucoup plus lisible qu’un site est ce qu’il annonce être. Si la connexion est sécurisée, le nom de domaine est écrit en vert, précédé d’un cadenas. Mais certains n’aimeront pas ne pas avoir l’adresse complète de la page qu’ils sont en train de consulter. Là encore, une option permet de revenir à l’ancien comportement.

 

Cette barre d’adresses souhaite dans tous les cas éviter à l’utilisateur d’avoir à écrire avec son clavier. En cliquant dessus, un panneau s’ouvre pour révéler les favoris, les sites fréquemment consultés ou encore le Top Sites. L’ensemble se révèle assez pratique à l’usage, mais de nombreux éléments peuvent être désactivés dans les options.

 

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Parmi les autres changements auxquels s’attendre, on signalera un héritage direct du moteur webkit2 : le mode navigation privée ouvre maintenant une fenêtre dédiée et ne s’active donc pas sur la fenêtre en cours. Un fonctionnement beaucoup plus souple qui permet de garder les deux fenêtres en parallèle, comme avec les autres navigateurs.

 

Signalons malheureusement un changement dans une fonction dont nous nous étions fait l’écho en 2012. Safari n’acceptait en effet par défaut que les cookies des sites expressément visités par l’utilisateur, bloquant de fait de nombreux trackers publicitaires. Ce n’est plus le cas dans Yosemite : Safari accepte désormais les cookies des sites tiers. Ce changement peut être inversé dans les options, mais on sait que la technique est contournée, en partie, par au moins Google et DoubleClick.

 

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Mail : quelques nouveautés héritées des extensions

Le client Mail, présent dans OS X depuis bien longtemps, évolue assez en douceur avec Yosemite. En fait, les fonctionnalités acquises le sont par l’intermédiaire d’autres composants.

 

C’est particulièrement le cas de Mail Drop, qui se base sur iCloud Drive. L’objectif est simple : dépasser la limite imposée sur les pièces jointes en utilisant le service de stockage pour lier directement un fichier volumineux. Dans la plupart des cas, la taille limite est de 20 Mo, alors qu’iCloud Drive permettra de lier un fichier pesant jusqu’à 5 Go. Le destinataire reçoit simplement un email avec un lien pour récupérer les données.

 

yosemite mailyosemite mail

 

Cette fonction est relativement bien pensée car elle simple à l’emploi et peut se révéler totalement transparente. D’abord, elle est utilisée avec tous les types de comptes enregistrés dans Mail, ce n’est donc pas une exclusivité iCloud. Ensuite, si le destinataire utilise un Mac, la pièce jointe s’affichera désormais. Mais attention : elle n’est valable que trente jours, après quoi elle disparaîtra. Notez qu’il s’agit d’un stockage temporaire uniquement dans le cas où vous demandez à Mail d’envoyer un fichier stocké localement sur votre ordinateur.

 

L’autre ajout est plus anecdotique, mais a le mérite d’exister. Si vous joignez une photo à un mail que vous souhaitez envoyer, une icône apparaît en haut à droite de l’image. Cette dernière s’ouvre alors dans une fenêtre spéciale donnant accès à quelques outils pour zoomer, écrire du texte au clavier, voire même signer en écrivant sur le trackpad, ce qui n’est pas une manipulation évidente (on risque de s'y reprendre plusieurs fois).

 

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Notez dans les deux cas qu’il s’agit d’extensions qui sont fournies par Apple. Mais, comme nous le verrons plus tard, Yosemite autorise les développeurs à proposer leurs propres créations, notamment dans la zone de notifications que nous allons maintenant aborder. Signalons tout de même que le moteur de recherche est capable de suggérer certains mots quand il estime que l’utilisateur a fait une faute.

De puissants liens avec iOS 8

Yosemite permet de réaliser un vieux « rêve » pour ceux qui souhaitaient voir leur ordinateur être capable de gérer directement les fonctions simples d’un téléphone que sont les appels et les SMS. Bien entendu, des solutions existent depuis longtemps, mais si vous possédiez d'un iPhone sous iOS 8, ces fonctions sont gérées par défaut et de manière transparente. Seules conditions : que le Mac et l’iPhone soient sur le même réseau Wi-Fi et partagent le même compte iCloud.

Continuité : gérer ses appels et SMS depuis son Mac 

Ce concept, nommé Continuité, est relativement simple à comprendre. Si vous êtes en train d’utiliser votre Mac pour travailler, surfer ou n’importe quoi d’autre, vous pourrez gérer vos appels et vos SMS sans avoir à manipuler votre téléphone. Quand on connait la vitesse que l’on peut atteindre sur un clavier ordinaire face à un clavier virtuel, on comprend vite l’intérêt.

 

Dans la pratique, les appels sont gérés par FaceTime et les SMS par Messages. Chacune de ces applications peut donc prendre en charge les communications propres à Apple (appels FaceTime et iMessages) et celles, plus classiques, utilisables par tous les appareils. Concernant les messages, la séparation des SMS et des iMessages se fait comme sur iOS : verts pour les premiers, bleus pour les seconds. Du côté des appels, il n’y a guère de différence, on peut prendre un appel ou le décliner, comme avec le téléphone (on peut d’ailleurs envoyer un cours message).

 

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Mais il faut ajouter que le Mac ne sert pas simplement de récepteur passif à ces communications. Puisqu’il peut les recevoir, il peut également en émettre. Il suffit de cliquer sur un numéro de téléphone, dans Contacts par exemple, pour déclencher l’appel. Comme pour les appels téléphoniques sous Windows Phone pouvant se transformer en communications Skype avec vidéo, vous aurez la possibilité de passer en FaceTime vidéo.

 

Bien évidemment, n’importe quel Mac sur le réseau Wi-Fi ne peut pas recevoir vos appels et vos SMS. Pour les premiers, la fonction s’active dans les paramètres, tandis que pour les seconds, il faudra se rendre dans les réglages de Messages sur l’iPhone. On y trouvera une ligne nommée « Transfert de SMS », depuis laquelle on pourra activer les appareils qui pourront recevoir les messages. On savait déjà que l’iPad pouvait en hériter, les Mac ne font donc que s’y ajouter. Dès que la fonction est activée, un code apparaît sur l’écran du Mac. Il suffit alors de l’entrer dans l’iPhone et lien est ainsi créé.

 

yosemite sms

 

Globalement, qu’il s’agisse des messages ou des appels, l’ensemble fonctionne très bien. Nous avons constaté parfois quelques soucis avec les SMS, mais le système réessaye de les envoyer de lui-même la plupart du temps. Parfois, un SMS cause problème, mais déverrouiller le téléphone débloque alors la situation. Il y a certainement de la marge pour améliorer cette communication, mais Continuité tient ses promesses.

Handoff : commencer une action sur un appareil, finir sur un autre 

L’autre lien entre les appareils iOS et les Mac se nomme Handoff. Cette fonctionnalité permet de commencer une tâche sur l’un des appareils et de la continuer sur un autre. Par exemple, vous commencez l’écriture d’un message pour un destinataire. Le Mac affichera automatiquement à gauche du Dock l’icône de Messages pour continuer sur l’ordinateur ce qui avait été commencé sur un téléphone.  

 

ios8 handoffios8 handoffios8 handoffios8 handoff

 

Cette passation de pouvoirs fonctionne avec de nombreuses applications Apple, notamment Mail, Safari, Plans, Calendrier ou encore Rappels. La suite iWork, comprenant Pages, Numbers et Keynote, est également compatible. Dans le cas de Plans par exemple, on peut commencer à préparer un itinéraire sur son iPad et continuer sur le Mac. Notez que l’inverse est possible : les actions débutées sur Mac peuvent être reprises par les appareils mobiles, auquel cas l’écran verrouillé d’iOS 8 signale la tâche active par une petite icône en bas à gauche.

 

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Instant Hotspot : l'iPhone devient facilement une connexion 3G/4G

Apple a ajouté une troisième fonctionnalité pour faire le pont entre les deux systèmes : Instant Hotspot, qui fonctionne de manière très simple. Dès lors qu’un iPhone est proche d’un Mac, ce dernier le détecte et l’affiche dans le menu Wi-Fi. L’utilisateur peut donc se connecter au téléphone à la condition que les deux appareils partagent le même compte iCloud, évitant ainsi de devoir saisir une clé.

 

Une fois connecté à l’iPhone, le Mac exploite sa connexion de données. Notez que le menu Wi-Fi affiche la qualité du signal, le réseau effectivement capté ainsi que le niveau de batterie. Par ailleurs, si Yosemite utilise une telle connexion, il suspend automatiquement toutes les tâches en arrière-plan qui pourraient consommer des données. Il s’agit donc d’une connexion limitée, à la manière de ce que font certains ordinateurs quand ils passent du Wi-Fi à un signal 3G/4G.

 

yosemite instant hotspot

 

Au final, qu’il s’agisse de Handoff, de Continuité ou d'Instant Hotspot, le résultat est probant, même si le second devrait être utilisé dans la pratique plus régulièrement que les deux autres. Pointons tout de même que cette utilité ne se retrouve que dans un environnement Apple suffisamment récent pour que les dernières versions d’OS X et iOS puissent fonctionner sans heurts. 

Plongeon dans la nouvelle interface

Difficile de ne pas voir en arrivant sur le bureau du nouvel OS X que les choses ont changé. Il n’y a rien à dire de particulier sur la barre de menu en haut, mais le Dock a de quoi surprendre quand on s’est habituée à la version 3D des systèmes précédents. Cette nouvelle version est plate et translucide, comme une plaque de verre givré posé sur le fond d’écran qui le floute largement. Les icônes surprendront également : beaucoup plus plates elles aussi, mais pas entièrement en 2D dans la plupart des cas. Le style est plus simple, plus épuré et dans la lignée finalement des changements intervenus dans iOS 7.

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La fenêtre du Finder continue de donner la mesure de cette évolution avec d’autres éléments. La barre de titre n’est pratiquement plus bombée, les boutons de contrôle sont en couleur pleine et les icônes sont réduites à leur plus simple expression. Le style dépouillé tranche avec la barre latérale qui gagne le même effet de translucidité que le Dock. En fait, par défaut, tous les logiciels reprenant le contrôle de barre latérale afficheront ce type de transparence floutée.

De nombreux petits changements d'ergonomie 

Mais attention, il serait trop facile de résumer les modifications d’interface à quelques couleurs modifiées et à un thème beaucoup plus plat. Quand on parle de changements dans le design, cela comprend également l’ergonomie, et Apple a modifié de nombreux éléments qui n’ont parfois rien d’anodin. Par exemple, vous ne trouverez plus le symbole double flèche qui permettait de passer une application en mode plein écran : ce rôle sera systématiquement repris par la bille verte, dont le fonctionnement n’a jamais été cohérent. Il permettait en effet parfois de maximiser la taille d’une fenêtre, ou d’autres fois de lui faire adopter la taille jugée la plus adaptée par l’application. Elle aura donc désormais toujours le même effet.

 

De même, des changements plus subtils sont présents. La manière de mettre en avant les fenêtres est à ce titre intéressante. L’ombre portée a été nettement réduite et c’est la transparence qui est utilisée pour signifier qu’une fenêtre est active. Il est impossible de se tromper par exemple avec des fenêtres du Finder dont l’une est sélectionnée et l’autre pas. Cela étant, la transparence n’existe pas dans toutes les applications, son utilisation étant tributaire du bon vouloir des développeurs, et tout le monde n’est pas nécessairement fan de cet élément de design.

La transparence n'est pas toujours la bienvenue... 

Les effets de transparence sont nombreux, mais ne sont malheureusement pas tous très utiles. Certains sont joliment utilisés sans nuire à la lisibilité. Par exemple, pour reprendre le cas de la barre latérale du Finder, la couleur de sélection du dossier actif dépend de ce qui est affiché derrière. Pas très utile évidemment, mais agréable. Cependant, on ne peut pas en dire autant des barres de titre dans certaines applications fournies par Apple.

 

yosemite transparenceyosemite transparence

 

C’est particulièrement le cas dans Messages, Safari ou encore Plans. La barre de titre contient un degré de transparence qui se manifeste dès que l’on fait défiler du contenu passant derrière. Avec Plans par exemple, on voit sur la capture la partie gauche en bleue, puis la zone droite plus neutre, alternant du beige au gris. Et si cet exemple ne vous paraît pas flagrant, il le devient bien davantage avec Safari.

 

Si l’optique d’Apple était de mettre l’accent sur le contenu et de faire oublier le contenant, le pari est cette fois raté. La barre de titre attire nécessairement l’attention en changeant de couleurs au gré des défilements de contenus. C’est précisément le type de transparence que l’on trouvera dans le menu contextuel et certains menus, dont le fond dépendra une fois encore de ce qui se trouvera derrière. En fonction des cas, il peut y avoir perte de lisibilité en diminuant par exemple le contraste entre le fond et l’écriture.

 

yosemite transparence

... et le thème sombre n'y échappe pas  

Yosemite propose en outre pour la première fois un thème sombre. Pas d’emballement cependant car seuls le Dock et la barre de menus sont concernés. Le thème plaira clairement à tous ceux qui veulent le moins de luminosité possible, alors que l’interface globale du nouvel OS X est justement beaucoup plus claire que les versions précédentes.

 

Mais ce thème sombre a ses propres soucis et lacunes. Le plus gros reproche que l’on puisse lui faire est dans l’utilisation des menus de la barre : Apple a laissé le même bleu électrique que pour le thème clair. On se demande bien pourquoi tant le résultat est agressif et nuit à la lisibilité de l’élément surligné. Le problème peut être corrigé en changeant, dans les paramètres généraux, la couleur d'apparence en « Graphite ».

 

yosemite thème sombre

 

Par ailleurs, pourquoi avoir limité la teinte sombre à la barre de menus et au Dock ? Il y avait certainement des opportunités au sein des barres de titres, des latérales, de la couleur de fond dans les dossiers et ainsi de suite. Attention également, comme nous l’avions fait remarquer déjà durant la phase bêta, aux icônes qui se placent à droite de la barre de menus : si elles n’ont pas été pensées pour le thème sombre, on ne les verra tout simplement pas.

Nouvelle police : super... si vous avez un écran Retina 

Il faut savoir en outre que les soucis de lisibilité ne viennent pas tous des choix opérés par Apple dans la sélection des couleurs et des effets de flou. Un élément crucial de l’interface a en effet changé : la police utilisée par défaut. Helvetica Neue remplace Lucida Grande, ce qui est un choix agréable pour les écrans Retina, mais pas pour les autres, sur lesquels elle apparaîtra comme « maigrelette » et moins lissée, car plus exigeante en pixels. Conséquence : plus la résolution (nombre de pixels par pouce) augmente, plus la police sera élégante. Ceux qui ont installé iOS 7 et sa police plus fine sur un iPhone ou un iPad non Retina comprendront aisément le problème : la sensation de flou peut être désagréable.

 

Il faut en tout cas reconnaître qu’Apple a fait un sacré ménage dans son interface. Rien n’a été épargné, pas même jusqu’au plus petit réglage dans le centre des Paramètres, dont les icônes ont toutes été changées également. Les applications intégrées ont aussi été remaniées et affichent enfin un visage cohérent et non un mélange hétéroclite de plusieurs mouvements graphiques différents. Si cohérent en fait parfois qu’on peut avoir du mal à reconnaître certaines fenêtres, à cause justement des barres titres dont de nombreux contrôles ont disparu et qui ont donc tendance à se ressembler.

 

Et puisque l’on parle des applications présentes dans Yosemite, nous allons faire le tour des principales nouveautés qui y ont été intégrées.

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