Sommes-nous passés « d’une logique de répression des échanges illicites pourtant ardemment revendiquée (Hadopi) à celle de leur marchandisation jusqu’ici refusée » ? C’est la question que pose l’ADAMI dans une lettre envoyée aux majors du disque. Dans le viseur ? Les services de musique en ligne d’Apple (iTunes Match) et de RIM (BBM-Music).
L’Adami assimile le premier à un outil de « blanchiment » des titres illégaux. Avec iTunes Match, l’abonné retrouve sur son espace iCloud le miroir « légal » d’un fichier musical trouvé sur son disque dur. Pour 25 dollars par an, la solution scanne en effet votre bibliothèque musicale et répercute sur le nuage les morceaux repérés. Comment ? Soit en puisant dans le catalogue iTunes pour éviter les redondances, soit en les uploadant si le titre est inconnu.
L’Adami analyse le second comme un service de peer-to-peer légalisé, réseau où l’abonné à BlackBerry Music met en effet en partage ses morceaux avec ceux de ses contacts.
La société de gestion collective qui gère les droits des artistes-interprètes notamment, se demande s’ils n’enclencheraient pas un mécanisme de « licence globale privée aux seules mains des producteurs phonographiques ». Avec déjà les premières victimes : « ce retournement de situation se ferait une nouvelle fois sans les artistes qui via ces accords ne percevront qu’une rémunération anecdotique ». L’ADAMI rappelle au passage qu’elle milite pour « de nouveaux mécanismes de répartition adaptés à l’Internet. C’était le cas de la gestion collective des droits musicaux sur le net, soutenue par le Président de la République, mais refusée dernièrement par les producteurs phonographiques ».
Voilà la lettre :
L’Adami assimile le premier à un outil de « blanchiment » des titres illégaux. Avec iTunes Match, l’abonné retrouve sur son espace iCloud le miroir « légal » d’un fichier musical trouvé sur son disque dur. Pour 25 dollars par an, la solution scanne en effet votre bibliothèque musicale et répercute sur le nuage les morceaux repérés. Comment ? Soit en puisant dans le catalogue iTunes pour éviter les redondances, soit en les uploadant si le titre est inconnu.
L’Adami analyse le second comme un service de peer-to-peer légalisé, réseau où l’abonné à BlackBerry Music met en effet en partage ses morceaux avec ceux de ses contacts.
La société de gestion collective qui gère les droits des artistes-interprètes notamment, se demande s’ils n’enclencheraient pas un mécanisme de « licence globale privée aux seules mains des producteurs phonographiques ». Avec déjà les premières victimes : « ce retournement de situation se ferait une nouvelle fois sans les artistes qui via ces accords ne percevront qu’une rémunération anecdotique ». L’ADAMI rappelle au passage qu’elle milite pour « de nouveaux mécanismes de répartition adaptés à l’Internet. C’était le cas de la gestion collective des droits musicaux sur le net, soutenue par le Président de la République, mais refusée dernièrement par les producteurs phonographiques ».
Voilà la lettre :
Monsieur le Président directeur général,
Les géants nord-américains Apple et BlackBerry ont ces dernières semaines lancé leur nouveau service de musique en ligne. ITunes Match pour l’un et BBM-Music pour l’autre.
Ces applications viennent une fois de plus bousculer notre approche de la musique à l’ère du numérique et obligent toute la filière à s’adapter.
iTunes Match permet à quiconque de bénéficier sur son espace iCloud d’un fichier musical iTunes à partir d’un fichier mp3 présent sur son disque dur. Un fichier « rippé » téléchargé de manière illicite peut ainsi devenir licite. BBM-Music quant à lui légalise les échanges peer to peer entre abonnés au service.
Au passage, c’est la confirmation, comme nous l’avons exprimé à plusieurs reprises, que l’achat à l’acte tend incontestablement à disparaitre.
Ces services, payants, ont fait l’objet d’un accord avec la Major que vous représentez en France. Une part conséquente de chaque abonnement sera ainsi reversée à votre société.
Ces innovations, qui concernent en premier lieu les artistes que nous servons tous, entraînent un certain nombre de questions :
- Sur quelle base s’appuie cet accord ? Comptez-vous, pour la France, y souscrire ?
- Ces abonnements annuels correspondent-ils à un changement de stratégie de votre part : marchandisation des échanges illégaux contre répression des utilisateurs des services de peer to peer telle que vous l’avez toujours défendue jusqu’ici à travers Hadopi ?
- Sur cet abonnement quelle sera la part nette moyenne reversée aux artistes ?
- Le droit exclusif, sous sa forme contractuelle, et selon la répartition actuelle entre artiste et producteur, est-il encore adapté à la disparition progressive de l’achat à l’acte et à la généralisation des forfaits ?
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de bien vouloir agréer Monsieur le Président Directeur Général l’expression de mes salutations les plus amicales.