Jacques Attali vient de publier une nouvelle note sur son site et dans l'Express, pour dire tout le mal qu’il pense de la dernière campagne Hadopi. Des campagnes qui soutiennent que la création de demain serait perdue sans l’Hadopi d’aujourd’hui. L’auteur de « Bruits » voit là « un sujet de très grande importance, révélateur des maux les plus terribles qui fragilisent notre pays ».
Pourquoi ? « Il est en effet assez piquant de voir Hadopi parler de menaces qui pèseraient sur la littérature, alors que cette autorité n’a aucune compétence sur le sujet ; et il est scandaleux de la voir, par un amalgame trompeur, inventer une menace imaginaire pour faire croire que le libre accès à internet interdira de publier des romans ». Précisions : la réponse graduée est aujourd’hui seulement calibrée pour se concentrer dans l’univers de la musique et de l’audiovisuel, les autres secteurs n'ayant pas réclamé d'autorisation de surveillance à la CNIL.
Pour Attali, l’économie va changer. Mais il ne faut pas craindre ce changement, car cette économie « peut évoluer pour le plus grand bien des artistes ».
La menace sur les anciens maîtres de l'ancienne économie
Et ce pour plusieurs raisons : « la création musicale, compétence d’Hadopi, n’est absolument pas pénalisée, au contraire, par sa mise à disposition sur internet ; ceux qui sont menacés, ce sont les revenus des anciens maitres de l’ancienne économie, qui osent se nommer encore les « majors », et qui ne font plus que recycler leurs catalogues ou inventer des vedettes éphémères ».
L’auteur poursuit et rappelle alors ce qui a été constaté dans plusieurs études : ceux qui téléchargent ou profitent du streaming sont aussi ceux qui achètent le plus de CD. « De fait, jamais les musiciens, et pas seulement les plus célèbres, n’ont autant gagné de l’argent par leurs concerts ; et la licence globale (publique ou privée, comme on commence à le voir) protègera les droits des auteurs et les revenus des interprètes beaucoup mieux qu’aucun autre système ». Une licence qui revient en force pour la campagne 2012.
L'économie de l'art, l'économie de la distraction
L’économiste, écrivain et conseiller d'État honoraire estime aussi que « c’est insulter tous les artistes que de soutenir que l’argent est le moteur de la création. L’économie de l’art doit évidemment permettre aux artistes de vivre dignement de leurs créations, mais elle ne se confond pas avec l’économie de la distraction. En particulier, Internet est, pour les écrivains comme pour tous les autres artistes, non une menace, mais un nouvel espace de création et de revenus ».
Les vrais menaces
Pour Attali enfin, « ce qui menace aujourd’hui la création en France, ce n’est pas une hypothétique remise en cause des droits d’auteur, mais des insuffisances bien plus profondes : En musique, c’est l’incurie des villes moyennes, qui ne disposent pas, pour la plupart, comme dans les autres grands pays, de salles de concert et de répétition, ni de places suffisantes dans les conservatoires. En matière littéraire, c’est l’insuffisance des moyens pour valoriser le rôle de prescripteur des libraires dans l’économie numérique ».
L'auteur estime que ce qui pénalise la création et l’innovation en France, ce n'est pas le téléchargement en ligne, mais « la contrefaçon matérielle ». C’est aussi « l’insigne faiblesse des budgets de recherche de l’industrie privée ; c’est la méfiance à l’égard du changement, la peur devant tout défi ; c’est la nature trop directive de l’enseignement primaire et secondaire, qui ne valorise pas assez l’initiative et la créativité ; et c’est enfin notre incapacité à attirer les étrangers de talent ».
En conclusion : « la création n’a pas besoin de censeurs, mais de recruteurs. »
Pourquoi ? « Il est en effet assez piquant de voir Hadopi parler de menaces qui pèseraient sur la littérature, alors que cette autorité n’a aucune compétence sur le sujet ; et il est scandaleux de la voir, par un amalgame trompeur, inventer une menace imaginaire pour faire croire que le libre accès à internet interdira de publier des romans ». Précisions : la réponse graduée est aujourd’hui seulement calibrée pour se concentrer dans l’univers de la musique et de l’audiovisuel, les autres secteurs n'ayant pas réclamé d'autorisation de surveillance à la CNIL.
Pour Attali, l’économie va changer. Mais il ne faut pas craindre ce changement, car cette économie « peut évoluer pour le plus grand bien des artistes ».
La menace sur les anciens maîtres de l'ancienne économie
Et ce pour plusieurs raisons : « la création musicale, compétence d’Hadopi, n’est absolument pas pénalisée, au contraire, par sa mise à disposition sur internet ; ceux qui sont menacés, ce sont les revenus des anciens maitres de l’ancienne économie, qui osent se nommer encore les « majors », et qui ne font plus que recycler leurs catalogues ou inventer des vedettes éphémères ».
L’auteur poursuit et rappelle alors ce qui a été constaté dans plusieurs études : ceux qui téléchargent ou profitent du streaming sont aussi ceux qui achètent le plus de CD. « De fait, jamais les musiciens, et pas seulement les plus célèbres, n’ont autant gagné de l’argent par leurs concerts ; et la licence globale (publique ou privée, comme on commence à le voir) protègera les droits des auteurs et les revenus des interprètes beaucoup mieux qu’aucun autre système ». Une licence qui revient en force pour la campagne 2012.
L'économie de l'art, l'économie de la distraction
L’économiste, écrivain et conseiller d'État honoraire estime aussi que « c’est insulter tous les artistes que de soutenir que l’argent est le moteur de la création. L’économie de l’art doit évidemment permettre aux artistes de vivre dignement de leurs créations, mais elle ne se confond pas avec l’économie de la distraction. En particulier, Internet est, pour les écrivains comme pour tous les autres artistes, non une menace, mais un nouvel espace de création et de revenus ».
Les vrais menaces
Pour Attali enfin, « ce qui menace aujourd’hui la création en France, ce n’est pas une hypothétique remise en cause des droits d’auteur, mais des insuffisances bien plus profondes : En musique, c’est l’incurie des villes moyennes, qui ne disposent pas, pour la plupart, comme dans les autres grands pays, de salles de concert et de répétition, ni de places suffisantes dans les conservatoires. En matière littéraire, c’est l’insuffisance des moyens pour valoriser le rôle de prescripteur des libraires dans l’économie numérique ».
L'auteur estime que ce qui pénalise la création et l’innovation en France, ce n'est pas le téléchargement en ligne, mais « la contrefaçon matérielle ». C’est aussi « l’insigne faiblesse des budgets de recherche de l’industrie privée ; c’est la méfiance à l’égard du changement, la peur devant tout défi ; c’est la nature trop directive de l’enseignement primaire et secondaire, qui ne valorise pas assez l’initiative et la créativité ; et c’est enfin notre incapacité à attirer les étrangers de talent ».
En conclusion : « la création n’a pas besoin de censeurs, mais de recruteurs. »