Hier, lors du 10ème forum annuel des Télécoms et du Net organisé par Les Échos, Jean-Ludovic Silicani, le président de l’ARCEP, a réalisé un discours sur le très haut débit, et donc la fibre optique. Il a profité de cette occasion pour expliquer les spécificités du modèle français, et ses différences avec les modèles étrangers. La philosophie est simple : garder ce qui a fait la force du haut débit, c’est-à-dire un environnement concurrentiel et ouvert, amenant à des forfaits à bas prix et évolué (triple-play), et transposer tout ceci pour la fibre optique, en l’adaptant bien entendu.
« On entend ou on lit régulièrement que, comparée à l’Asie et aux États-Unis, l’Europe aurait un retard croissant dans le déploiement de la fibre optique. Si ces alertes constituent une incitation à mieux faire, elles ne doivent cependant pas conduire à faire des erreurs de diagnostic… et donc de prescription » a ainsi commenté le président de l’ARCEP.
Il a alors cité quatre modèles :
Le modèle français doit donc avoir les caractéristiques suivantes :
Montée en débit : bientôt une offre concrète de France Télécom
Autre point intéressant, Silicani note qu’en attendant que l’arrivée du FTTH, « les zones les moins denses du territoire pourront bénéficier de la montée en débit, pour laquelle France Télécom devra désormais proposer une offre dont les tarifs seront régulés par l’ARCEP ».
Pour le président de l’ARCEP, le but est donc de surfer sur la vague du haut débit, tout en proposant des adaptations propres au lourd financement de la fibre optique. « Ce modèle est aussi proportionné : il nous préserve de mesures plus radicales dont il ne faut ni surestimer les vertus, ni sous-estimer les risques. »
N'oublions pas la 4G
Enfin, concernant la 4G, Silicani rappelle bien que la concurrence n’est pas oubliée, notamment par « la garantie de l’attribution de quatre licences sur la bande 2,6 GHz » , les 4 lots de la bande 800 MHz et bien sûr « des plafonds de cumul prévus sur les deux bandes » afin d’éviter qu’un seul opérateur rafle toutes les fréquences.
« On entend ou on lit régulièrement que, comparée à l’Asie et aux États-Unis, l’Europe aurait un retard croissant dans le déploiement de la fibre optique. Si ces alertes constituent une incitation à mieux faire, elles ne doivent cependant pas conduire à faire des erreurs de diagnostic… et donc de prescription » a ainsi commenté le président de l’ARCEP.
Il a alors cité quatre modèles :
- Le modèle australien : basé sur une boucle locale de fibre optique unique, ce modèle mise sur un réseau national d’initiative publique loué aux opérateurs. « À supposer que le déploiement de ce réseau se réalise comme prévu, il ne permet pas aux opérateurs de se différencier, techniquement et économiquement, et freinera par conséquent l’innovation. » Or l’ARCEP souhaite justement que la France continue d’innover et d’évoluer de manière constante. Ce modèle est donc exclu.
- Le modèle du consensus : « prôné par certains opérateurs, notamment en France » ce modèle vise à créer une structure unique dont les opérateurs se partageraient la propriété. Ce consortium serait chargé des déploiements. Voilà un modèle qui a l’avantage d’être très intéressant d’un point de vue financier. Mais pour l’ARCEP, il est surtout « utopique ». Pourquoi ? Car il « nécessite une convergence stratégique de tous les opérateurs notamment en matière de choix et de planification des investissements ce qui est peu vraisemblable et pourtant nécessaire ».
- Le modèle d’Europe du Nord : celui-ci se base sur un déploiement fondé sur l’intervention des municipalités. Son avantage est la rapidité des déploiements localisés, puisqu’il n’y a pas besoin de s’accorder au niveau de la nation toute entière. Mais ce modèle « entraîne aussi un morcellement en autant de petits réseaux locaux, hétérogènes et discontinus. Cet émiettement ne répond pas à la conception, notamment du Parlement, de l’aménagement numérique du territoire. En outre, il privilégie évidemment les collectivités et les territoires les plus riches. »
- Le modèle Japonais et Américain : ici, le déploiement de la fibre optique se base sur le marché. Certains noteront qu’en France aussi, mais Silicani fait remarquer que les « situations ne sont pas comparables avec celle que nous connaissons en France ». En effet, le Japonais NTT, connu pour être le leader mondial de la fibre optique depuis des années, a surtout dû à l’époque « faire face au recul massif de ses parts de marché dans le haut débit ». France Télécom n’est pas du tout dans cette situation. Quant aux États-Unis, « Verizon cherche à répondre à la concurrence des réseaux câblés, et peut s’appuyer sur une propension des ménages américains à déjà payer plus de 100$ par mois pour le haut débit, là où nous payons 30€, soit 40$ ». Autre problème, laisser le marché faire, c’est fibrer les zones très denses (lucratives) et délaisser totalement les zones moins peuplées, et donc moins intéressantes financièrement.
Le modèle français doit donc avoir les caractéristiques suivantes :
- être un marché concurrentiel : pas de monopole, ce qui est mauvais pour l’évolution des réseaux et l’innovation des services, sans pour autant exclure la mutualisation des réseaux en-dehors des grandes agglomérations.
- pousser le co-financement : ce qui a l’avantage de réduire les coûts tout en évitant une situation monopolistique dans le cas où un opérateur unique venait à investir. Ceux ne participant pas au co-financement ne sont pas non plus exclus, puisqu’ils pourront accéder à la ligne via le dégroupage.
- aménager le territoire : afin que tout le monde ait accès à la fibre optique à terme, même en campagne, ce qui implique autant les entreprises privées que les collectivités locales. C’est une question de « cohérence géographique des déploiements » note l’ARCEP.
Montée en débit : bientôt une offre concrète de France Télécom
Autre point intéressant, Silicani note qu’en attendant que l’arrivée du FTTH, « les zones les moins denses du territoire pourront bénéficier de la montée en débit, pour laquelle France Télécom devra désormais proposer une offre dont les tarifs seront régulés par l’ARCEP ».
Pour le président de l’ARCEP, le but est donc de surfer sur la vague du haut débit, tout en proposant des adaptations propres au lourd financement de la fibre optique. « Ce modèle est aussi proportionné : il nous préserve de mesures plus radicales dont il ne faut ni surestimer les vertus, ni sous-estimer les risques. »
N'oublions pas la 4G
Enfin, concernant la 4G, Silicani rappelle bien que la concurrence n’est pas oubliée, notamment par « la garantie de l’attribution de quatre licences sur la bande 2,6 GHz » , les 4 lots de la bande 800 MHz et bien sûr « des plafonds de cumul prévus sur les deux bandes » afin d’éviter qu’un seul opérateur rafle toutes les fréquences.