Jean-Bernard Levy est cette semaine l’invité de « Leaders », émission économique de Public Sénat en partenariat avec les Échos. Levy est le numéro un de Vivendi, propriétaire d’Universal et de SFR. Il est aussi président du groupe des écoles des télécommunications, pour lequel Michel Riguidel a rédigé un brevet sur le Deep Packet Inspection. Bref, un acteur clef sur ce thème.
« Nous avons, nous, fait le choix de soutenir cette loi qui cherche à rendre aux artistes le fruit de leur travail » souligne Levy, après avoir affirmé que « la piraterie ne reconnait rien. Que disent les pirates ? Ils disent : ‘Moi les artistes cela ne m’intéresse pas, je veux avoir accès à tout, je ne reconnais pas la valeur marchande de la création culturelle’. »
SFR identifie les IP gratuitement pour le compte de l’Hadopi
Mais pourquoi SFR, propriété de Vivendi, donne gratuitement le nom de ses abonnés à l’Hadopi, alors que les autres FAI font payer cette prestation pénale ? « Tout le monde le fait de la même façon, tout le monde respecte la loi de la même façon ». Une affirmation fausse puisque ni Free, ni Bouygues Télécom ni Orange ne travaillent gratuitement pour Hadopi (cf notre tour de table).
Un opérateur qui cherche à se démarquer (Free)
Plutôt que répondre clairement, le numéro un de Vivendi préfèrera plutôt mettre en cause Free, sans le citer, FAI qui avait fait de la résistance (légale) lors des premiers pas de l’Hadopi, une résistance que juge illégale Levy : « Je crois qu’il y a un opérateur qui cherche à se démarquer un petit peu et qui a mis 15 jours avant de se mettre respecter la loi, mais c’est plus une question de posture qu’une question réelle. Depuis maintenant des semaines et des semaines, à la demande de la Hadopi, les opérateurs donnent des adresses IP (NDLR en fait : les nom, prénom, adresse postale) à l’Hadopi de façon à ce qu’elle puisse envoyer des messages tels qu’ils sont prévus dans la loi sur la riposte graduée ».
Une adhésion forte en faveur d'Hadopi, des trublions à qui on donne trop la parole
Selon Levy « il y a petit à petit une adhésion assez forte des Français à l’Hadopi. Il reste quelques trublions, on leur donne peut-être un peu trop la parole, mais qui sont très minoritaires. » Jean-Bernard Levy assurera aussi que le marché de la musique a « arrêté de baisser en France, depuis l’année dernière, depuis que les gens savent qu’ils sont susceptibles de recevoir un email d’avertissement, puis une lettre recommandée, etc. »
Bref, une Hadopi qui marche, une adhésion des Français, quelques trublions à qui on donne un peu trop de liberté d’expression, et un Free qui est maintenant entré dans les rangs. « Aujourd’hui, il y a un certain consensus autour de l’Hadopi, moi je dis chapeau au gouvernement d’avoir réussi à trouver un mécanisme qui finalement contente les artistes, la filière musicale sans empêcher les internautes d’avoir accès à tout ce qu’ils peuvent trouver légalement sur internet ».
Des logiciels de sécurisation labellisés déjà disponibles sur Hadopi.fr (!)
Mais le plus gros arrive. Le journaliste se dira tétanisé à l’idée qu’un tiers puisse pirater son accès Wifi pour télécharger sur son abonnement des contenus. Avec le risque évident : celui d’être sanctionné pour ce fait d’un tiers.
Réponse de Levy très rassurante : « C’est pour cela que la Hadopi a labellisé des logiciels que vous trouvez sur le site de l’Hadopi de façon à ce que si vous vous y connaissez tout de même un petit peu - vous n’êtes pas la personne la moins informée – vous pouvez télécharger des logiciels qui vous permettront d’éviter que quelqu’un vienne se mette sur votre ordinateur pour faire ce que vous disiez. Mais évidemment, ce sont tout de même des comportements assez rares ».
Rares peut-être, mais beaucoup moins que les fameux logiciels de sécurisation labellisés par la Hadopi puisqu’il y en a aucun sur le site de l’Hadopi. Et pour cause : aucune labellisation n’est possible faute pour le chercheur Michel Riguidel d’avoir pu faire finaliser son projet de spécifications fonctionnelles commandé par la très indépendante Haute autorité.
Sarkozy réconcilié avec les acteurs, et applaudi sur l'Internet civilisé
Enfin, à propos des récentes déclarations de l’Élysée laissant entendre une possible remise en cause de l’Hadopi, Levy ajustera le tir : « Nous sommes tout à fait prêts à ce qu’il y ait à compléter la Hadopi si nécessaire, si avec les nouvelles technologies, il y a d’autres façons qui permettent peut-être de manière plus simple… C’est assez long, c’est assez lourd. »
Un nuage embrumé, mais le soleil vient de l’Élysée : « Nicolas Sarkozy s’est réconcilié remarquablement avec Internet avec l’eG8 qui a fait venir de très grands acteurs mondiaux. Le Président de la République, je dois le dire, j’étais dans la salle, a été applaudi quand il a parlé d’internet civilisé par toutes les personnes qui étaient dans la salle, y compris les grands acteurs de l’internet. Il n’y a pas d’hiatus entre le travail du gouvernement et le monde de l’Internet ». Le dernier projet de filtrage globalisé prévu par un simple décret en un sans doute le plus bel exemple.
« La loi Hadopi fait des émules »
« La loi Hadopi fait des émules en Scandinavie, en Nouvelle-Zélande, dans de nombreux pays du Monde, petit à petit se mettent en place des systèmes qui un petit peu sur le même caractère pédagogique de la loi Hadopi en France cherchent à dissuader les internautes d’aller sur des sites pirates et d’aller sur une offre légale. »
« Nous avons, nous, fait le choix de soutenir cette loi qui cherche à rendre aux artistes le fruit de leur travail » souligne Levy, après avoir affirmé que « la piraterie ne reconnait rien. Que disent les pirates ? Ils disent : ‘Moi les artistes cela ne m’intéresse pas, je veux avoir accès à tout, je ne reconnais pas la valeur marchande de la création culturelle’. »
SFR identifie les IP gratuitement pour le compte de l’Hadopi
Mais pourquoi SFR, propriété de Vivendi, donne gratuitement le nom de ses abonnés à l’Hadopi, alors que les autres FAI font payer cette prestation pénale ? « Tout le monde le fait de la même façon, tout le monde respecte la loi de la même façon ». Une affirmation fausse puisque ni Free, ni Bouygues Télécom ni Orange ne travaillent gratuitement pour Hadopi (cf notre tour de table).
Un opérateur qui cherche à se démarquer (Free)
Plutôt que répondre clairement, le numéro un de Vivendi préfèrera plutôt mettre en cause Free, sans le citer, FAI qui avait fait de la résistance (légale) lors des premiers pas de l’Hadopi, une résistance que juge illégale Levy : « Je crois qu’il y a un opérateur qui cherche à se démarquer un petit peu et qui a mis 15 jours avant de se mettre respecter la loi, mais c’est plus une question de posture qu’une question réelle. Depuis maintenant des semaines et des semaines, à la demande de la Hadopi, les opérateurs donnent des adresses IP (NDLR en fait : les nom, prénom, adresse postale) à l’Hadopi de façon à ce qu’elle puisse envoyer des messages tels qu’ils sont prévus dans la loi sur la riposte graduée ».
Une adhésion forte en faveur d'Hadopi, des trublions à qui on donne trop la parole
Selon Levy « il y a petit à petit une adhésion assez forte des Français à l’Hadopi. Il reste quelques trublions, on leur donne peut-être un peu trop la parole, mais qui sont très minoritaires. » Jean-Bernard Levy assurera aussi que le marché de la musique a « arrêté de baisser en France, depuis l’année dernière, depuis que les gens savent qu’ils sont susceptibles de recevoir un email d’avertissement, puis une lettre recommandée, etc. »
Bref, une Hadopi qui marche, une adhésion des Français, quelques trublions à qui on donne un peu trop de liberté d’expression, et un Free qui est maintenant entré dans les rangs. « Aujourd’hui, il y a un certain consensus autour de l’Hadopi, moi je dis chapeau au gouvernement d’avoir réussi à trouver un mécanisme qui finalement contente les artistes, la filière musicale sans empêcher les internautes d’avoir accès à tout ce qu’ils peuvent trouver légalement sur internet ».
Des logiciels de sécurisation labellisés déjà disponibles sur Hadopi.fr (!)
Mais le plus gros arrive. Le journaliste se dira tétanisé à l’idée qu’un tiers puisse pirater son accès Wifi pour télécharger sur son abonnement des contenus. Avec le risque évident : celui d’être sanctionné pour ce fait d’un tiers.
Réponse de Levy très rassurante : « C’est pour cela que la Hadopi a labellisé des logiciels que vous trouvez sur le site de l’Hadopi de façon à ce que si vous vous y connaissez tout de même un petit peu - vous n’êtes pas la personne la moins informée – vous pouvez télécharger des logiciels qui vous permettront d’éviter que quelqu’un vienne se mette sur votre ordinateur pour faire ce que vous disiez. Mais évidemment, ce sont tout de même des comportements assez rares ».
Rares peut-être, mais beaucoup moins que les fameux logiciels de sécurisation labellisés par la Hadopi puisqu’il y en a aucun sur le site de l’Hadopi. Et pour cause : aucune labellisation n’est possible faute pour le chercheur Michel Riguidel d’avoir pu faire finaliser son projet de spécifications fonctionnelles commandé par la très indépendante Haute autorité.
Sarkozy réconcilié avec les acteurs, et applaudi sur l'Internet civilisé
Enfin, à propos des récentes déclarations de l’Élysée laissant entendre une possible remise en cause de l’Hadopi, Levy ajustera le tir : « Nous sommes tout à fait prêts à ce qu’il y ait à compléter la Hadopi si nécessaire, si avec les nouvelles technologies, il y a d’autres façons qui permettent peut-être de manière plus simple… C’est assez long, c’est assez lourd. »
Un nuage embrumé, mais le soleil vient de l’Élysée : « Nicolas Sarkozy s’est réconcilié remarquablement avec Internet avec l’eG8 qui a fait venir de très grands acteurs mondiaux. Le Président de la République, je dois le dire, j’étais dans la salle, a été applaudi quand il a parlé d’internet civilisé par toutes les personnes qui étaient dans la salle, y compris les grands acteurs de l’internet. Il n’y a pas d’hiatus entre le travail du gouvernement et le monde de l’Internet ». Le dernier projet de filtrage globalisé prévu par un simple décret en un sans doute le plus bel exemple.
« La loi Hadopi fait des émules »
« La loi Hadopi fait des émules en Scandinavie, en Nouvelle-Zélande, dans de nombreux pays du Monde, petit à petit se mettent en place des systèmes qui un petit peu sur le même caractère pédagogique de la loi Hadopi en France cherchent à dissuader les internautes d’aller sur des sites pirates et d’aller sur une offre légale. »