La musique numérique représente 21,6 % du marché en France

Si la France est encore loin des pays comme les États-Unis, où une majorité des ventes de musique se passe de façon numérique via Internet ou par téléphone, les progrès sont néanmoins importants. En cause, comme toujours, la chute des ventes de CD cumulée à la hausse du marché numérique.

Côté marché physique, les albums se vendent toujours en quantité importantes, avec 84,9 millions d’euros (-7,9 % en un an) récoltés lors du premier trimestre 2011 selon DisqueEnFrance.com, le site du SNEP (Syndicat national des éditeurs phonographiques).

Les CD singles sont (quasi) officiellement morts

A contrario, les singles continuent de s’écrouler, passant d’un chiffre d’affaires d’1,3 million d’euros début 2010 à seulement 700 000 euros début 2011 (-49 %). À ce rythme, les spécialistes et la grande distribution ne vendront plus de simples d’ici peu de temps.

Au total, les ventes physiques lors du premier trimestre ont donc généré 95,5 millions d’euros, soit une chute annuelle de 9,3 %. Sans surprise, les ventes numériques, elles, ont augmenté de 13,2 %, passant de 23,3 millions à 26,3 millions d’euros. Une hausse qui n’est néanmoins pas suffisante pour combler le recul du physique, le total des deux affichant une baisse de 5,2 %, pour 121,8 millions d’euros.

SNEP vente physiques numeriques T1 2011

Au final, le numérique représente donc, en chiffre d’affaires, 21,59 % des ventes de musique, contre 78,41 % pour les ventes physiques donc. Comme vous pouvez le voir dans le tableau ci-dessus, les téléchargements directs via Internet représentent plus de la moitié des ventes numériques.

Auparavant très important, grâce aux sonneries notamment, le mobile ne cesse de régresser depuis plusieurs années (-14,7 %) et devrait devenir ultra minoritaire d’ici peu. Au contraire des offres de streaming (+23,1 %) et des abonnements (+56,9 %), qui ne devraient pas s’arrêter en si bon chemin grâce à l’essor de Deezer et Spotify.

Depuis Hadopi, le P2P a perdu plus d'1 million d'adeptes en France

Enfin, plusieurs informations publiées par le SNEP ont retenu notre attention. Tout d’abord, ses quatre priorités dans le but d’améliorer la situation ont de quoi faire lever bien des sourcils, puisqu’on y trouve :
  1. La mise en œuvre de la loi Hadopi
  2. Plus de diversité dans les médias traditionnels
  3. Une meilleure exposition des nouveautés sur France Télévisions
  4. Une aide au développement de la production de nouveautés francophone
Concernant le premier point (Hadopi), le SNEP n’hésite pas à mettre en avant un graphique de Nielsen, montrant la chute très importante du nombre de P2Pistes en France, passant de 6,5 millions en automne 2009 (peu après l’adoption d’Hadopi) à 5,5 millions un an plus tard (date des premiers envois par la Hadopi), chutant à 4,25 millions en février 2011.

SNEP Hadopi P2Pistes 2009 2010 2011

Si l’impact d’Hadopi sur le P2P en faveur du streaming et du téléchargement direct n’est pas un scoop en soi, nous n’avions jusqu’à lors aucune données sur le nombre d’internautes français concernés. Depuis Hadopi, le nombre de P2Pistes a donc reculé de plus d’un million en quelques mois.

Notez néanmoins que le graphique est faux sur un point. Les premiers envois aux abonnés accusés de « négligence caractérisée » ont en fait débuté en octobre 2010, et non en août, comme le graphique peut le faire penser. Mais même en prenant en compte les données d’octobre 2010 à février/mars 2011, la chute est supérieure à un million d’internautes.

SNEP production francophone intervention

Concernant la dernière priorité du SNEP, à savoir l’aide au développement de la production des nouveautés francophones, un autre graphique a été publié, montrant l’évolution du nombre de productions francophones entre 2002 (1593 artistes) et 2010 (632 artistes), et les deux scénarios possibles d’ici 2016 selon que l’État s’implique ou non dans la création. 1050 artistes francophones seront à ce moment-là produits en cas d’aide, contre 383 sans intervention.

Reste que ces prévisions internes pour 2016 (qui restent à prouver) vont probablement servir à mettre un peu plus la pression sur le gouvernement. De quoi pousser l’Hadopi à s’attaquer au streaming et au téléchargement direct (direct download).

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