Mise à jour 6 mai 2011 : la tribune de Marielle Gallo autrefois payante, est désormais en accès gratuit sur le site de Libé. C'est bien dans ce texte que l'eurodéputée estime que "la gratuité est un non-sens économique".
Première diffusion 5 mai 2011 : le 12 mai 2010, Libération publiait un « Rebond » signé Patrice Geoffron et Philippe Hardouin. En plein débat sur le rapport pro ACTA signé Marielle Gallo, ces deux économistes brandissaient les conclusions d’une « étude qui évalue la contribution des industries créatives à la richesse économique de l’Europe, le coût du piratage en 2008 - et le coût à l’horizon 2015 si le contexte actuel se poursuit ».
Selon eux, « ses conclusions éclairent le débat entre les tenants d’un renforcement de la propriété intellectuelle et ceux qui prônent la liberté d’accès au contenu sur Internet ». Les deux intéressés oubliaient quelques détails, dénoncions-nous. Ils omettaient de rappeler qu’ils avaient été eux-mêmes les heureux papas de cette étude au sein du cabinet Tera Consultant, et que celle-ci leur avait été commandée par le numéro 1 de Vivendi (Universal Music, etc.). Ecrans.fr avait corrigé le tir, mais pas Libé.
Un an plus tard, presque jour pour jour, Libération ouvre à nouveau ses pages « Rebonds », cette fois pour l’eurodéputée UMP Marielle Gallo, celle qui s’était justement armée du rapport Tera Consultants pour défendre son rapport pro-Acta au Parlement européen.
L’essentiel de la tribune se concentre sur les couacs autour du Conseil National du Numérique et l’avenir d’Hadopi.
L’eurodéputée rappelle ainsi que la Hadopi a déjà inspiré le Digital Economy Act anglais et la législation espagnole du 15 février 2011, preuve de la perfection et de l’excellence française dans la mise sous surveillance des réseaux. On se demande même pourquoi le Monde entier hésite encore à ne pas calquer leur législation sur ce dispositif.
Il y aurait donc une approche répressive fantasmée lorsqu'on ose critiquer cette justice à distance, sur cadran et industrialisée. Et ce sera sans doute preuve de sadisme que de rappeler qu’Hadopi se dirige sereinement vers les 200 000 saisines par jour dans son système informatisé. Qu’on va au final reprocher à l’abonné de ne pas s’être sécurisé contre un risque que même les plus grandes entités ne parviennent à éviter. Que l’artiste, sclérosé dans ses contrats avec les maisons de disque, n’a aucune assurance de toucher quelques euros en plus sur ses droits. Que les ayants droit poussent au blocage des sites de streaming ou de stockage voire des moteurs de recherche, en oubliant les effets de bords de ces mesures ou des petites contraintes juridiques. Que ces mêmes ayants droit envisagent de transformer les box en une tourelle de sécurisation, en fait de surveillance dirigée contre l’abonné. Sans évoquer de possibles discriminations plantogènes dans les flux arrivant chez l'abonné...
"La gratuité est un non sens économique", selon Gallo
Pour l’avenir, Gallo en appelle alors à un « internet coopératif » où « chaque citoyen met du sien pour que personne ne soit lésé ». Les nostalgiques de la vente de supports physiques applaudiront : « la gratuité est un non-sens économique et les ressources publicitaires ne peuvent pas nous garantir à long terme la liberté du choix de nos biens culturels et artistiques ». Vite, supprimons la radio !
Pour Gallo, il convient maintenant d’adopter une réglementation, tout en faisait le pari sur l’autorégulation (voir le bide des récentes tractactions entre FAI, ayants droit et commission) . Gallo veut aussi miser sur « l’émergence de nouveaux échanges équitables, de l’extension et la diversification du domaine contractuel afin de réduire la fraude »... Avant de conclure : « Et si ce grand dessein n’était pas un rêve ? » Mais un fantasme ?
Première diffusion 5 mai 2011 : le 12 mai 2010, Libération publiait un « Rebond » signé Patrice Geoffron et Philippe Hardouin. En plein débat sur le rapport pro ACTA signé Marielle Gallo, ces deux économistes brandissaient les conclusions d’une « étude qui évalue la contribution des industries créatives à la richesse économique de l’Europe, le coût du piratage en 2008 - et le coût à l’horizon 2015 si le contexte actuel se poursuit ».
Selon eux, « ses conclusions éclairent le débat entre les tenants d’un renforcement de la propriété intellectuelle et ceux qui prônent la liberté d’accès au contenu sur Internet ». Les deux intéressés oubliaient quelques détails, dénoncions-nous. Ils omettaient de rappeler qu’ils avaient été eux-mêmes les heureux papas de cette étude au sein du cabinet Tera Consultant, et que celle-ci leur avait été commandée par le numéro 1 de Vivendi (Universal Music, etc.). Ecrans.fr avait corrigé le tir, mais pas Libé.
Un an plus tard, presque jour pour jour, Libération ouvre à nouveau ses pages « Rebonds », cette fois pour l’eurodéputée UMP Marielle Gallo, celle qui s’était justement armée du rapport Tera Consultants pour défendre son rapport pro-Acta au Parlement européen.

L’essentiel de la tribune se concentre sur les couacs autour du Conseil National du Numérique et l’avenir d’Hadopi.
C’est sûr, personne n’a parlé de l’absence des ayants droit ou des consommateurs/utilisateurs au sein du CNN. C’est sûr encore, personne n’a évoqué par exemple le fait que la consultation du CNN soit juridiquement optionnelle..., quoi qu’en dise le gouvernement dans les faits.«On aurait compris que soit critiquée l’absence des représentants des créateurs et des consommateurs. On aurait aimé des remarques constructives susceptibles d’améliorer le fonctionnement de cette nouvelle institution. Mais non ! Nos commentateurs avisés se sont braqués sur la petite phrase du chef de l’État à propos d’Hadopi pour faire croire qu’il s’était renié.»
Masochisme, pathologie et fantasme« [Les commentateurs] se sont emparés du mot « maladresse » pour laisser entendre qu’on allait renoncer à lutter contre le téléchargement illégal de films, feuilletons, morceaux de musique, logiciels…. Comment ces observateurs peuvent-ils encore supporter leurs œillères ? ».
L’eurodéputée rappelle ainsi que la Hadopi a déjà inspiré le Digital Economy Act anglais et la législation espagnole du 15 février 2011, preuve de la perfection et de l’excellence française dans la mise sous surveillance des réseaux. On se demande même pourquoi le Monde entier hésite encore à ne pas calquer leur législation sur ce dispositif.
Joli raccourci, sans alternative : amplifier la petite phrase du chef de l’État, c’est critiquer Hadopi et c’est aussi brocarder la propriété intellectuelle et donc se faire du mal.« Est-il possible qu’en outre nos commentateurs souffrent d’un masochisme inquiétant : en bradant et en brocardant la protection de la propriété intellectuelle, ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils ont du mal à se tenir assis ! »
Un peu de sadisme« Bien entendu l’ « Internet civilisé » de Sarkozy n’a pas plu (…) Même « l’Internet sain » évoqué par le nouveau président du CNN est suspect. Ni « civilisé » ni « sain », par peur de quelque régulation, par hantise d’une répression fantasmée ! On se demande si cette attitude victimaire ne relève pas de la pathologie ».
Il y aurait donc une approche répressive fantasmée lorsqu'on ose critiquer cette justice à distance, sur cadran et industrialisée. Et ce sera sans doute preuve de sadisme que de rappeler qu’Hadopi se dirige sereinement vers les 200 000 saisines par jour dans son système informatisé. Qu’on va au final reprocher à l’abonné de ne pas s’être sécurisé contre un risque que même les plus grandes entités ne parviennent à éviter. Que l’artiste, sclérosé dans ses contrats avec les maisons de disque, n’a aucune assurance de toucher quelques euros en plus sur ses droits. Que les ayants droit poussent au blocage des sites de streaming ou de stockage voire des moteurs de recherche, en oubliant les effets de bords de ces mesures ou des petites contraintes juridiques. Que ces mêmes ayants droit envisagent de transformer les box en une tourelle de sécurisation, en fait de surveillance dirigée contre l’abonné. Sans évoquer de possibles discriminations plantogènes dans les flux arrivant chez l'abonné...
"La gratuité est un non sens économique", selon Gallo
Pour l’avenir, Gallo en appelle alors à un « internet coopératif » où « chaque citoyen met du sien pour que personne ne soit lésé ». Les nostalgiques de la vente de supports physiques applaudiront : « la gratuité est un non-sens économique et les ressources publicitaires ne peuvent pas nous garantir à long terme la liberté du choix de nos biens culturels et artistiques ». Vite, supprimons la radio !
Pour Gallo, il convient maintenant d’adopter une réglementation, tout en faisait le pari sur l’autorégulation (voir le bide des récentes tractactions entre FAI, ayants droit et commission) . Gallo veut aussi miser sur « l’émergence de nouveaux échanges équitables, de l’extension et la diversification du domaine contractuel afin de réduire la fraude »... Avant de conclure : « Et si ce grand dessein n’était pas un rêve ? » Mais un fantasme ?